En proie à la pandémie de la Covid-19 depuis bientôt deux ans, le monde est particulièrement préoccupé par les nouveaux variants dont le redoutable Delta, encore plus transmissible et mortel. D’où les multiples efforts pour se procurer le vaccin, de plus en plus considérer comme la voie la plus sûre pour stopper la propagation de la maladie.
En Guinée, la situation ne semble pas moins préoccupante, avec la troisième vague tant redoutée qui se confirme avec la présence des variants Alpha, Delta et Bêta. Les dernières données publiées par l’Agence nationale de la sécurité sanitaire sur sa page Facebook faisaient état de 123 cas de Covid-19 confirmés sur 1443 testés, avec 06 décès et 37 guéris le 29 juillet dernier. Ce qui, en soi, reste alarmant alors qu’on peut redouter le pire à en croire à nos sources qui comptabilisent «248 patients hospitalisés dont 68 en réanimation à Gbessia, alors qu’il n’y a que 40 lit officiellement… » Et d’ajouter qu’il y aurait « 3 à 6 morts tous les jours juste pour la réanimation. »
Par ailleurs, nos sources affichent une grande inquiétude à propos des « problèmes d’approvisionnement en médicaments » en général et de manque d’oxygène à Gbessia et N’Zérékoré.
Ce que l’administrateur du centre de traitement des épidémies de Gbessia ne confirme pas. Joint au téléphone par Guineenews, Dr Mamady Condé, met d’ailleurs en cause les chiffres concernant la réanimation.
« S’il n’y a que 40 lits pour la réanimation alors que les patients dans ce service sont au nombre de 68, où peuvent être les autres ? », interroge-t-il. Avant de répondre avec une certaine précaution à la question de savoir si le centre qu’il gère n’a pas de problèmes d’oxygène. « Pas pour le moment », déclare-t-il prudemment, à juste titre d’ailleurs.
Surtout que le Directeur du département communication joint par Guineenews reconnaît qu’aux dernières nouvelles, « le risque de voir un problème de place se poser au service de réanimation à Gbessia. C’est pourquoi l’ANSS a pris les devants pour une extension du service réanimation aux centres de Sonfonia et Nongo. » Et d’ajouter : « le Responsable du département Prise en charge de l’ANSS était sur le terrain ce samedi à cet l’effet. »
Récemment, comme indiqué dans une de nos publications, une autre source nous faisait état 15 décès du 19 au 26 juillet, avec un indice de positivité de 11, 4%, mettant l’accent sur le fait que « 7 décès ont été enregistrés du 23 au 26 juillet ». Sans compter que l’occupation des lits à la réanimation serait passée à « 45% contre 10 % avant l’arrivée des nouveaux variants. »
L’OMS tire la sonnette d’alarme
Néanmoins, dans un texte publié sur le site des nations unis, citant le directeur général de l’OMS, il est indiqué qu’« en moyenne, dans cinq des six régions sanitaires de l’OMS, les infections ont augmenté de 80%, ou presque doublé, au cours des quatre dernières semaines. En Afrique, les décès ont augmenté de 80% sur la même période. Une grande partie de cette augmentation est due au variant Delta hautement transmissible qui a maintenant été détectée dans au moins 132 pays. »
La même source rapporte que « l’augmentation du nombre d’infections crée une pénurie de traitements tels que l’oxygène vital pour les patients. Vingt-neuf pays ont des besoins en oxygène élevés et croissants, et de nombreux pays n’ont pas suffisamment d’équipements de base pour protéger les agents de santé de première ligne ».
Auparavant, le patron de l’OMS a expliqué que « cette augmentation des cas est également due à une mixité sociale et à une mobilité accrue, à une utilisation incohérente des mesures de santé publique et sociales et à une utilisation inéquitable des vaccins. Les gains durement acquis sont menacés ou perdus, et les systèmes de santé de nombreux pays sont submergés. »
Les nouvelles mesures contre la Covid-19 en Guinée
Par ailleurs, il faut noter que les initiatives se multiplient pour contenir la pandémie et ses variants dans leur troisième vague en Guinée. Récemment, le président de la République a pris une ordonnance pour reconduire l’état d’urgence sanitaire de 3 mois à compter du 27 juillet dernier.
De son côté, dans une note circulaire publiée le 28 juillet, l’ANSS conditionne l’obtention du visa guinéen par la fourniture « d’un certificat de vaccination d’une validé de 15 jours au mois moins après la 2ème dose ou d’une validité de 4 semaines après la dose unique (Johnson & Johnson) et d’un certificat de PCR négatif à l’arrivée d’une validité de 72 heures. »
Une décision prise « en application des nouvelles mesures de sécurité sanitaire motivées par l’évolution de la pandémie à Covid-19, caractérisée par une augmentation des cas et décès due aux nombreux variants identifiés dans plusieurs pays en liaison avec la Guinée par voie aérienne, maritime et terrestre », explique l’ANSS.
Vaccin, l’objectif de la Guinée et de l’OMS
Par ailleurs, dans un rapport publié toujours le 28 juillet, l’ANSS s’est fixée le défi, en plus de la « et l’investigation de tous les cas confirmés non hospitalisés et non confinés», de «vacciner 20% de la population guinéenne de 18 ans et plus d’ici fin 2021 ».
Une nette amélioration en perspective, en tout cas comparée au taux actuel qui tourne au tour de 4% environs en Guinée. Mais nettement en deçà de « l’objectif de l’OMS (qui) reste d’aider chaque pays à vacciner au moins 10% de sa population d’ici la fin septembre, au moins 40% d’ici la fin de cette année et 70% d’ici le milieu de l’année prochaine », selon les propos repris du Dr Tedros par le site des nations unies.
Une très bonne nouvelle y compris pour le continent noir. En tout cas, rapporte un autre texte publié par l’OMS sur son site web, « les livraisons de vaccins contre la Covid-19 vers l’Afrique, à partir de sources multiples, augmentent rapidement après avoir été quasiment arrêtées au cours des derniers mois, s’est félicité, jeudi, la cheffe du bureau régional de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) pour le continent africain ».
Seulement selon la même source, si « La lumière est au bout du tunnel, concernant les livraisons de vaccins en Afrique », « il ne faut pas les suspendre de nouveau », plaide Dr Matshidiso Moeti. Avant de rappeler que l’Afrique a besoin de 820 millions de doses de vaccins pour pouvoir vacciner 30% de sa population adulte. D’où cet « appel tous les pays avec des surplus de doses à en partager davantage de toute urgence dans l’esprit de solidarité vitale et d’intérêt personnel éclairé, parce qu’aucun pays n’est en sécurité tant que tous les pays ne le sont pas ». Sans oublier l’impérieuse nécessité de respecter les mesures barrières avant et après les vaccins.