L’agression que subit l’environnement dans les zones minières de Boké n’est pas sans conséquence sur le microclimat local. La région enregistre des températures de plus en plus élevées, et cette chaleur suffocante est largement attribuée aux effets conjugués du changement climatique et de la déforestation massive, notamment causée par des activités minières et la coupe abusive de bois.
Face à cette menace, environnementalistes, météorologues et citoyens tirent la sonnette d’alarme et appellent l’État à prendre des mesures urgentes. D’année en année, la température augmente à Boké après chaque saison. Cette évolution climatique provoque l’assèchement des cours d’eau, la destruction des terres cultivables et une canicule de plus en plus insoutenable.
Les activités minières, notamment l’exploitation de la bauxite, la coupe illégale de bois, les feux de brousse fréquents et la production de charbon sont désignées comme les principales causes de cette crise environnementale. Une situation qui menace directement la vie humaine, animale et végétale.
Un quotidien devenu invivable
Mariama Diallo, habitante de Kolaboui, témoigne : « il fait une chaleur excessive dans la préfecture de Boké. Je ne peux même plus compter le nombre de sachets d’eau que je bois par jour. Sans électricité, on ne peut pas dormir. Nos enfants finissent souvent sous perfusion à l’hôpital, et même nous, les adultes, ne sommes pas épargnés. »
La météo confirme l’impact des mines
Aboubacar Sidiki Lamah, ancien agent du service de météorologie de Boké, pointe du doigt les activités minières qui, pour la plupart, ne respectent pas les normes environnementales.
« Elles sont responsables de la baisse de la pluviométrie et de la hausse des températures. La coupe abusive de bois est une réalité, et les sociétés ne restaurent jamais les sites dégradés après exploitation. À peine deux mois après la fin de la saison des pluies, les cours d’eau et les puits s’assèchent déjà. »
Il appelle les autorités à imposer aux entreprises minières des obligations strictes en matière de restauration environnementale :
« Le décapage doit être suivi d’un reboisement. Mais un reboisement sans suivi ne sert absolument à rien. »
Des conséquences sanitaires et écologiques alarmantes
Dr Ousmane Soumah alerte également sur les dangers sanitaires : « les habitants de Boké sont déjà exposés à des maladies comme la méningite et la déshydratation. La montée rapide des températures pourrait aussi entraîner la disparition progressive de la faune et de la flore, poussant les rares espèces restantes à migrer vers d’autres régions. »