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Tournoi du président de la transition à Labé : le DPJ fait face à la polémique (interview)

Depuis l’annonce il y a quelques semaines de l’organisation au Fouta Djallon d’un tournoi de reconnaissance au président de la transition guinéenne, le général Mamady Doumbouya; les commentaires vont bon train dans la cité de Karamoko Alpha mo Labé. Le mouvement porteur du projet qui se fait appelé ‘’coalition citoyenne pour le développement de Labé’’ est accusé de fuite en avant dans une entreprise unilatérale. Ce, alors que pour les uns, cette coalition n’est même pas « légitime » de parler au nom la ville de Labé à plus forte raison le Fouta dans son ensemble. Une polémique qui aurait même poussé des initiateurs du projet à jeter l’éponge. Voilà pourquoi Guinéenews a tendu son micro à Cheikh Oumar Baldé, le directeur préfectoral de la jeunesse (DPJ) de Labé. Il tente de nous éclairer dans un entretien à bâton rompu. Lisez !

Guinéenews : un tournoi de reconnaissance au président de la transition est en préparation à Labé. D’où est partie l’idée et pourquoi maintenant?

Cheikh Oumar : une très belle question. Alors comme vous l’avez si bien dit, c’est un tournoi doté du trophée du président de la république le général Mamady Doumbouya. C’est eu égard à beaucoup d’aspects. C’est vu le retard que Labé est en train d’accuser qu’un groupe de jeunes s’est mobilisé et s’est dit de parler de Labé et non de parler au nom de Labé. C’est de parler de Labé et il s’agit de la coalition qui a été mise en place, dénommée coalition citoyenne pour le développement de Labé. Alors quand on a constaté les manquements au niveau de notre région, on s’est dit que ces manquements-là sont dus à quoi? Alors des questions ont été posées à ce sujet et chacun a eu à donner son point de vue par rapport au retard que Labé est en train d’accuser. Les réponses en général ont abouti à celles-ci. Pratiquement, c’est les trucs politiques qui ont accusé pas mal de retard au sein de notre cité. On s’est dit désormais qu’on évite. Pour éviter cela, qu’est-ce qu’il faut faire? On s’est dit, il faut premièrement d’abord montrer que les citoyens, la population ne rejette pas un responsable. C’est-à dire, les responsables qui sont là, nous devons être avec eux et les accompagner aussi. Et deuxièmement, ce qu’on avait l’habitude de faire dans le cadre des manifestations, casses et autres; ça aussi c’est des choses qui nous mènent en retard. Donc, on a mis tout cela dans un même panier et on s’est dit alors qu’il faut qu’on aille vite et bien.

Guinéenews : donc vous avez opté pour le tournoi ?

Cheikh Oumar : oui voilà comment est née cette coalition et comment est née cette approche pour dire que vraiment il faut aller avec ce tournoi. Donc, on réfléchit encore pour montrer à l’opinion nationale et internationale que Labé est une même famille et nous parlons le même langage. Alors on s’est dit que la seule chose qui peut nous permettre d’être ensemble, c’est d’organiser un tournoi de football. Tout de suite, je leur ai dit attention, il y a un projet de tournoi qui se trouve dans les tiroirs de la direction préfectorale de la jeunesse et des sports qui avait été élaboré en 2022.  Cela aussi avait pris un élan et comme vous le savez en 2022, l’état a pris la décision de suspendre tout ce qui est lié aux mouvements politiques ou d’accompagnement du président de la république. Ce qui fut fait. Alors tout de suite, les membres de la coalition ont demandé à ce que j’exhibe le document. Ce qui fut fait. Et comme on s’est dit que c’est le football qui rassemble tout le monde, de commencer par ce tournoi. Alors c’est comme ça que c’est parti et on a nommé le tournoi doté du trophée du président de la république.

Guinéenews : quels sont les principaux fondateurs et les membres de ladite coalition?

