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Trafic international de cocaïne : une veuve guinéenne condamnée à 4 ans de prison

Djalikha Diawara, une veuve guinéenne d’une trentaine d’années, a été jugée et condamnée à quatre ans d’emprisonnement pour trafic international de cocaïne. Cette affaire, qui a défrayé la chronique, remonte à son interpellation en octobre 2024 à l’aéroport international Ahmed Sékou Touré de Conakry, où elle a été arrêtée en possession de 1,2 kg de cocaïne alors qu’elle s’apprêtait à embarquer pour la Tunisie.

Lors de l’audience de ce mardi 18 février 2025, le greffier a lu l’ordonnance de renvoi détaillant les charges retenues contre elle. Face au tribunal, Djalikha Diawara a reconnu les faits et imploré la clémence des juges. Elle a expliqué avoir été entraînée dans ce trafic par une amie, Mariame Conté, qui lui avait proposé de participer à des voyages lucratifs.

« Je pratique le commerce de poissons au marché d’Enta. Mariame Conté, une amie avec qui je travaillais, s’est absentée pendant plusieurs mois. Lorsque je l’ai retrouvée, elle m’a révélé qu’elle était impliquée dans le trafic de drogue entre la Guinée et la Tunisie.

Elle m’a proposé de l’accompagner lors d’un premier voyage d’initiation, pour lequel j’ai reçu 8 millions de francs guinéens.

Lors du deuxième voyage, que j’ai effectué seule, j’ai gagné 10 millions de francs guinéens. C’est lors du troisième voyage, toujours à destination de la Tunisie, que j’ai été interpellée à l’aéroport avec 1,2 kg de cocaïne, soit 79 boules de drogue que j’avais avalées.

Nous devions rendre visite à la sœur de Mariame Conté, Mariama Ciré, en Tunisie. Si j’avais réussi ce troisième voyage, j’avais l’intention d’arrêter. Je devais recevoir 10 millions de francs guinéens. J’ai commis ces actes pour terminer la construction de la maison que mon défunt mari avait commencée et pour financer mon commerce. Je regrette amèrement mes choix », a-t-elle déclaré, visiblement émue.

De son côté, le ministère public a requis une peine de cinq ans d’emprisonnement et une amende de 240 millions de francs guinéens. « Madame Djalikha Diawara était en possession de 1,2 kg de cocaïne. Elle savait parfaitement ce qu’elle faisait, d’autant plus qu’il s’agissait de son troisième voyage. Les éléments constitutifs du délit sont réunis. Nous demandons qu’elle soit reconnue coupable de trafic international de cocaïne et condamnée à cinq ans de détention criminelle, ainsi qu’au paiement d’une amende de 240 millions de francs guinéens », a plaidé le représentant du ministère public.

Par ailleurs, l’avocat de la défense a plaidé coupable tout en demandant des circonstances atténuantes pour sa cliente. « Nous reconnaissons la culpabilité de madame Diawara, mais nous sollicitons votre indulgence. Elle est veuve, mère d’un enfant, et vit en location. Elle a agi dans l’espoir d’améliorer ses conditions de vie et de terminer la construction de la maison laissée par son mari défunt. Elle regrette profondément ses actes. En la condamnant sévèrement, l’État perd une citoyenne qui cherche à se reconstruire », a-t-il argumenté.

Après délibération, le tribunal criminel de Mafanco a condamné Djalikha Diawara à quatre ans d’emprisonnement et au paiement d’une amende de 50 millions de francs guinéens. Le juge a également ordonné la destruction de la cocaïne saisie et sa mise sous scellé.

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