Dans une déclaration lue ce vendredi 6 décembre 2024 à la télévision nationale RTG, le procureur général de la Cour spéciale de répression des infractions économiques et financières (CRIEF) a annoncé avoir requis l’ouverture d’une information judiciaire en saisissant la Chambre de l’instruction.
Cette procédure vise plusieurs cadres de la Direction générale des douanes ainsi que des sociétés de transit, pour des faits présumés de « faux et usage de faux, corruption, détournement de deniers publics, enrichissement illicite, blanchiment de capitaux et complicité ».
Cette réquisition fait suite à une dénonciation ayant conduit la Direction centrale des investigations judiciaires de la Gendarmerie nationale à mener des enquêtes approfondies sur des cas de détournement, de malversation et de corruption au sein de la Direction générale des douanes.
Aly Touré, porte-parole du parquet spécial, a précisé que les investigations ont mis en lumière un réseau composé de douaniers et de transitaires opérant au sein de cette direction. Ces derniers auraient contourné le système classique de paiement au guichet unique pour s’approprier illicitement des fonds au détriment de l’État.
« Le mode opératoire utilisé repose sur le recyclage des références FT. Grâce à ce procédé, un montant de plus de 700 milliards de francs guinéens a été détourné au préjudice de l’État », a-t-il expliqué.
Les faits décrits constituent des infractions graves, notamment les délits de faux et usage de faux, corruption, détournement de deniers publics, enrichissement illicite, blanchiment de capitaux et complicité. Le parquet spécial a analysé les procès-verbaux transmis et, à l’issue de cette analyse, a requis l’ouverture d’une information judiciaire. Cette procédure vise les cadres de la Direction générale des douanes, des entreprises de transit, ainsi que toute autre personne dont l’implication pourrait être révélée au cours des enquêtes.
Enfin, le procureur de la CRIEF a annoncé que des points de presse ou des déclarations seront régulièrement organisés pour informer l’opinion publique sur l’évolution de cette affaire.