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Télimélé : La rivière Samankou : un site touristique partagé entre détente, activités économiques et dépravation des mœurs

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Depuis des décennies, la rivière Samankou est devenue un site touristique par excellence, attirant de nombreux visiteurs et riverains, surtout pendant les fêtes religieuses et celles de fin d’année, ou à l’occasion des cérémonies de réjouissances populaires. Située à cheval entre la commune urbaine de Télimélé et la commune rurale de Sarékaly, cette rivière, symbole de la communion, fascine à travers le paysage qui borde les deux rives mais aussi l’ambiance festive ininterrompue qui y règne :  activités économiques  génératrices de revenus,  prolifération des maquis, de  motel et de boîte de nuit, natation et lingerie, bref, tous les ingrédients sont réunis pour faire du lieu un pool d’attraction.
Et cela, malgré l’absence notoire de latrines qui font que les visiteurs se soulagent à l’air libre ou dans l’eau, avec des risques sanitaires énormes liés aux maladies hydriques. Cette animation quotidienne où se côtoient  plusieurs personnes n’est pas sans conséquences sur l’éducation, la scolarisation, le maintien des enfants à l’école, mais aussi  la sécurité des citoyens.
En effet, la journée, sous un soleil de plomb où sous la pluie, selon les saisons, certains jeunes laveurs de motos et de véhicules, s’impatientent à accueillir des clients et avec leurs moyens de bord dérisoires, ils parviennent tout de même, à se faire des recettes.
Mamadou Adama Diallo, torse nu, fier de sa rentabilité journalière explique : »depuis longtemps j’exerce ce boulot ici. Auparavant j’utilisais un bidon mais, compte tenu des nombreuses difficultés rencontrées, j’ai dû acheter un moteur de lavage. Nous lavons une moto ici à 15.000 fg ou 20.000 fg, alors que les véhicules varient de 30.000 fg à 100.000 fg, selon la grandeur. Les recettes engrangées ont trois destinations : la dépense quotidienne, mes besoins personnels et l’entretien du moteur. » Avant de solliciter des matériels d’assainissement pour rendre propre les lieux car, selon lui, la rivière est victime de toutes sortes d’agressions: matières fécales, ordures, ensablement.
En dehors des activités génératrices de revenus, le lieu est réputé pour ses pratiques perturbatrices, mais aussi déshonorantes : bruits assourdissants de la musique, consommation d’alcool, de chicha et autres produits prohibés. Mamadou Saliou, connu sous le pseudonyme de « Bala », un parfait connaisseur des lieux apporte des précisions: « Je fréquente cet endroit depuis des années. Récemment, il y a eu implantation de plusieurs maquis ici, soit six (6) au total, une boîte de nuit et un motel. Des fois, surtout les samedis, les citoyens de tous âges confondus, viennent pour se recréer, chacun selon sa convenance. Mais quand il fait tard la nuit, pendant que l’ivresse finit par avoir raison sur les consommateurs, les disputes et la bagarre se mêlent à la danse. Des filles sans défense sont souvent bastonnées à merci ; Liqueur, bière, vin blanc, chicha, tout est au rendez-vous et se consomme à merveille. Cela fait l’affaire des nombreuses vendeuses de brochettes, de dindons, de boulettes et autres aliments de base », a-t-il fait remarquer.
Par ailleurs, pour marquer leur présence et sécuriser les lieux, des patrouilles nocturnes mixtes des forces de défense et de sécurité ont quelques fois conduit à des interpellations et ont permis de réduire certains vices tels que les cas de viol et la fornication à ciel ouvert. Ces pratiques, il faut le préciser, ont une incidence négative sur les jeunes garçons et les jeunes filles, particulièrement sur les élèves.
Le lycée Leywendou, situé à quelques mètres de ce lieu, paie le lourd tribut de cette proximité.  Certains élèves abandonnent les cours pour aller siroter quelques verres de bière. Juste, pour se détendre, prétendent ils.
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