Obtenir ou renouveler son extrait d’acte de naissance est devenu une course d’obstacles et cela compromet le geste salvateur du Président de la République qui a offert la gratuité de la carte nationale d’identité aux Guinéens. Les obstacles à franchir pour obtenir ou renouveler ce premier papier civil sont nombreux.
Il faut se lever très tôt pour espérer l’obtenir. Nombre insuffisant de centres d’enrôlement, longues files d’attentes, la lenteur de la procédure et les faux intermédiaires qui rançonnent. Or, il faut posséder ce précieux sésame pour avoir une carte nationale d’identité.
Il est 8h45 lorsque nous arrivons dans un lieu d’enregistrement situé dans la commune de Kaloum. C’est d’ailleurs le seul dans le quartier Almamya. Sous un arbre qui sert de bureau d’un agent privé de collecte de dossier, plusieurs dizaines de personnes attendent.
Parmi eux, Seydouba Soumah, qui est arrivé peu avant le lever du soleil mais il n’aura pas la chance de se faire enregistrer le même jour. Il va devoir repasser.
« On est là depuis le matin. Il faut se rendre ici plus tôt pour être sur la liste. Aujourd’hui, le jeune nous dit qu’il est fatigué. Malgré notre prière, il nous donne rendez-vous demain. C’est vraiment difficile. »
Fatoumata Touré, 68 ans, sans aucune notion du système bancaire, a été obligée de s’y rendre pour obtenir le reçu de paiement pour le processus d’enrôlement. Et cela engendre des coûts supplémentaires : « Je suis allée à la banque. Comme je ne sais pas comment ça fonctionne, je me suis renseignée. On m’a demandé d’aller payer à la caisse. Et depuis lors j’attends ».