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Réquisitions contre Kassory : Réactions croisées de la défense et du ministère public

Ibrahima Kassory Fofana, ancien Premier ministre guinéen, saura le 13 février prochain si les réquisitions du ministère public sont suivies. Ce lundi 20 janvier 2025, la Cour de Répression des Infractions Économiques et Financières (CRIEF) a entendu les réquisitions du procureur qui a demandé cinq ans de prison ferme contre le prévenu, accusé de détournement de fonds publics et d’enrichissement illicite. Toutefois, l’audience a été marquée par une vive réaction de la défense qui a refusé de plaider, dénonçant une justice « biaisée » à l’encontre de son client.
À la sortie de l’audience, Me Sidiki Bérété, l’un des avocats de la défense, a exprimé son désaveu total envers la procédure en cours, qualifiant la CRIEF de « justice au service des hommes de coup d’État ». Pour lui, l’affaire est purement politique, une manœuvre visant à éliminer un adversaire de taille de la scène publique guinéenne.
« Nous ne croyons pas à la CRIEF, c’est une justice au service des hommes de coup d’Etat », a lancé Me Bérété. Selon l’avocat, les accusations de détournement de fonds à l’encontre de son client, notamment les 15 milliards de francs guinéens, sont sans fondement.
Il a rappelé que ces fonds concernent le programme MAMRI, une initiative qu’il assure ne pas avoir été gérée par Kassory Fofana. Il a également mis en avant des incohérences dans l’enquête, notamment le transfert de trois milliards de francs guinéens au fonds ANIES, ainsi que l’implication supposée de l’actuel ministre de l’Énergie, Aboubacar Camara.
Me Bérété a conclu en affirmant que Kassory, après plus de 40 ans de service public, ne méritait pas une détention préventive prolongée pour des faits qu’il conteste formellement.
Face aux accusations de manipulation, le procureur spécial de la CRIEF, Aly Touré, a défendu vigoureusement les réquisitions de son parquet. Selon lui, les faits de détournement de fonds publics, d’enrichissement illicite et de blanchiment de capitaux reprochés à l’ancien Premier ministre sont graves et justifient la peine requise.
« Nous sommes magistrats du parquet, notre rôle est d’appliquer la loi. Les faits reprochés à M. Kassory sont suffisamment graves pour justifier la réquisition», a déclaré Aly Touré. Il a insisté sur le fait que la loi guinéenne ne permet pas le cumul des infractions, ce qui explique la peine relativement modérée de cinq ans de prison. « Si le cumul des infractions était permis, la peine irait jusqu’à 50ans», a-t-il ajouté.
Le procureur a également précisé que la loi permet de juger un individu même en son absence, notamment lorsqu’il refuse de comparaître. Cette absence, selon lui, ne fait que hâter la conclusion du procès.
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