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Transformation de l’Education : la Guinée se prépare pour le sommet mondial de New York

Au mois de septembre prochain, en marge de l’Assemblée générale des Nations unies, il sera organisé à New York, le sommet « Transformer l’Education ». En prélude de ce sommet mondial, la Guinée, à travers les trois départements en charge de l’Education nationale, s’activent pour marquer positivement la présence du pays. C’est dans ce cadre que les journées nationales de consultation sur la transformation de l’éducation nationale sont organisées à Conakry. C’est le Premier ministre par intérim, le Dr Bernard Goumou, qui a lancé ces journées de consultations ce mercredi 3 août 2022.

Des thèmes comme « Assurer le rétablissement complet de l’enseignement, après les perturbations dues à la COVID-19 » ; « Des transformations stratégiques et les principaux leviers permettant de réimaginer l’éducation pour le XXIème siècle et d’accélérer les progrès vers les objectifs communs en matière d’éducation » ; « Accroitre l’ambition des objectifs et des critères de référence nationaux en matière d’éducation » seront abordés de ces journées de consultations nationales.

Le Coordonnateur Résident  par intérim du Système des Nations unies en Guinée, le Dr Gbehounou Gualbert, qui est le Représentant Résident de la FAO, a rappelé les efforts qu’a déployés le Gouvernement dans la réforme du système éducatif national. Ces réformes, dit-il, ont permis d’enregistrer de résultats importants.

« Malgré tout, ces résultats ne sont toujours pas suffisants pour permettre à de nombreux enfants, particulièrement les filles et les enfants vulnérables, d’accéder à une éducation de base de qualité. Même ceux qui ont pu accéder à l’école ne disposent pas des compétences attendues dans les différents cycles de l’enseignement fondamental (primaire et collège). Les résultats des examens nationaux de cette année le témoignent éloquemment. Si rien n’est fait, ces élèves ne pourront pas, malheureusement, poursuivre leur cursus sans difficultés », a averti le diplomate onusien, avant de rappeler des chiffres alarmants : « Selon l’institut des statistiques de l’UNESCO, le taux d’enfants exclus du système d’éducation au primaire était de 34% en 2018 en Guinée. Alors qu’au premier cycle du secondaire il avoisine les 47% ».

Lors des derniers examens nationaux, notamment dans l’enseignement pré universitaire, les résultats ont été catastrophiques. Cela prouve combien de fois le système éducatif guinéen est malade. Ces Journées Nationales de Consultation viennent donc à point nommé, souligne le ministre de l’Enseignement pré universitaire et de l’Alphabétisation, Guillaume Hawing. Car, ajoute-t-il, les contributions de tous les acteurs du système éducatif guinéen s’avèrent nécessaires, voire indispensables pour « remettre notre éducation sur les rails » et se projeter vers l’avenir pour une Guinée émergente.

Dans son intervention, le ministre de l’Enseignement technique et de la Formation professionnelle, Alpha Bacar Barry, a plaidé pour que la voix de la Guinée soit portée très haut lors de ce sommet mondial à New York : « Je plaiderai pour que la voix de la Guinée ne soit pas noyée dans les voix internationales. Que nous puissions trouver le moyen pour dire que nos priorités sont simples et connues : améliorer nos capacités d’accueil, former nos formateurs, avoir plus de moyens à l’éducation pour réinventer, imaginer les dix, les vingt prochaines années dans l’éducation. Nous savons ce que nous voulons. Nous savons ce qu’il nous faut. Autour de ça, nous pouvons avancer très rapidement. »

Bâtir une coalition nationale autour de l’Education, c’est l’ambition du ministre Alpha Bacar : « C’est donc pour moi, un réel plaisir de participer à ces journées de consultation et puis de formuler les vœux qu’à partir de là, nous allons bâtir une coalition nationale parce que l’éducation, c’est d’abord un problème de chez nous avant qu’il ne soit transporté aux nations unies. C’est un problème de gouvernance. Que cela soit donc, une coalition nationale autour de l’éducation et que les parties présentes toutes ici puissent jouer entièrement leurs rôles. »

La ministre de l’Enseignement technique, de la recherche scientifique et de l’innovation, Dr Diaka Sidibé, a rappelé le fait que les modes de vie des populations, leurs façons de penser, de travailler et d’interagir avec leurs familles ou collègues, ont été « certainement bouleversées par les crises nombreuses et profondes que le monde entier a vécu ces dernières années ». Le réchauffement climatique, les multiples catastrophes naturelles, les épidémies, les crises économiques, la révolution numérique et tant d’autres, souligne-t-elle, doivent « nous faire faire de très forts enseignements ».

Tous ces aspects nous amènent à réfléchir et à transformer notre grenier commun qui est l’Éducation. Notre façon de nous éduquer d’apprendre et de transmettre le savoir doit forcément être revisitée pour être en phase avec l’évolution, les réalités ainsi que les défis du monde.

Pour ce qui est de ce que la Guinée va présenter lors de ce sommet mondial, Dr Diaka Sidibé, parle déjà de nombreux engagements qui ont été pris en vue de la transformation significative du système éducatif guinéen : « Il s’agit entre autres de l’élaboration des cartes scolaires communales en vue d’implantation de nouvelles infrastructures scolaires dans les zones défavorisées, le soutien des centres d’éducation communautaires et le développement d’un préscolaire publique dans toutes les régions ; le développement des Écoles Régionales des Arts et Métiers qui visent à rapprocher les institutions de formation des techniciens qualifiés des communautés et du secteur privé ; la construction des lycées techniques dédiés aux centres de formation technique et professionnelle ; le déploiement des Centres d’Apprentissage Post-Primaire et Post Secondaire et leur valorisation dans le but de favoriser l’apprentissage d’un métier par les jeunes victimes d’abandons scolaires ; la poursuite des efforts d’alphabétisation, la diversification de l’offre de formation professionnelle et technique en lien avec les besoins du marché de l’emploi et du travail ; la réforme des programmes de formations au niveau universitaire pour mieux les adapter aux besoins du monde du travail ; une co-construction de l’ensemble des programmes de formation ; l’expansion du réseau des universités politiques avec le retour des campus universitaires et leurs équipements ; l’augmentation du financement national pour l’éducation et le développement des compétences, ainsi que son accroissement par le biais de mécanismes de financement innovants et d’autres secteurs y compris l’apport du secteur privé. »

Déjà, ajoute-t-elle, les trois ministères en charge de l’éducation et de la formation sont parvenus à produire une première ébauche du « Plan Stratégique Triennal couvrant la période 2023-2025 ».

Le Premier ministre par intérim, le Dr Bernard Goumou, a invité les participants à ces journées nationales de consultations à faire des propositions réalistes : « Les présentes assises qui se tiennent au lendemain de la proclamation des résultats des examens nationaux sessions 2022, révélateurs de l’état de dégradation de l’école guinéenne, se veulent, à travers une approche concertée, un espace d’écoute active, de débats constructifs et de propositions réalistes pour la refondation de notre système éducation. »

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