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CAN/Syli national : à quelles retombées peut-on s’attendre, après sa belle entrée en matière

Dire que les Guinéens se réjouissent de la prestation du syli national est une vérité de La Palice. L’évidence saute aux yeux ! Le peuple entier est solidaire à son équipe nationale et fait de son mieux, pour la soutenir et l’encourager, vers la victoire finale. Jusque-là, les poulains de Kaba Diawara, ont eu le répondant souhaité, pour donner satisfaction à tout le pays. C’est tout le monde qui vibre à la fois : le peuple et les dirigeants, tous confondus. On se souviendra que, dès la première prestation de l’équipe, face au Cameroun, le colonel Mamadi Doumbouya, Président de la Transition lui a exprimé en premier, sa joie et ses encouragements, à travers sa page Facebook.

A cet acte de grande valeur symbolique, nous pouvons ajouter les appels lancés au départ de l’équipe, par le Premier Ministre, chef du gouvernement, mais aussi, par le Ministre de la Sécurité et de la Protection Civile. Toutes ces deux personnalités ont eu les mots appropriés, pour exalter le patriotisme des footballeurs qui vont défendre les couleurs nationales, à cette joute africaine qui se déroule en république sœur de Côte d’Ivoire. Ils les ont appelés à faire preuve d’engagement et de responsabilité pour représenter dignement notre pays. Jusque-là, on peut dire que les joueurs ont traduit au mieux, la confiance placée en eux. Les résultats sur le terrain, l’attestent amplement.

Quant au peuple, lui-même, il n’y a point à dire. Il reste, comme toujours, parfaitement soudé à son équipe. Quand le Syli National joue, de Kaloum à Yomou, plus rien ne compte, avant le coup de sifflet final. Et quand il gagne, on l’a vu déjà, les années passées et on le voit encore : les rues sont bondées, la joie est immense, même débordante. D’où quelques excès, fort regrettables, constatés ici et là, dans la circulation et qui nous attristent, parce qu’ils ont généré des accidents, hélas, mortels, qui ont été rapportés, dans maints endroits du pays.

Quelle définition donner à la pratique du football

Ce n’est pas pour rien qu’on dit que le football est la religion des temps modernes. Tout le monde ou presque, y est fortement attaché, comme sous l’emprise d’une drogue. C’est plus marqué que dans le jeu de dames ou autre discipline assimilée. Au moment précis où se tient le match de football, vous ne pouvez rien demander à quelqu’un, vous risquez de ne pas avoir d’interlocuteur pour vous écouter ou pour vous obéir.  Il en va ainsi, aussi paradoxal ou invraisemblable que cela puisse paraître. Quand le Syli joue, c’est tout le peuple qui se mobilise. On voit des drapeaux brandis partout, soufflant au vent sur les véhicules. On entend des coups de sifflets et de vuvuzelas retentir à travers la ville. A ce moment, il n’y a plus de partis politiques, plus  d’ethnie, plus de religion, d’élection ou de tout ce qui peut diviser. Non plus, il n’y a plus de circulation intense, plus d’embouteillages. C’est comme si tout s’arrête pendant le temps que dure le match. Le peuple entier est soudé. Il n’y a plus que des guinéens qui font chorus et front commun, pour faire triompher l’équipe nationale et à travers elle, la Guinée toute entière, soudée, dans un bloc compact.

C’est là qu’on est étreint par une émotion forte, celle que donne le bonheur d’être unis, d’appartenir à la même communauté, au même pays, au même destin et d’avoir en partage un avenir commun avec ses concitoyens. Le football exalte les sentiments les plus nobles que le cœur humain peut engendrer, comme il peut aussi générer la violence sans limite ou les excès les plus fous.

Ce que la magie du football peut apporter

On n’a pas besoin d’être grand politicien pour savoir que la pratique du ballon rond offre aussi, aux décideurs surtout, des opportunités incomparables à toutes celles qui peuvent se présenter à eux, en d’autres temps ou d’autres circonstances.

Souvenons nous de la remise de la coupe du président Dr Kwame Nkrumah, au Hafia football club, triple champion d’Afrique, en 1977, au stade du 28 septembre. Ce jour a marqué d’une empreinte indélébile, la marche de notre pays vers son avenir qui s’est avéré peu de temps après, être plus prometteur qu’on l’espérait. Pour y arriver, nos dirigeants se sont montrés résilients. Et, malgré tous les risques et sacrifices que ce choix leur coûtait, à l’époque des blocs et des  lendemains de la décolonisation, ils ont choisi de s’ouvrir aux autres et cela, librement et totalement.

C’est ainsi que le président Ahmed Sékou Touré a annoncé la réconciliation de la Guinée avec le Sénégal et la Côte d’Ivoire et la reprise des liens diplomatiques et consulaires avec la France. C’est le football qui a servi de déclic pour annoncer une si importante décision dont la haute portée historique fait encore effet, de nos jours. L’occasion choisie était la plus opportune possible : dans la ferveur de la remise du triplé, le peuple tout entier vibrait à l’unisson et le moment était solennel et fabuleux !

Qui pour dire que cela n’est pas le vecteur qui a permis le retour de notre pays, dans le concert des nations et qui a apaisé les tensions avec nos deux voisins et au-delà, à l’international, dans le bloc occidental ? Qui pour dire que cela n’a pas aplani le climat politique qui prévalait à l’interne, avec les séries de complots et la cinquième colonne ? D’ailleurs et toujours dans la même lancée, même des détenus politiques enfermés au camp Boiro d’alors, ont été élargis. Tout cela, a été obtenu, grâce aux ‘’coups de pied’’ du Hafia, à ses techniques de jeu, ses feintes, ses dribles, ses passes et ses tirs au but.

Qui pour dire alors, que le football n’est rien, que ce n’est qu’un jeu, un passe-temps, un amusement ? C’est se tromper lourdement que de penser ainsi !

Ce que nous avons vu le 19 janvier dernier, après la victoire contre la Gambie, ressemble parfaitement à l’atmosphère de ferveur des années passées. Il faut dire que cela va aller crescendo, au fur et à mesure du déroulé de la CAN. Et si, par extraordinaire, notre équipe se retrouve au sommet de la pyramide, ce qui n’est pas un rêve utopique ou insensé, nous atteindrons alors le summum de la communion du peuple, le comble de la mobilisation des masses. Ce que nul pouvoir, nul politicien, nul artiste ou société civile, ne peut réussir à rassembler.

Appel à tous

Le moment semble très opportun, pour remettre les compteurs à zéro. Pour booster l’économie, garantir le développement et ressouder le vivre-ensemble. Cela est valable pour toutes les parties. A chacun de faire l’effort nécessaire à la réussite de ces nobles objectifs de paix et de victoires partagées. L’occasion est des meilleures pour libérer l’internet, lever le brouillage des ondes et le blocage de sites, élargir les journalistes interpellés… Un cadeau à offrir au peuple qui en a tant besoin. Pour son plaisir, pour son bonheur, ses échanges, son progrès et sa délivrance de l’étau de la désinformation que la rumeur lui sert au quotidien, faute de partage d’opinions et de points de vue.

Aux autorités de renouer le fil du dialogue avec l’ensemble de la classe politique et de la société civile. Par la résilience que le football peut apporter, tout cela est possible. Engageons-nous dans cette voie que nos devanciers ont dû emprunter, malgré toutes les contraintes de l’époque, pour l’intérêt supérieur de notre pays.

Puisse Dieu, inspirer et apaiser nos dirigeants, pour nous sortir de cette situation, à tous points de vue, dommageable pour tous !

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