Une mission des chefs d’Etat de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) est arrivée à Conakry, la capitale guinéenne ce vendredi 17 septembre 2021, pour accentuer la pression sur le Conseil National pour le Rassemblement et le Développement (CNDD). Quand on sait que cette visite a été précédée d’une réunion qui a fixé le délai de la transition pour six mois. Une injonction que l’opinion rejette, tout en déplorant l’inaction de l’institution sous régionale contre le putsch constitutionnel du président déchu. Un saut dans l’inconnu qui avait ouvert la porte à toutes les dérives. La suite on la connait, avec la pléthore de victimes à la pelle enregistrée durant la fronde contre le projet de troisième mandat.
Il a fallu que le peuple de Guinée, à travers son armée prenne son destin en main pour chasser le régime d’Alpha Condé, pour que la CEDEAO vienne jouer les pompiers. En exigeant la libération de celui qui est en réalité le véritable responsable de tout ce désordre institutionnel qui a poussé la grande muette à prendre ses responsabilités.
L’autre point sur lequel l’institution sous régionale donne de la voix, est la limitation de la durée de la transition à un délai maximum de tenue de 6 mois.
Cela sans tenir compte des préalables que sont entre autres l’épuration du fichier électoral corrompu par des manipulations orchestrées par le régime déchu.
Ainsi que le vide institutionnel créé par la suspension de la constitution. Conséquence du référendum biaisé du 22 mars 2020.
Quid de la loi électorale qui s’avère inadéquate. Ou de cette CENI qui est demeurée éminemment politique, aux ordres de l’exécutif.
Toujours dans cette dynamique de rectification constitutionnelle qu’il faudra amorcer, avant de passer la main à un pouvoir civil, il ne faudrait pas occulter l’assemblée nationale dissoute. Pour son illégitimité avec des députés « godillot » et talons rouges, qui ont agi contre l’intérêt public.
L’autre question qu’il faut se poser, est de savoir s’il faut précipiter le pays vers des élections avec des lendemains incertains. Vu que les institutions de la république étaient toutes aux ordres. N’obéissant qu’à la volonté d’un seul homme.
Tout ce délitement de l’Etat aura fini par déchirer le tissu social. Le pays était à la merci d’une caste d’affairistes corrompue et rompue dans le détournement des deniers publics, sport favori des autorités déchues.
Il serait avisé de laisser le temps au CNRD de se doter d’une charte de la transition. Et de fixer le cap pour mener le bateau à bon port.
En attendant de savoir si la CEDEAO va se raviser pour laisser le colonel Doumbouya nettoyer la maison, de nombreux observateurs disent que la mission de l’institution n’est pas la bienvenue dans notre pays.
Et que ces menaces n’auraient aucun effet sur les membres du CNRD qui sont adoubés par le peuple, qui n’avait que trop souffert de la mal gouvernance.
Cette organisation ouest africaine en manque de notoriété et d’autorité, dont les chefs de l’Etat manœuvrent à contre-courant des intérêts de leurs populations, se ridiculise davantage en s’en prenant aux nouveaux maîtres de la Guinée.
Pour son info, la CEDEAO aucun membre du CNRD n’a son compte bancaire, ailleurs, à part la Guinée. Même pour implémenter ses propres sanctions, elle est obligée de demander l’aide de l’Union européenne.
En réalité, ces despotes africains, ayant peur de coups d’Etats dans leurs pays, surtout qu’eux-aussi ont fait le tripatouillage constitutionnel dans leurs pays, mettent la pression pour effrayer le CNRD. Sans succès.
Qu’on sache que face aux intérêts de la république et des Guinéens, nous n’avons d’autres choix que de prendre position. D’ailleurs, c’est à cause des gens comme eux que beaucoup de Guinéens ont trouvé d’autres nationalités pour échapper à la supercherie de ces monarques qui veulent imposer l’autocratie en Afrique.
En attendant, tous pour la transition avec le CNRD au regard de l’ampleur des travaux qui l’assaillent.