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Simandou – la star du salon minier Indaba 2025 en Afrique du Sud

Le mega projet Simandou poursuit son chemin. Après plusieurs décennies de contretemps, rien ne semble pouvoir stopper le plus grand projet minier du 21ème Siècle. Au salon minier Inbada en Afrique du Sud, le pavillon guinéen ne désemplit pas de visiteurs désireux d’apprendre plus sur le projet. La conférence « Investir dans l’exploitation minière africaine Indaba » est devenue un événement incontournable pour les professionnels de l’exploitation minière, les investisseurs et les leaders de l’industrie cherchant à capitaliser sur les vastes opportunités du secteur minier africain. La Guinée était représentée par  Bouna Sylla le ministre des mines et Djiba Diakité, le ministre de la présidence responsable du projet Simandou et d’autres cadres.

Non seulement le chemin de fer transguinéen est en bonne voie, les locomotives qui vont tirer les wagons du minerai ont été commandées à Wabtec, une compagnie américaine, pendant que les contrats de sous-traitance se poursuivent selon le « contenu local ». Le dragage et la construction du quai minéralier sont en cours.

Rio Tinto Simfer – le consortium du bloc 2 – affirme qu’au cours de l’année 2024 :  « SimFer a achevé à 100% la construction des pieux des cinq ponts de son embranchement ferroviaire et livré en octobre 2024 le pont #2 sur le fleuve Milo, baptisé Pont du 25 Mars 2022. Les travaux d’excavation du tunnel sur l’embranchement ferroviaire de SimFer sont maintenant terminés à plus de 75 %. Avec l’arrivée des locomotives pour la pose de la voie ferrée, 8,5 kilomètres de rails ont été installés sur l’embranchement ferrovaire de SimFer reliant sa mine à Beyla à la ligne principale TransGuinéen à Kérouané.« 

La firme affirme aussi que « des avancées majeures ont également été réalisées à la mine, avec les travaux de terrassement et la mise en service des base-vies de Tin Djou et Siatourou, offrant un hébergement à près de 5 000 employés travaillant au développement de la mine de SimFer sur un total d’environ 15 000 employés. Au port, les équipes de SimFer continuent à progresser à un rythme soutenu et ont déjà complété la construction du mur-rideau du culbuteur à wagons et achevé à plus de 80% l’excavation de sa fosse et à 90 % l’implantation des pieux en acier du futur quai de chargement des vaisseaux de transbordement.« 

Les premières tonnes de minerais devraient être exportées cette année 2025 et le gouvernement guinéen a lancé une grande campagne sous le sigle de « Simandou 2040 » sensée être transformationelle pour l’économie guinéenne. Certains observateurs demeurent sceptiques et mettent en garde le gouvernement de ne pas faire des promesses irréalistes car même si le projet est d’une grande échelle, la majeure partie des contrats vont à des sociétés étrangères vu que la Guinée manque d’expertise pour remonter la chaîne des valeurs.

Le ministre des Mines et de la Géologie, Bouna Sylla, quant à lui a déclaré au média économique américain Bloomberg TV dans une interview mardi en marge de la conférence Mining Indaba au Cap que « les deux mines du plus grand gisement de minerai de fer inexploité au monde produiront chacune 30 millions de tonnes la première année. La production devrait ensuite doubler pour atteindre 60 Mt sur chaque site l’année suivante. Pour qu’une mine « arrive à 60 Mt, cela prendra environ deux ans parce qu’il y a le temps de montée en puissance ».

Le projet Simandou est divisé en quatre blocs.  Les blocs 1 et 2 sont contrôlés par un consortium dirigé par le chinois Winning Consortium Simandou (WCS), qui comprend des entreprises singapouriennes, chinoises. Les blocs 3 et 4 sont principalement contrôlés par Rio Tinto, en partenariat avec Chinalco (Aluminum Corporation of China) et le gouvernement guinéen.

En plus de l’exploitation minière, le projet implique la construction d’infrastructures de grande envergure, notamment une voie ferrée de 650 kilomètres pour transporter le minerai vers un nouveau port minéralier à Moribaya dans la préfecture de Forécariah au sud ouest de la Guinée. La Chine sera le principal acheteur du minerai de fer exporté vers les marchés mondiaux. La Chine est déjà le premier acheteur de la bauxite guinéenne et est un grand consommateur de minerai de fer pour son industrie sidérurgique.

L’arrivée du fer de Simandou sur le marché mondial ne fait pas que des heureux. L’Australie qui est le premier fournisseur de minerais à la Chine, risque de perdre son levier économique. L’industrie chinoise est toute heureuse de trouver une autre source de minerai de fer en Guinée au lieu de l’Australie jugée trop soumise aux Etats-Unis,  l’adversaire géopolitique  implacable.

Crédit photo – Page Instagram de  Jennifer Zabasajja.

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