 Cheikh Oumar : Pour l’instant, je ne peux pas nommer quelqu’un. Pourquoi? Parce que ce n’est pas une coalition fermée. C’est une coalition ouverte à toute personne désireuse d’accompagner le développement de Labé. C’est comme je l’ai dit tantôt. La coalition ne parle pas au nom de Labé mais c’est une coalition des citoyens de Labé en un mot comme son nom l’indique. C’est des citoyens de Labé qui se sont retrouvés pour parler de Labé et non parler au nom de Labé.

Guinéenews : donc il n’y a pas eu de concertation pour toucher toutes les couches sociales de Labé ?

Cheikh Oumar : si, si. Il y a eu des consultations. Quand il était question de relancer le projet, comme vous le savez en 2022 c’était aussi très bien parti avec toute la jeunesse et tout le monde. Je leur ai dit que je ne peux pas procéder à la relance sans informer. Voilà où j’ai demandé au DCJ (directeur communal de la jeunesse) qui est là, Diouldé, de faire appel à tous les responsables des jeunes des différents quartiers qui sont venus à mon bureau où on a tenu une rencontre dans la salle de réunion de la préfecture pour information. Je leur ai informé comme quoi, il ne faut pas que nous continuions à croiser les bras. Il est temps pour nous qu’on se lève, qu’on se donne la main et qu’on essaye de voir quelles sont les stratégies que nous pouvons éventuellement développer à notre niveau ne serait-ce que pour tendre la main c’est à dire poser des doléances auprès de l’Etat afin que l’Etat puisse nous accompagner dans le cadre du développement. C’est-à-dire achever les activités démarrées et aussi poser des doléances pour qu’on bénéficie encore d’autres au nom de Labé. Donc, c’est comme ça que c’est parti. Un second temps, après qu’on est venu voir monsieur le préfet pour le présenter le projet. Tout de suite, monsieur le préfet a envoyé le document à Conakry. Et Dieu faisait les choses, nous aussi avons fait le compte rendu à nos responsables ici notamment le préfet et monsieur le gouverneur. Ensuite, nous avons commencé à faire nos démarches auprès de l’Etat pour qu’ensemble, on essaie de voir. Et auprès de nos concitoyens se trouvant à Conakry pour leur expliquer l’objectif de la mise en place de la coalition et ce que nous voulons qu’ils fassent aussi pour nous accompagner.

Guinéenews : vous n’êtes pas sans savoir monsieur le DPJ qu’il y a une réticence sur place à Labé. On apprend même qu’il y a eu des désertions au sein de votre coalition ?

Cheikh Oumar : bon, vous savez c’est toujours comme ça mon cher frère. Mais pour nous, je ne pense pas que cela puisse être un hic. Pourquoi, parce que j’ose croire que jusqu’aujourd’hui, je ne pense pas qu’il y ait ce jeune d’un quartier qui n’est pas encore informé et rassurez-vous d’une chose; on ne peut pas mobiliser tout le monde pour passer une information. Et pour encore faire un projet, il faut d’abord une idée, deux idées, … c’est comme ça qu’il faut rassembler les gens afin de pouvoir formaliser quelque chose qui est aussi consensuel. Donc, s’ils le disent, certes c’est parce qu’ils ne sont pas contents d’une part de quelque chose ou à un dysfonctionnement. Je ne sais pas. En tout cas de mon côté, ce sont des choses que j’ignore c’est pourquoi je profiterai même de votre médium pour demander pardon à toute personne qui s’est sentir frustrée dans cette affaire et je lance un appel solennel à tout le monde, car la lutte que nous avons décidée d’engager n’est pas pour une seule personne. C’est pour le bonheur et le bien-être des citoyens de Labé et de nous tous. Donc, je ne veux pas qu’on dise qu’il y à réticence par ci ou par là. Certes, si des informations ont manqué, je pense qu’il est de leur devoir de l’exhiber. Mais, je condamne la façon dont ils sont en train de procéder pour dire qu’ils n’ont pas été associés. Je ne le doute pas. Mais ce que je sollicite auprès d’eux,  une fois qu’ils se sentent vraiment marginalisés ou qu’ils se sont sentis vexés ou ils ne sont pas informés,  de ne hésiter de venir vers le DPJ pour avoir d’amples informations. Parce que je leur ai dit dès le départ que la porte est ouverte à tout le monde et qu’ils sachent que c’est pour le bonheur de Labé. C’est pourquoi j’ai invité tous les citoyens de Labé à intégrer cette coalition pour qu’ensemble on parle le même langage et qu’on conjugue le même verbe pour le bien-être de nos concitoyens.

