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Tragédie de Linsan : Les autorités promettent de traquer les « commanditaires »

Quinze (15) cases appartenant aux bouviers et leurs contenus complètement réduites en cendre est le triste bilan d’une opération menée samedi 29 juin 2019 par 12 gardes forestiers dans le district de Tafory, secteur de Tonetah, sous-préfecture de Linsan. Mais face à ce dégât,  le chef section eaux et forêts de Kindia qui a mandaté la mission, décline toute responsabilité, il prend pour responsable de cette situation les « loubards » de Tonetah, car selon lui ce sont eux qui ont brulé les cases.

Ces faits se sont produits le samedi 29 juin 2019 aux environs de 17 heures. Procéder à l’évaluation des pépinières forestières à l’occasion de la campagne de reboisement 2019 et s’intéresser à l’installation des éleveurs dans cette foret communautaire de Tonetah en vue de les recenser, tel était en entre autres l’objectif de cette mission de la section préfectorale des eaux et forêts de Kindia. Mais les 12 gardes forestiers mandatés par le chef section préfectorale des eaux et foret de Kindia qui se sont rendus sur les lieux, se sont vite détournés de leur mission. Certes, il leur a donné d’utiles conseils pour mener à bien cette mission, mais le sous-préfet de Linsan a vu ces missionnaires de cette section agir autrement, accuse-t-il.

« Ce qui s’est passé est vraiment regrettable. A leur arrivée chez moi ici, je leur ai donné des conseils avant leur départ pour le village mais une fois sur les lieux ils ont matérialisé autre chose sur le terrain. Le maire a appelé l’adjoint de chef section qui a conduit la mission sur le terrain qu’il aurait appris que les 12 agents de l’éco-garde assistés de certains jeunes des villages Tonetah, Guinyédé et de Sangareya ont commencé à brûler les cases des éleveurs installés dans la forêt ,il lui a répondu en disant que c’est lui-même les a autorisé à le faire. Au jour d’aujourd’hui le bilan est lourd, 15 cases et leurs contenus incendiés. Donc, cette mission de la section préfectorale des eaux et forêt de Kindia est responsable de cette situation »,affirme Lansana Bangoura.

Interrogé par rapport à leurs installations Saadou Sow, bouvier qui a trouvé sa case entièrement consumée explique comment ils se sont installés dans cette forêt communautaire de Tonetah qui fait aujourd’hui l’objet de discussion.

« Nous avons informé le chef du village que nous voulons passer la saison ici, ils nous ont demandé d’envoyer les colas et ils nous ont autorisés de construire, et après deux mois d’activité ils sont venu brûler nos cases pendant que nous étions dans les champs en train de travailler », précise-t-il.

Pour sa part, cet agriculteur qui était avec les missionnaires de l’éco-garde au moment des faits revient sur l’origine de ce problème qui prévaut entre éleveurs et agriculteurs dans le secteur de Tonetah.

« Ces éleveurs ont été informés et sensibilisés de quitter dans cette forêt avant l’arrivée de la mission. Quand ces missionnaires sont arrivés sur les lieux les éleveurs trouvés sur place ont demandé une doléance aux agents de l’éco-garde de leur donner le temps de faire sortir leurs biens dans les cases et ceux-ci ont accepté après avoir retiré tout dans les cases les agents aussi ont mis le feu aux cases », indique El hadj Kountoubou Sylla.

Coincé jusqu’au mur, le chef section préfectorale des eaux et forêts de Kindia affirme que ce ne sont pas ses hommes qui ont procédé à cette opération.

« Nos missionnaires disent que ce sont des jeunes loubards du village qui ont mis le feu aux cases. Pour nous les conservateurs de la nature notre devoir c’est de protéger les forêts sur toutes ses formes, quelle soit communautaire, étatique ou privée », affirme Saidouba Sylla.

Pour l’heure, le calme est revenu dans le secteur, mais le sous-préfet de Linsan rassure que les commanditaires de ces violences seront activement recherchés et trimbalés devant la justice du pays. Les forêts communautaires dont il s’agit ont été créées avec l’appui d’un projet intitulé projet d’action nationale de lutte contre la déforestation pour une période de 5 ans.

Dans le secteur quelques arrestations sont aussi signalées.

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