Le Fonds monétaire international (FMI) a présenté, ce vendredi 6 décembre 2024, son rapport sur les perspectives économiques régionales de l’Afrique subsaharienne au compte de l’édition d’octobre 2024. La présentation s’est tenue à l’Université Général Lansana Conté de Sonfonia, en présence des étudiants, de quelques membres du gouvernement, de hauts cadres de l’État, et de partenaires de la Guinée.
Dr Nérée Noumon, Représentant du FMI, a donné un aperçu optimiste de la situation économique en Afrique subsaharienne. « En général, les choses vont bien. On a des déséquilibres macroéconomiques qui s’améliorent. L’inflation est en baisse, le taux de change se stabilise, et les marchés s’ouvrent à de nouveaux participants », a-t-il déclaré.
Toutefois, M. Noumon a souligné que la reprise économique, bien que présente, reste fragile et timide. Il a identifié trois défis majeurs auxquels les décideurs de la région doivent faire face : la montée de la frustration sociale, comme ça a été le cas au Kenya, en Ouganda et au Nigeria ; la nécessité de rééquilibrer les économies en fonction de l’ampleur des déséquilibres ; et l’importance d’une croissance de qualité, résiliente, inclusive et créatrice d’emplois. « La Guinée est également concernée par cette dimension pour ne pas vivre sous le coup de la malédiction du vainqueur », a-t-il ajouté.
Mourana Soumah, ministre de l’Économie et des Finances, a indiqué que les perspectives économiques du pays sont positives malgré un contexte international difficile : « Le monde traverse une période où l’aide publique au développement connaît une tendance baissière, ce qui rend vulnérable le bouclage de nos budgets. Mais notre économie fait preuve de résilience ».
Il a illustré cette résilience par des chiffres concrets, soulignant une croissance économique de 6,1 %, soit deux fois la moyenne de l’Afrique subsaharienne. Bien que l’inflation ait connu une hausse significative, dit-il, des mesures ont été prises pour la maîtriser, avec une prévision de 7,1 % d’ici la fin de 2024.
L’ancine Premier ministre, Kabiné Komaré, a mis en lumière les défis que la Guinée doit surmonter pour maintenir ses perspectives économiques positives. « Nous sommes relativement mieux placés par rapport aux autres pays de la sous-région en termes de taux de croissance du PIB et d’inflation. Cependant, la diversification économique est cruciale pour réduire notre dépendance au secteur minier et développer d’autres secteurs comme l’agriculture, l’industrie, les services et les industries culturelles et sportives », a-t-il expliqué.
M. Komaré a également insisté sur l’importance d’inclure les populations dans les réformes pour assurer leur compréhension et leur justification. Il a souligné la nécessité d’établir des filets sociaux pour protéger les couches les plus vulnérables lors de la mise en œuvre des réformes.
Lors de cette rencontre, les intervenants ont unanimement reconnu l’importance d’une croissance inclusive et durable, ainsi que la nécessité de réformes bien calibrées et socialement acceptables pour garantir un avenir prospère à la région.