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TPI de Mamou : quand des présumés voleurs de bétail trimballent un dénonciateur à la barre

Au tribunal de première instance de Mamou, ce mardi 2 août, Souleymane Barry la trentaine, qui avait osé dénoncer sur les ondes d’une radio locale des présumés voleurs de bétail, a comparu à la barre pour des faits de « diffamations et menaces » contre Bailo Herico et Mamadou Totiko Barry, tous âgés de plus de 60 ans.

Le mis en cause a soutenu être l’auteur de l’intervention à la radio et dit haut et fort que Bailo Heriko est un receleur des bœufs volés par Ibrahima Sow. En affirmant cela, Souleymane ajoute qu’il savait qu’il allait se retrouver à la barre. Il a affirmé disposer des preuves contre les plaignants « Bailo Heriko a plusieurs fois été jugé et condamné au TPI de Mamou. Aussi Mamadou Totiko a reçu une balle au pied au cours d’une opération de vol de bétail« .

Bailo Heriko rétorque que c’est un mensonge « A chaque fois Souleymane me menace qu’il va m’arrêter. Il l’a dit à la gendarmerie. Il l’a aussi répété une seconde fois dans les couloirs du tribunal. Je n’ai été jugé au tribunal de Mamou qu’une seule fois et j’ai été relaxé pour délits non constitués. D’ailleurs, Souleymane ne connaît pas ce que je fais. Moi aussi je ne connaîs pas ce que Souleymane fait« .

Sur la question du procureur de savoir  si c’était son unique passage à la barre du tribunal de Mamou? Bailo heriko répond  » j’avais été jugé avec un groupe à la suite à une opération de vol de bétail où le cerveau Goundoupi avait été tué. Mais j’avais été seulement accusé à tort. J’avais été relaxé« , a-t-il répliqué.

Dans une confrontation à la barre, Souleymane a rappelé que Bailo Heriko avait été aussi conduit à Kindia pour un problème. Heriko rétorque que c’était à cause d’une bagarre pour une affaire de femme.

Quant à Mamadou Totiko, il affirme que Souleymane n’a pas dit son nom à la radio mais il l’a indexé en parabole. Il ajoute qu’il ne souhaite pas qu’on réveille les morts. Sinon, il connaît beaucoup de choses sur le papa de Souleymane.

Le président du tribunal a repris la parole pour dire que c’est comme s’il y avait une histoire de  »cowboy » entre les trois. Même un camion ne pourra pas transporter leurs problèmes.

Dans les plaidoiries de la partie civile soutenue par l’avocat maître Abdoulaye Keita, il a demandé de condamner Souleymane à la prison ferme et le paiement de 15 millions à la partie civile pour tous préjudices subis.

Souleymane Kouyaté, le procureur, dans ses réquisitions a souligné que parler à la radio et diffamer font deux. Dire ce qui est sur une personne ou son comportement ne constitue nullement de la diffamation. Il a demandé au président du tribunal la relaxe de Souleymane et de rejeter le paiement des 15 millions.

Oumar Diallo, le président du tribunal, a renvoyé l’affaire au mardi 9 août prochain pour le délibéré.

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