Ce lundi 30 janvier 2023, s’est ouvert au tribunal de première instance de Dixinn (TPI), le procès du meurtre de Thierno Mamadou Diallo. Ce dernier avait été tué lors d’une manifestation spontanée suite à la hausse du prix du carburant. L’adjudant chef Moriba Camara est le présumé coupable de ce meurtre.
En détention depuis le 13 juin 2022, le prévenu à la barre ne reconnaît pas les faits qui lui sont reprochés.
Ainsi, expliquant les circonstances des faits, il martèle que : « Je travaille à la BAC numéro un. On a une mission de patrouille chaque soir de 18h à 6h. On se rencontre à Bambeto. Un mercredi soir, j’étais à la station avec mes amis. On a reçu une information comme quoi, les enfants ont barricadé la route au niveau du carrefour Marifala. On a remonté l’information à la hiérarchie. Ils nous ont ordonné d’aller.
Arrivés, les enfants nous ont jeté des pierres. On a fait des tirs de sommation. Ils se sont dispersés. On a enlevé les barricades. On a encore remonté l’information. Ils nous ont dit de continuer. On a continué la mission. Arrivés sur la route le prince, on a vu des manifestants.
On a remonté l’information à la hiérarchie. Ils ne nous ont pas ordonné de quitter le terrain. Ils ont dit qu’ils vont envoyer les renforts. Ils ont retardé et les jeunes venaient vers nous. J’ai reçu un caillou à la tête et sur mon pied. Un venait vers moi avec sa manchette. J’ai pris mon arme qui avait deux balles et j’ai fait deux tirs de sommation en l’air. Nous sommes venus garer à côté des gendarmes qui étaient devant chez Socrate.
Les renforts qui sont venus ont fait des tirs de sommation suivis de gaz lacrymogène. Ils se sont dispersés et ma hiérarchie nous a ordonné de rester entre Hamdallaye pharmacie et Jean Paul 2. Nous sommes restés jusqu’à 6 heures. C’est comme çà ça s’est passé. L’acte-là, je sais que ce n’est pas moi. Je ne suis pas convaincu que ce sont ces tirs qui ont tué ce jeune » , s’est-il défendu.
À sa prise de parole, le ministère public représenté par Mamadou Hady Diallo a demandé au prévenu s’il avait reçu l’ordre de la hiérarchie de tirer? À cette question, le prévenu répond qu’avant de réagir à quoi que ce soit, ils informent. Il ajoute également que l’unité à laquelle il appartient travaille avec les armes et une fois sur le terrain, ce sont les armes qu’elle utilise.
Pourtant dit le ministère public, « le chef de mission Mamadou Yéro Barry a dit que ce n’est pas lui qui a demandé de tirer. Et ce n’est pas parce qu’eux manquaient de munitions comme le martèle le prévenu ».
Poursuivant, il a également demandé au prévenu s’il était en situation de guerre pour pouvoir utiliser l’arme et comment se fait il que c’est lui seul qui ait tiré ? Le prévenu répond : « oui ! j’étais en situation de guerre. Et c’est moi qui était derrière exposé. Ils ont voulu nous encercler. Si je n’avais pas fait ces deux tirs de sommation en l’air, je ne serai pas là devant vous aujourd’hui. »
Ainsi, pour absence de l’un des avocats de l’accusé, le tribunal par son président, Amadou Sy, a renvoyé l’affaire au 13 février prochain pour la suite des débats.