
La Guinée, terre de contrastes et de richesses, fait face depuis plusieurs années à une série de fléaux qui endeuillent régulièrement ses populations.
Au-delà des crises politiques et économiques, ce sont les accidents, les inondations et les incendies qui, par leur récurrence et leur violence, ont tendance à faire le plus de victimes désormais, plongeant des familles entières dans le deuil et le désarroi.
Ces drames, souvent relayés par les médias, sont le reflet d’une vulnérabilité grandissante face à un développement urbain galopant, une insouciance humaine et un manque cruel d’infrastructures de prévention et de secours.
Les routes de l’horreur : l’hécatombe des accidents de la route
Les routes guinéennes, véritables mouroirs, sont le théâtre d’une hécatombe qui ne cesse de s’aggraver. Chaque semaine, des accidents, souvent spectaculaires, font des dizaines de morts ou de blessés. La cause de ces drames est un cocktail explosif de facteurs : l’état des routes, la vétusté des véhicules, la surcharge excessive, l’excès de vitesse et l’incivisme des conducteurs.
Le tronçon Conakry-Mamou, par exemple, est tristement célèbre pour le nombre d’accidents qui s’y produisent. On se souvient encore de ce carambolage monstre près de Coyah qui, en pleine saison des pluies, a coûté la vie à plus d’une dizaine de personnes. Les survivants, souvent marqués à vie, portent sur leurs corps et dans leurs âmes les stigmates de ces traumatismes. Les familles, quant à elles, se retrouvent démunies face à la perte brutale d’un proche, souvent unique soutien financier.
L’absence de campagnes de sensibilisation efficaces, la corruption qui gangrène les services de police routière et le laxisme dans l’application des lois exacerbent ce problème. Les barrages routiers, loin de dissuader les comportements à risque, se transforment trop souvent en points de racket, où les chauffeurs, sous l’effet du stress et de la pression, sont contraints d’adopter des comportements dangereux pour respecter leurs délais. C’est un cercle vicieux où la vie humaine a un prix dérisoire.
Quand l’eau devient un ennemi : le fléau des inondations
Chaque année, à l’approche de la saison des pluies, une angoisse sourde s’installe dans les quartiers précaires et les zones à risque. Les inondations, phénomène de plus en plus fréquent en Guinée, sont l’une des principales causes de décès et de destruction. La capitale, Conakry, construite sur une presqu’île, est particulièrement vulnérable. L’urbanisation sauvage, la construction anarchique dans les lits des rivières et l’obstruction des canaux d’évacuation par les ordures sont les principaux coupables.
Le quartier de Yattaya est un exemple poignant de la souffrance des populations face à ce phénomène. Des familles entières voient leurs habitations englouties par les eaux boueuses, leurs biens détruits et, dans les cas les plus tragiques, leurs proches emportés par les flots. Cette année comme les précédentes, des inondations meurtrières ont submergé plusieurs quartiers de Conakry, faisant plusieurs victimes et laissant des milliers de personnes sans abri, notamment à Sangoya, Kissosso et Enta. Les autorités, souvent dépassées par l’ampleur de la catastrophe, peinent à apporter une aide rapide et efficace. Les habitants, livrés à eux-mêmes, s’organisent tant bien que mal, créant des chaînes de solidarité pour évacuer les blessés et mettre les biens en sécurité. Mais le bilan humain et matériel est à chaque fois colossal.
Le feu, ami ou ennemi ? La menace des incendies
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