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Vers le jumelage de la Direction nationale du Budget guinéen avec sa consœur du Bénin

« Les bandits à col blanc, suffisamment organisés pour bloquer ou freiner les différentes initiatives de réformes, ne dorment pas ».

La Guinée vient d’abriter une rencontre internationale qui a regroupé une soixante de participants venus entre autres de la Tanzanie, de la République centrafricaine, et de l’ensemble des membres du réseau panafricain sur l’Initiative Africaine Concertée sur la Réforme Budgétaire (CABRI) aux côtés des cadres du ministère guinéen du Budget et des acteurs de la Société civile guinéenne.

Une activité qui s’inscrit en droite ligne dans le cadre de la mise en œuvre du plan d’action de l’atelier de Cotonou. D’où l’initiation de cet atelier qui a consisté à outiller les acteurs des organisations de la Société civile en connaissances liées au processus d’élaboration et à la documentation budgétaire avec l’appui du CABRI.

C’est le Premier ministre Ibrahima Kassory Fofana qui a présidé la cérémonie de clôture. Dans son discours de circonstance, le chef du gouvernement, après s’être réjoui de l’organisation de la rencontre de Conakry, a indiqué que le défi majeur qui se pose aujourd’hui aux économies est celui de répondre aux besoins sans cesse grandissants et pressants de financement de leur développement.

« En ce qui concerne la Guinée, il y a lieu de rappeler que dans le cadre Plan national de développement économique et social (Pndes), le gouvernement est engagé à promouvoir la bonne gouvernance financière », a-t-il laissé entendre. Ce qui, aux dires du Premier ministres, implique d’introduire une plus grande transparence dans la gestion des finances publiques.

Justement à propos, le chef du gouvernement a déclaré vouloir construire, avec la Société civile guinéenne, dans le cadre de ce partenariat nouveau, un système de gestion financière plus efficace, plus transparent, plus efficient, au bénéfice des concitoyens. Et que la Société civile sera impliquée dans la conception des stratégies et la mise en œuvre des politiques visant à optimiser les finances publiques.

Tentant de justifier le choix de cette entité, Ibrahima Kassory Fofana a dit que la Société civile est le meilleur relais auprès des populations pour informer, motiver et susciter l’adhésion populaire aux réformes.

« Un tel partenariat est particulièrement important dans le contexte de nos pays où les résistances à la réforme peuvent être fortes. Car, les bandits à col blanc, suffisamment organisés pour bloquer ou freiner les différentes initiatives de réformes ne dorment pas », a-t-il confié.

Ouvrant une brèche sur la variété de thématiques abordées à Conakry, le locataire du Palais de la Colombe a cité entre autres les relations entres les logiques de transparence et de participation, ainsi les capacités des organisations de la Société civile à s’impliquer dans le processus budgétaire, le suivi, le contrôle et l’évaluation des budgets.

Se montrant toujours attaché à la promotion de la transparence dans la gestion de la chose publique, M. Fofana trouve qu’il n’y a pas mieux que de collaborer avec des organisations de la Société civile, notamment internationale.

« La collaboration avec la Société civile internationale nous semble indispensable aujourd’hui. Les organisations non gouvernementales – comme Transparency International – œuvrent depuis de longues dates pour introduire un niveau de transparence appréciable dans les politiques budgétaires, et en particulier, dans les pays similaires au nôtre. Cette logique de partenariat concerne également les rapports entre les administrations africaines », a-t-il évalué avant de faire une visite au ministre du Budget.

« Je demande au ministre du Budget de bien vouloir prendre les dispositions nécessaires pour rendre effectif le projet de jumelage entre la Direction nationale du Budget de la Guinée et la Direction générale du Budget du Bénin. Nous savons déjà compter sur l’appui de l’Initiative Africaine Concernée sur la Réforme Budgétaire (CABRI) ».

A l’ouverture des travaux lundi 4 mars, le responsable du programme Transparence budgétaire et obligation de rendre compte de CABRI, Michael Castro, a indiqué que le partage d’expériences entre les pays présents à la rencontre de Conakry sera l’occasion de débattre largement sur la relation entre la transparence et la participation, les capacités requises des organisations de la Société civile pour leur participation dans le processus budgétaire, ainsi que le suivi, le contrôle et l’évaluation du budget.

Pour sa part, le ministre du Budget Ismaël Dioubaté, entouré du ministre de l’Economie et des Finances, Mamadi Camara et de celui de la Communication, Amara Somparé a rassuré de la détermination du gouvernement à renforcer la citoyenneté du budget et à permettre aux populations de se reconnaître dans les politiques publiques du gouvernement. Non sans se féliciter de certaines améliorations enregistrées notamment dans l’organisation de débats d’orientation budgétaire à l’Assemblée nationale ouverts au secteur privé et à la Société civile, la production régulière des rapports d’exécution budgétaire périodique, la mise à la disposition du public, la publication du guide du citoyen sur le budget depuis 2017, ainsi que la publication des informations budgétaires sur les sites web du Ministère du Budget et du Ministère de l’Economie et des Finances.

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