
Plusieurs bouviers ont récemment quitté leurs zones d’élevage pour rejoindre leurs employeurs à Lola ou à N’Zérékoré, tandis que d’autres ont préféré se réfugier auprès de leurs familles en Côte d’Ivoire. Ces départs massifs font suite à un climat de tension croissante dans les localités de Gama Bèrèma et Gonota, où les éleveurs disent craindre pour leur sécurité.
Malgré les efforts de sensibilisation menés par les autorités locales, les éleveurs affirment toujours ne pas avoir accès à leurs parcs à bétail. Ils demandent l’intervention urgente du gouvernement afin d’obtenir la protection nécessaire et pouvoir reprendre leurs activités en toute sécurité.
Les bouviers travaillant pour Habib Kaké expliquent vivre dans la peur. L’un d’entre eux confie : « aujourd’hui, là où nous sommes, ils veulent nous faire du mal. Le ministre n’a qu’à nous aider pour que nous soyons transférés à Lola. Nous sommes cinq ici. Là où nous étions menacés, ils ont même tiré sur des bœufs dans la brousse. »
Selon leurs récits, les incidents se sont multipliés ces derniers jours : tirs en l’air, jets de pierres et intimidations nocturnes auraient poussé les bouviers à abandonner leurs parcs pour se réfugier au village, sur conseil de leur patron. Alerté, le président du district serait intervenu avec les agents du poste avancé de Gonota, permettant aux bouviers de passer la nuit sans incident.
De son côté, Alassane Boly Diallo, vice-président de l’Association des éleveurs de Lola, déplore une situation devenue intenable :
« Cela fait douze jours que personne n’a accès à son parc. Depuis dimanche dernier, toutes les routes sont bloquées. Nous avons demandé aux bouviers de ne pas forcer le passage et saisi le préfet », explique-t-il.
Selon lui, plusieurs bœufs ont été tués et les trois parcs d’élevage de Kaké sont presque entièrement détruits. « Tous nos bouviers sont aujourd’hui à Lola, sauf ceux qui ont rejoint la Côte d’Ivoire », précise M. Diallo.
Les éleveurs appellent les autorités préfectorales et nationales à intervenir pour rétablir le calme, garantir la sécurité de leurs membres et faciliter la reprise des activités pastorales.
En attendant une réponse officielle, la tension reste palpable dans la zone, où la cohabitation entre éleveurs et agriculteurs demeure fragile.


