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Trafic de drogue : deux Sénégalaises condamnées à trois ans de prison en Guinée

Deux femmes, toutes de nationalité sénégalaise et âgées de la quarantaine, ont été condamnées ce mardi 19 novembre 2024 à trois ans de prison par le tribunal de première instance de Mafanco. Hady Diagne et Bineta Djibouné Diata, ont été reconnues coupables de ‘’trafic international de drogue’’.

Les deux prévenues étaient poursuivies pour avoir transporté, en décembre 2023, quatre kilogrammes de cocaïne en direction de Dubaï. Selon l’ordonnance de renvoi lue lors de l’audience, elles ont été arrêtées à l’aéroport international Ahmed Sékou Touré de Conakry, en possession de la drogue dissimulée dans une gaine.

Lors de leur comparution, elles ont nié être les propriétaires de la drogue.

Hady Diagne, l’une des accusées, est revenue sur les circonstances de leur arrestation :

« Je suis commerçante de gingembre au Sénégal. Un jour, une guinéenne du nom de Mariam, qui est l’une de mes clientes habituelles, m’a proposée de voyager à Dubaï pour soigner mon cancer de l’utérus. Elle s’est toujours montrée bienveillante envers moi, m’offrant régulièrement 10 000 FCFA après ses achats. Très reconnaissante, j’ai invité ma cousine Bineta, sans emploi, à m’accompagner. Mariam a accepté. Nous avons voyagé ensemble jusqu’en Guinée sans prévenir nos époux.

Après une semaine à Conakry dans une auberge à Bambeto, Mariam m’a remis une enveloppe contenant une poudre blanche, en prétendant que c’était du lait. Elle m’a demandé de la dissimuler, arguant que le lait était interdit dans certains pays. J’ai d’abord refusé, mais elle m’a rappelé mon état de santé et le besoin de soins urgents. Finalement, elle a attaché l’enveloppe autour de ma taille avec un caleçon gainant.

Le jour du départ, elle nous a conduites à l’aéroport avant de nous laisser poursuivre seules. À l’aéroport, me sentant mal à l’aise et oppressée, j’ai signalé à une douanière que j’étais malade, que je saignais abondamment et que le “lait” autour de ma taille me pesait. C’est ainsi que nous avons été appréhendées. »

Dans son réquisitoire, le représentant du ministère public a rejeté leur version, la qualifiant d’invraisemblable :

« Nulle part au monde le transport de lait n’est interdit. Et quel lait africain irait-on transporter à Dubaï, où tout est disponible ? Ces femmes savaient pertinemment qu’il s’agissait de la drogue. Elles étaient prêtes à tout pour changer de vie. Le ministère public requiert trois ans de réclusion et une amende de 300 millions de GNF contre chacune. »

L’avocat de la défense a plaidé en faveur de ses clientes en soulignant que celles-ci avaient été manipulées par une tierce personne :

« Elles ont été victimes de leur ignorance et de leur confiance excessive dans une femme qu’elles croyaient bienveillante. Nous demandons au tribunal de prendre en compte l’état de santé d’Hady Diagne. »

Dans son verdict, le tribunal a condamné Hady Diagne et Bineta Djibouné Diata à trois ans de prison ferme et ordonné la destruction de la drogue saisie.

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