Dans la commune urbaine de N’Zérékoré, nombreuses sont les jeunes filles qui exercent divers métiers. Parmi ces métiers, l’on constate une ruée vers la couture dame ces derniers temps. Pour toucher du doigt cette réalité qui conduit les filles à opter pour cette activité, notre rédaction basée dans la capitale de la Guinée forestière est allée à leur rencontre.

N’Zérékoré : ruée des jeunes filles vers les salons d’apprentissage de la couture dame
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La couture ou le métier de tailleur est une vieille profession qui consiste à lier point par point les tissus dans le but de confectionner des vêtements à l’aide d’une machine à coudre ou de l’aiguille. Dans la commune urbaine de N’Zérékoré, malgré la pluralité des métiers, on constate les jeunes filles affluer en grand nombre vers la couture.
Si pour certaines le manque de moyens pour continuer les études ou d’être scolarisées sont les principales causes de cette situation, d’autres soutiennent que c’est par manque de compréhension des cours. Cependant, il y en a qui préfèrent associer les études au métier de couturière. C’est le cas de Fanta Condé, âgée de 18 ans, élève en classe de 8ème et apprentie dans un atelier de couture dame ou elle se rend chaque soir après les cours.
« C’est fatigant parfois mais je tiens le coup. J’ai préféré faire les deux à la fois, parce que je vois des gens qui ont terminé les études universitaires, diplômés mais qui sont encore au chômage. Donc j’ai choisi de faire les deux à la fois. Avec cette stratégie, après les études, je pourrai continuer avec ce métier en attendant que j’ai un emploi conforme à mon diplôme universitaire s’il plaît à Dieu », a-t-elle espéré.
Pour sa part, Aïssata Bokoum, âgée de 17 ans environ, s’est limitée en classe de 5ème année à l’école primaire. L’incompréhension des cours l’a conduite à faire le métier de tailleur.
« C’est en 5ème année que j’ai quitté l’école, parce que je ne comprenais pas les cours. C’est ainsi que j’ai dit à mon frère de m’inscrire dans un atelier de couture. Et c’est ce qu’il a fait. Toute personne qui n’arrive pas à faire les études doit apprendre un métier. C’est important. J’aime ce métier, je le comprends très facilement et je rêve de devenir une grande tailleuse ».
Selon cette autre qui n’a pas eu la chance de continuer les études alors qu’elle était en déplacement dans une autre localité, elle dit avoir finalement opté pour la couture dès son retour. Elle indique plus loin, contrairement à ses prédécesseures, qu’elle n’arrive pas à assimiler ce métier après plusieurs années d’apprentissage. Elle envisage donc d’apprendre le maquillage.
« J’ai passé plusieurs années hors de N’Zérékoré où je n’étais pas scolarisé. À mon retour, j’ai opté pour la couture mais je la trouve très difficile à pratiquer. Je ne parviens pas à comprendre malgré que j’ai fait plusieurs années dans l’apprentissage de ce métier. Je veux désormais faire du maquillage », a-t-elle expliqué.
Les maîtresses des apprenantes invitent les filles à s’adonner au métier et à la diligence dans leur processus d’apprentissage. Elles précisent par ailleurs que c’est grâce à la couture qu’elles parviennent à subvenir à leurs besoins et celles de leurs familles. C’est le cas de Kadiatou Kéita, pratiquante âgée de 18 ans qui a préféré abandonner les études au profil de la couture dame qui représente pour elle un patrimoine familial.
« C’est à travers ma grande sœur que j’ai appris ce métier depuis mon enfance, alors que je faisais encore l’école. Les besoins de la femme ne finissent pas. Quand elle pratique un métier, elle devient autonome et arrive à subvenir à ses besoins. La femme qui n’a pas eu la chanse d’étudier et de trouver un mari, doit apprendre un metier. J’exhorte les jeunes à faire convenablement leur métier », a-t-elle lancé.
Même son de cloche chez dame Tohon Damé, âgée de 32 ans et mère de famille de cinq (5) enfants. Elle a au sein de son atelier une quarantaine d’apprenantes.
« Le métier est le premier mari d’une femme. Quand on apprend normalement un métier, ça aide dans l’avenir. Avec ça tu peux aider ton mari et tes enfants. Par exemple, mon mari ne travaille pas actuellement, mais c’est moi qui fait presque toutes les dépenses dans le ménage », a-t-elle laissé entendre.
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