19 janvier 1919- 19 janvier 2019, il y a 100 ans exactement que naissait l’Eglise Protestante Evangélique de Guinée (EPEG) à Baro, dans la région de la savane guinéenne, en Haute Guinée. Pour fêter ce centenaire, les fidèles Chrétiens protestants de Guinée ont organisé une cérémonie grandiose le mercredi 23 janvier au Palais du peuple de Conakry. Ce, après le lancement officiel des festivités le samedi 19 janvier dernier à Baro, la localité qui a abrité pour la première fois en Guinée une mission de la CMA (Alliance Missionnaire Chrétienne), ancêtre l’Eglise Protestante Evangélique de Guinée.
Outre ceux de l’intérieur du pays, plusieurs autres fidèles protestants des pays africains et hors du continent, ont effectué le déplacement de Conakry pour célébrer ce centenaire. Parmi ces pays, la Sierra Léone, la Cote d’ivoire, le Libéria, le Mali, le Burkina, l’Angola, les deux Congo, le Canada, la Suisse et les Etats-Unis.
La cérémonie a commencé par la lecture des cantiques religieux suivie du défilé des présidents des églises protestantes des pays hôtes derrière leurs drapeaux.
Le bal des discours a été ouvert par le Révérend pasteur Siméon Kova Zoumanigui qui a encensé cette journée. «Ce jour s’inscrit désormais dans l’histoire de l’EPEG et de l’Alliance Chrétienne des Missionnaires (CMA). La célébration des cent ans de l’EPEG fondée par l’Alliance Chrétienne des Missionnaires est un acte de gratitude à l’égard de Dieu, notre Seigneur qui nous a accompagnés durant tout un siècle», s’est rejoint le Pasteur qui a remercié tous ceux qui ont effectué le déplacement pour commémorer avec eux cet anniversaire.
Après l’allocution du Révérend pasteur Zoumanigui, il est revenu au président du CMA, Dr John Stumbo, venu des Etats-Unis pour la circonstance, de retracer l’histoire de l’EPEG, depuis sa création en 1919 jusqu’en 1962.
A l’en croire, l’Eglise a été créée en Guinée pour la première fois à Kankan, à Baro en Haute Guinée en 1919. Ensuite, elle a été installée à Siguiri, à Kissidougou, à N’Zérékoré, à Mamou et à Labé avant d’être installée progressivement un peu partout en Guinée. Il a, par ailleurs, précisé que c’est en 1962 qu’un Guinéen a été pour la première fois nommé comme président du Comité Exécutif National (CEN) de l’église protestante évangélique. Avant cette date, elle a toujours été dirigée par des missionnaires étrangers, a indiqué Dr Stumbo.
Abondant dans le même sens, le Pasteur Robert Iffono, a poursuivi la vie de l’EPEG de 1962 à nos jours, en rappelant les présidents guinéens qui se sont succédé à la tête de cette église.
«En 1958, suite au referendum organisé par la Guinée qui a débouché à son indépendance, une conférence de l’EPEG s’est tenue à Kankan avec des délégués venus des différents horizons de la Guinée. Et cela en vue de prendre une décision relative à la gestion transitoire de l’EPEG pendant trois ans. A la fin de la période transitoire, l’EPEG fut proclamée Eglise organisée en 1962. A partir de cette date, elle devait être gérée par des autochtones, des pasteurs guinéens», a-t-il rappelé.
Poursuivant, le Pasteur Iffono a parlé de la vision dont s’est fixée l’EPEG depuis sa création: «Depuis le début de l’histoire de cette Eglise, sa vision c’est de voir chaque Guinéen et chaque habitant de la Guinée faire l’expérience de la rencontre de Jésus et l’accepter comme son sauveur.»
A noter, par ailleurs, que la Guinée a été le premier pays francophone de l’Afrique de l’Ouest à accueillir l’Eglise Evangélique Protestante à travers la Mission CMA. C’est à partir donc de la Guinée que l’Eglise Evangélique a pénétré dans les pays francophones de la sous-région.
Par ailleurs, faut-il souligner que les officiels guinéens ont brillé par leur absence à la célébration des festivités marquant le siècle d’existence de l’EPEG. La place qui leur était réservée est restée inoccupée durant toute la journée.
Interrogé sur les raisons de cette absence, le président de la commission d’organisation, le Révérend pasteur, le pasteur Siméon Kova Zoumanigui a rappelé que des lettres d’invitation ont été pour autant adressées à la Présidence, au Premier ministre, à plusieurs ministres ainsi qu’Assemblée nationale.
«…Nous avons même les copies d’accusé de réception au niveau de notre secrétariat permanent. On a donc été surpris de leur absence. Et malheureusement, je ne peux vous dire les raisons puisque moi je ne sais réellement pas les raisons. Cependant le Secrétariat général des Affaires Religieuses s’est fait représenter par la direction nationale des Affaires Chrétiennes qui était accompagné par deux Elhadj pour représenter le Secrétaire Général », a-t-il précisé.