Il n’y a pas que les conflits, les guerres contre le terrorisme, la migration de la jeunesse qui soient les plus brûlants pour l’Union africaine de la Présidence de Paul Kagame, il y aussi les réformes institutionnelles, causes des lourdeurs et pesanteurs administratives qui plombent le fonctionnement et l’effectivité d’une organisation continental qui sont en question.
Comme les branches mitées d’un arbre fruitier, il faut nécessairement un élagage. On se demande bien sur le rendement de toutes les institutions qui tournent en rond au sein de l’Union Africaine et qui nécessitent des budgets de fonctionnement venant de l’extérieur, notamment de l’UE, bien mal en point, elle aussi, et son principal problème vient justement de l’Afrique, à cause des migrants.
Si ce n’est qu’à cela que ne tienne la nécessité du dégraissage des institutions de l’UA, on crierait moins fort, mais il y a le népotisme et le favoritisme au sein de ces institutions, et sans doute la pléthore de cadres en bois blanc vermoulus par certaines compétences douteuses sous-tendues par des diplômes ronflants à la « Grace Mugabe », pour ne la citer que seule. A partir de là on voit la nécessité de Kagame de demander des réformes.
La question qui se pose est de savoir si tous les chefs d’Etat présents en Mauritanie seront d’avis, puisque, de toute apparence, ou de toute évidence, ce sont les plus engagés pour les réformes qui ont donné leur accord pour la taxe de 0,2% sur leurs importations qui étaient présents, ils n’étaient que 23 sur 54, si on a bien entendu, soit un peu plus que la moitié. Où sont les autres ? Il a suffit que la question du Sahara occidental soit sur la table des discussions pour faire s’esbigner le Maroc, Malheureusement, c’est un gros contributeur. En plus, si le Nigéria, l’Afrique du sud, deux poids lourds ne sont pas d’accord sur le principe de la zone de libre échange, sans parler de l’Egypte, il faut attendre avant de se réjouir du succès de cette entreprise, même si l’on pourrait s’enthousiasmer de l’accord de participation de cinq autres Etats supplémentaires.
Les institutions cosmétiques de l’Union Africaine visées par la lutte contre la corruption
Depuis un an que cette idée a été lancée et adoptée par une vingtaine d’Etats, on apprend que 45 millions de dollars ont été engrangés. C’est peu, d’où l’absolue nécessité des réformes, à commencer par la lutte contre la corruption au niveau du parlement, du NEPAD et du conseil consultatif de la lutte contre la corruption, les branches les plus à élaguer, puisqu’on ne sait trop leur impact sur la vie de l’UA. Elles ne sont pas les plus décriées, si on ose ajouter à la liste des institutions à auditer la Cour africaine de justice et la Défense commune….
Kagame n’a mis sur la table que les trois points cités plus haut pour sonder ses homologues, alors que l’urgence est juste à côté, au Mali. Quand il y a plusieurs urgences, il faut commencer par les plus solutionnable ? L’urgence au Mali étant prise en charge par la France et le G-5. En se contentant de ce peu, le temps du sommet étant limité, que peut-on dire seulement de ce Conseil consultatif de la lutte contre la corruption ?
Rien que son appellation ne dit rien qui aille. Au lieu d’un vrai comité de lutte, c’est un Conseil consultatif, qui n’a aucun pouvoir de décision, à moins qu’on se trompe. Mais comment instituer un vrai comité de lutte contre la corruption, quand on entend que dans presque tous les pays présents, la corruption domestique est au beau fixe ?
Ce qui est encore difficile à expliquer, c’est la réduction du nombre des rencontres annuelles des chefs d’Etat, dans le but d’économiser quelques sous, mais pour résoudre et appréhender tous les problèmes de l’UA, un sac de nœuds, il en faudrait plus que deux rencontres, d’un certain avis. Qui sait où donner de la tête, dans ce cas ? Si l’UA veut se laver sans se mouiller, cela s’appelle « se laver en sale ». Rien ne sera propre.
Si on regarde toutes les institutions cosmétiques de l’UA, qui veut ressembler à d’autres organisations continentales, on a l’impression que l’Afrique se plait à courir en rond, ou qu’elle fait une fuite en avant. Y a-t-il une institution, hormis la Commission de l’UA, qui fait ce quelle peut, quelle autre a eu un vrai impact sur la vie de l’Union ?
A l’heure de cette mondialisation sans pitié, continuer à lanterner en chemin sans se soucier de ce qui adviendra dans les prochaines années, c’est rester éternellement à la traine de l’histoire. Et tout fait croire qu’une procrastination est en vue, dans cette lutte contre la corruption.
L’absence de la moitié des chefs d’Etats a-t-elle une explication ? Alors que IdrissDéby était président de l’UA, avant Alpha Condé, il a dit une phrase qu’il faut retenir : « A l’UA, nous parlons trop et agissons peu ». Conclusion, le sommet de Mauritanie est-il un sommet pour des bla-bla ou des bla-bla-bla ?