Nous apprenons, qu’en lieu et place du réservoir, c’est un bidon d’essence placé dans le compartiment passagers qui alimentait le minibus, à l’aide de raccords.
On rapporte également que le corps, placé sur la galerie du minibus, était convoyé par cinq personnes, qui ont toutes péri. Le reste des occupants comprenait des passagers ordinaires que le chauffeur avait glanés comme cela se fait dans le transport en commun.
Seules les enquêtes ouvertes par la police de Kouroussa, en charge du dossier, pourront apporter les éclaircissements attendus.
Quatre (04) personnes, quoique blessées, sont au nombre des survivants de ce désastre. Ce sont trois enfants (deux fillettes et une jeune fille) et le chauffeur. Ce dernier, sans doute, sous l’effet de la panique, avait fui, abandonnant le véhicule en feu, avant d’être retrouvé par les services de sécurité qui l’ont d’abord conduit à l’hôpital pour des soins.
Sans rejeter le bien-fondé de l’interdiction jusque-là en vigueur, les témoins soutiennent que, dans ce cas précis d’accident de croisement, le chauffeur du minibus doit la vie sauve, à son… volant à droite !
Toujours est-il, qu’au-delà de l’excès de vitesse et de la circulation à gauche, infractions que la police a sans doute retenues comme étant à l’origine de cet accident mortel, il convient d’ajouter également le système de carburation du véhicule par bidon interposé.
Ce dispositif hasardeux et imprudent est assez courant dans le transport, toutes options confondues, chez nous. Il consiste à faire recours à un bidon pour alimenter le véhicule en carburant. Celui-ci n’est jamais étanche et en plus, on le place dans le compartiment des passagers, d’où part un raccord d’alimentation qui va sous le capot. Au moindre choc, l’essence se répand et imbibe les occupants du véhicule. Il suffit alors qu’une étincelle, un choc ou une source de chaleur entre en contact avec les vapeurs d’essence et voilà que le feu surgit instantanément, comme par miracle et dévore tout. C’est la fameuse théorie du triangle du feu, bien connue des transporteurs pétroliers.
Il faut saluer la synergie d’action entre les services d’intervention et de sécurité sur les lieux de la catastrophe. On y a vu, en parfaite harmonie et complémentarité, la police, la gendarmerie routière, la protection civile, la Croix-Rouge, les services de santé, les autorités administratives, etc.