L’extraction artisanale du sable représente une occupation courante pour la plupart des résidents de Weyakore, un village situé à 7 kilomètres de la commune urbaine, sur la route nationale Lola vers la frontière Ivoirienne. Chaque jour, on peut observer des femmes et de nombreux jeunes se diriger vers le site d’extraction. Ce lieu ressemble à une mine précieuse dont les risques liés à son exploitation, sont maintes fois rappelés, mais jamais respectés.
Les femmes, les jeunes filles, les hommes et les enfants non scolarisés tentent chacun d’établir leur propre routine quotidienne. Malgré le risque, ils pataugent dans la vase.
Selon Timi sagno, de 12 ans environ : «je suis venu transporter du sable, on me paye par jour. » Le monsieur extrait du sable, il le lave, nous nous transportons sur la tête, jusqu’à côté de la route. Moi, je ne suis pas scolarisé et avec l’argent que je gagne, je paye mes choses : les chaussures, les habits, tout.
Je ne connais pas le prix du chargement : on me paye par jour 20 000 francs, 16 000 francs ou 15 000 francs.
Pour cet élève, Félix Sagno, âgé d’environ 8 à 9 ans, « nous sommes en train de faire l’extraction du sable, on veut chercher l’argent pour nous-mêmes ». On achète le chargement à 600 000 francs guinéens. On va laver le sable. Nos mamans viennent prendre le sable après l’achat, elles nous donnent l’argent.
Selon Ange Sagnon, je travaille ici comme il y a la pauvreté dans ma famille ; c’est pourquoi je viens aider mes parents. Je viens de temps en temps pour avoir un chargement. Il faut une semaine, et le chargement, c’est 450 mille francs, 500 mille francs. Ce que je demande au gouvernement, c’est de m’aider, pour que je puisse aider ma maman à la faire quitter la boue et l’eau sale.
Pour le président de la délégation spéciale de Lola et consultant en environnement, le constat est vraiment alarmant : « envoyer des enfants et ces vieilles femmes, juste pour subvenir à leurs besoins, dans de telles activités, contribue à la dégradation de l’environnement et affecte négativement leurs vies.
Je suis là, sur le terrain, pour prendre contact avec ces femmes, échanger avec elles, leurs demander, le pourquoi de leur présence en ces lieux, c’est extrêmement important. Pour remédier à quelque- chose, il faut trouver la cause. Je me fais le devoir de venir rencontrer ces femmes et de connaître les raisons qui les poussent à exercer cette activité.
Aujourd’hui, en tant que consultant sur cette question spécifique de l’environnement, liée à la vie des sociétés, je me dois de les orienter vers les activités plus responsables, promouvoir des activités génératrices de revenus dans lesquelles nous pouvons intégrer les considérations écologiques qui leur permettent de subvenir à leurs besoins. Raisons pour lesquelles, nous nous sommes faits le devoir de venir sur le terrain s’enquérir de la réalité du terrain, la toucher du bout des doigts. Cela nous permettra de remonter les informations à qui de droit et même d’élaborer un TDR spécifique, dans ce cadre.
Enfin, des mesures correctives doivent être apportées sur ces différents sites qui sont en dégradation poussée. Mais aussi des recommandations sur ce qu’il faut apporter, afin que ces femmes puissent être orientées vers des activités autres qui soient autant, sinon plus, génératrices de revenus pour elles, que celle-ci. »