Ce lundi matin, l’ancienne zone du débarcadère de Teminetaye, dans la commune de Kaloum, a été le théâtre d’une vaste opération de déguerpissement lancée par le Gouernorat de la ville de Conakry. Conformément à son communiqué, publié le 6 décembre dernier, cette action fait partie d’une série de démolitions de constructions et d’occupations illégales qui affectent les voies publiques de la capitale.
Un dispositif impressionnant composé de militaires, policiers, agents de la DATU (Direction Nationale de l’Amenagement du Territoire et de l’Urbanisme) et de la région de Conakry, épaulé par des bulldozers et des camions militaires, a envahi la zone dès les premières heures de la matinée. L’objectif : démanteler les abris de fortune qui, pour la plupart, étaient occupés par des familles de migrants, principalement des Léonais.
Les habitants de la zone, souvent installés dans des conditions précaires, ont vu leurs habitations réduites en débris. Ce qui était autrefois un petit quartier informel a été transformé en un vaste espace dévasté, visible directement en face de la Caisse Nationale de Sécurité Sociale. Les structures en bois ont été brisées et les tôles récupérées ont été entassées dans un coin. Quant aux matériaux restants, ils ont été brûlés sur place, tandis que la zone a été strictement sécurisée et fermée à tout accès.
Les occupants, regroupés sur l’autre rive du débarcadère, ont assisté impuissants à la destruction de leurs abris. En un clin d’oeil, ils se sont retrouvés dans une situation dramatique, ne sachant où aller. « Ils devaient au moins nous prévenir. On se serait préparés pour mettre nos affaires à l’abri avant leur arrivée. Maintenant, nous voilà à la merci de la nature. Et dans la précipitation, c’est sûr que certains n’ont pas pu sortir toutes leurs affaires », explique un des habitants, visiblement désemparé.
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L’émotion est palpable parmi les habitants délogés. La plupart vivent dans ce secteur depuis plusieurs années, au vu et au su des autorités locales. « Nous y avons vécu pendant plusieurs années, et soudainement, nous n’avons plus d’abri. Nous sommes là, et nous ne savons même pas où aller », confie une autre femme, les yeux pleins de larmes.
Cette opération de déguerpissement s’inscrit dans une série de mesures prises par les autorités pour améliorer l’urbanisation de Conakry et garantir la fluidité du trafic sur les voies publiques. Cependant, la méthode et le timing de l’intervention suscitent de vives réactions. Aucun responsable sur place n’a souhaité répondre aux questions des journalistes présents, laissant place à des spéculations et à un malaise croissant parmi les populations concernées.
Alors que les autorités insistent sur l’importance de la régularisation des espaces publics, les occupants, eux, se retrouvent sans solution, dans l’attente d’une réponse à leur situation d’urgence.
