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Viols à répétition à Lélouma : Les femmes haussent le ton

Les violences basées sur le genre est un phénomène qui devient de plus en plus récurrent à Lélouma. Après le viol sur une femme le mois dernier à Thianguel Bori par un agent de santé, le viol sur une élève par un gendarme la semaine dernière au niveau de la commune urbaine, les femmes de la localité sont montées au créneau à l’occasion de la célébration en différé du 8 mars à Lélouma pour dénoncer ces pratiques ignobles et réclamer plus de justice.

Pour la circonstance, une doyenne de la localité, dans son discours est longuement revenue sur le viol dont certaines femmes et filles seraient victimes avant de demander aux mères et aux pères de famille, d’une part, de jouer pleinement leur rôle d’éducateur et de l’autre, aux autorités locales de punir conséquemment les responsables de ces actes selon les lois en vigueurs.

« Nous, mères de famille, sommes inquiètes. Les violences exercées sur les femmes surtout les mineures nous inquiètent énormément. Cela nous désoriente complètement et nous fait perdre notre sommeil. Le problème dans tout ça aussi, c’est que ce sont encore nos propres enfants qui sont aussi les responsables de ces agissements ignobles (ces viols). Ce sont les nôtres. Une fois encore les auteurs de ces graves délits démasqués et mis à la disposition de la sécurité, c’est encore nous, mères de famille, qui venons encore plaider auprès de l’autorité pour libérer ce même coupable parce qu’il est notre fils, il est de la famille ou du voisinage. Sachons que nous sommes en train de faire du tort à nous mêmes tout en mettant nos services de sécurité dans des situations délicates. Car, ils sont là pour faire valoir les lois et punir les coupables pour qu’ils arrêtent. Si nous ne laissons pas la justice punir les coupables, est-ce qu’ils ne recommenceront pas leur sale besogne? Ils recommenceront », déplore madame Bah Aïssatou en langue du terroir.

Sur la même lancée et avec un ton ferme, la Directrice préfectorale de l’action sociale, de la promotion féminine et de l’enfance dénonce la complicité de certaines mères de famille dans la libération de certains auteurs de cas de violence sur les femmes et demande à ce qu’on ne plaide plus pour un coupable de ce genre et qu’on laisse les services de sécurité faire le travail pour éradiquer ce fléau.

« Je demande aux sages, aux parents que lorsqu’il y a viol sur une fille et que le service compétent se saisisse du dossier, laissons les punir le coupable. Cessons de régler ces situations en famille. Ou allons-nous avec ça ? Surtout si c’est la mère de la victime, elle-même qui se présente pour dire qu’elle a pardonné et qu’ils vont régler ça en famille. Avec de tel laxisme qu’est-ce que nous qui aidons pour que justice soit faite, pourrons faire, nous qui venons au secours de la fille pour que cela cesse », s’interroge Mariama Kouyaté avant de déplorer: «cela ne va pas cesser et ces violences vont continuer de plus belle. Nous demandons secours auprès de vous, mères, auprès de vous, pères, rendez-nous un service s’il vous plait, ne plaidez jamais pour un coupable de viol. En cédant à ces petits arrangements entre parents, voisins, nous contribuons d’une manière ou d’une autre à saper tous nos efforts et sacrifices dans le cadre du combat contre les violences faites aux femmes chez nous.»

Le préfet de Lélouma Mohamed Deen Camara, quant à lui, a promis de veiller à ce genre de situation pour, dit-il, se rassurer que tout auteur de viol, quel qu’il soit jugé, soit jugé et condamné selon les textes juridiques.

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