À l’approche du mois sacré du Ramadan, une tendance bien connue refait surface : la flambée des prix sur le marché. Malgré les dénonciations et les appels à la modération, certains commerçants opportunistes continuent d’exploiter cette période pour maximiser leurs profits en augmentant délibérément les prix des denrées alimentaires.
Déjà, des hausses significatives sont signalées sur le grand marché de Madina, notamment chez certains grossistes. Cette inflation s’explique en partie par la forte demande qui caractérise le Ramadan, une période paradoxalement marquée par une surconsommation de certains produits alimentaires. Sucre, céréales, produits laitiers, huile, volaille, viande, condiments, fruits et légumes… tous voient leur demande exploser, créant un terrain propice à la spéculation.
Une stratégie bien rodée
Certains commerçants peu scrupuleux profitent de la situation en organisant artificiellement des pénuries, une pratique bien connue qui permet de justifier des augmentations de prix abusives. Malgré les mises en garde des autorités et les rappels religieux interdisant la spéculation, ces pratiques persistent d’année en année.
Face à ce phénomène, les pouvoirs publics tentent régulièrement d’intervenir en convoquant les commerçants et en leur demandant, au nom de la foi et de la solidarité, de ne pas céder à la tentation de la surenchère. Malheureusement, ces appels restent souvent lettre morte, et les spéculateurs continuent leurs manœuvres, tout en affichant une ferveur religieuse ostensible.
Des prix qui ne redescendent jamais
Le plus préoccupant, c’est que ces augmentations de prix ne sont généralement pas temporaires. En Guinée, une fois qu’un prix a été revu à la hausse, il a rarement tendance à redescendre, même lorsque les conditions du marché se normalisent. Chaque pénurie devient ainsi une occasion d’imposer une nouvelle hausse durable, au détriment des consommateurs.
Quelle solution ?
Si le mois de Ramadan devrait être un moment de partage et de solidarité, la réalité économique montre qu’il devient aussi, chaque année, une période d’exploitation pour certains commerçants. À moins d’une intervention ferme des autorités pour réguler les prix et sanctionner les abus, cette surenchère restera une fatalité pour les ménages guinéens. Il est donc impératif que des mesures concrètes soient prises pour faire respecter les règles du commerce équitable et protéger le pouvoir d’achat des citoyens.