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Tragédie à N’Zérékoré : 135 morts et 50 disparus, selon les Ong’s des droits de l’Homme qui exigent justice

Les organisations de défense des droits de l’Homme dans la région administrative de N’Zérékoré sont montées au créneau ce mardi 3 décembre 2024. Dans une déclaration conjointe suite à l’événement tragique survenu au stade du 03 avril, elles dressent un bilan macabre de 135 morts et cinquante (50) personnes portées disparues lors du drame survenu en marge de la finale d’un match de football doté du trophée Refondation Général Mamadi Doumbouya.

« C’est dans une consternation totale que nous avons vécu le drame macabre survenu le 1er décembre 2024 au stade du 03 avril, à la suite de la finale du tournoi de football organisé par une association dénommée Alliance des jeunes leaders de la forêt, doté du trophée du président de la transition, Mamadi Doumbouya.

En effet, contrairement aux engagements du CNRD d’interdire toutes manifestations de soutien au CNRD et sur la voie publique, la finale de ce tournoi de football a endeuillé, une fois encore, le peuple de la Guinée forestière en particulier et celui de la Guinée en général, après avoir payé le lourd tribut du 3ᵉ mandat de M. Alpha Condé le 22 mars 2021 », ont-elles rappelé.

Elles estiment que plus de 130 personnes sont décédées, en majorité des mineurs, et que cinquante (50) autres sont toujours portées disparues.

Sur les causes, elles pointent du doigt le mauvais arbitrage, le laxisme des autorités et la mauvaise organisation de l’événement. « Selon les informations recueillies à l’hôpital régional de N’Zérékoré, auprès des supporters présents au stade, des chefs de quartiers concernant les enterrements dans les cimetières le lundi 2 décembre 2024, dans les mosquées et églises, auprès des parents des victimes et dans la presse locale, on estime aujourd’hui que 135 personnes ont trouvé la mort, dont une majorité d’enfants de moins de 18 ans, au stade du 03 avril de N’Zérékoré. Au cours de cet événement, il y a également eu plusieurs blessés et plus de cinquante (50) personnes portées disparues, sans compter d’importants dégâts matériels.

Les causes de cette tragédie sont, entre autres, le mécontentement des supporters exprimé par des jets de pierres suite à un mauvais arbitrage, le souci des forces de défense et de sécurité de protéger les autorités administratives plutôt que les citoyens en débandade, et l’usage excessif de gaz lacrymogènes dans un espace clos. Les voitures des autorités administratives et d’autres usagers ont percuté des citoyens en quête de sécurité », ont-elles accusé.

Poursuivant, elles précisent : « Les bousculades, l’escalade des murs par des supporters cherchant à sauver leur vie et qui l’ont malheureusement perdue, la mauvaise sécurisation du stade par les forces de défense et de sécurité, ainsi que l’obstruction de la porte du stade par les véhicules de ces mêmes forces, et le nombre élevé de supporters au-delà de la capacité d’accueil du stade.

À la lumière de tous ces constats, nous rendons responsable l’Alliance des jeunes leaders de la forêt, en complicité avec le CNRD, qui a apporté son appui technique et financier à l’organisation de ce tournoi. »

Par conséquent, les organisations de défense des droits de l’Homme exigent des sanctions et recommandent les mesures suivantes : « L’interpellation immédiate des organisateurs de ce tournoi conformément aux dispositions du Code pénal, au Procureur de la République près du Tribunal de Première Instance de N’Zérékoré, d’ouvrir ou de faire ouvrir, sans délai, une enquête judiciaire contre les organisateurs de ce tournoi et leurs complices, pour situer leurs responsabilités et les juger conformément à la loi, aux parents des victimes, de s’organiser en association des victimes du stade du 03 avril afin de porter plainte contre les auteurs principaux et leurs complices devant les institutions judiciaires compétentes au niveau national et international, aux populations de N’Zérékoré, de garder leur calme et leur retenue afin que justice soit rendue, et que la cohésion sociale soit maintenue », ont déclaré les organisations de défense des droits de l’Homme de la région administrative de N’Zérékoré.

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