Guinéenews : combien de personnes ont quitté la coalition, on apprend le départ même des chefs de quartiers?

Cheikh Oumar : Pour l’instant moi je ne peux pas vous définir ça et je sais que jusqu’à maintenant, je n’ai pas un papier de démission de personne pour me dire que vraiment je n’appartiens pas à la coalition. Mais pour vous dire, c’est le contraire que je reçois avec des gens qui ne font qu’appeler en longueur de journée pour dire qu’ils adhèrent à la coalition et qu’ils sont disposés à accompagner les idéaux de la coalition. C’est ce que je reçois. Mais pour l’instant, je n’ai pas reçu de documents qui attestent qu’il y a tel groupe de personnes qui ne sont plus d’accord à accompagner la coalition. Pour l’instant je n’ai pas reçu.

Guinéenews : il y a le budget aussi qui fait un peu plus d’un milliard GNF qui fait grand bruit dans la cité. Ne trouvez-vous pas cela un peu trop pour un simple tournoi ?

Cheikh Oumar : s’il vous plaît. Sachez que ceux-là qui ont publié c’est parce que tout ce qui s’est passé c’est des propositions. Et cela ne veut pas dire que c’est l’argent là que nous recevons en espèces. Non! Nous voulons vendre notre projet. Et quand nous faisons un budget, c’est une proposition. Nous avons proposé et nous sommes partis vers les partenaires pour vendre le projet. C’est pourquoi, une fois que nous avons été dans un département où nous avons exposé notre projet, tout de suite, ça a attiré l’attention du partenaire qui a dit qu’il nous prend cette ligne-là. Donc il a décidé de prendre une ligne pour accompagner la jeunesse dans le cadre de sa mise en œuvre. Donc, cela ne veut pas dire comme nous l’avons fait ainsi ou que les gens ont publié, qu’il soit à cette hauteur ou pas. Pour moi, ce n’est pas ça la question mais plutôt c’est comment obtenir ce que nous avons consigné dans le projet que cela puisse quand même nous aider à réaliser le projet. Donc que les gens le comprennent parce que tantôt on dit que la coalition a reçu tel montant; elle a reçu ceci ou cela. Qu’ils cessent ça et qu’ils sachent que tout ce que cette coalition est en train d’œuvrer c’est pour Labé.

Guinéenews : à ce jour combien avez-vous reçu ?

Cheikh Oumar : non pour l’instant nous n’avons pas reçu un franc de qui que ce soit. Donc, c’est nous même qui sommes en train de nous débrouiller de notre manière pour faire les activités préliminaires à notre niveau. Allez dans les préfectures pour envoyer les correspondances d’invitation et d’information aux autorités pour qu’elles sachent que la coalition désire quand même les voir parmi nous pour célébrer ce moment fort à Labé.

Guinéenews : quelles sont les équipes qui seront en compétition?

Cheikh Oumar : les équipes c’est comme il a été indiqué. Ce sont les préfectures de la moyenne Guinée en général. C’est à dire les 5 de la région administrative de Labé, les 3 de Mamou, les 2 de Boké plus la préfecture de Télimélé.

Guinéenews : le tournoi démarre quand et comment ça va se passer?

Cheikh Oumar : nous avons prévu et comme je le dis, c’est une prévision dans le document c’est prévu s’il plaît à Dieu le 14 septembre pour le lancement du tournoi pour une durée de deux semaines car la finale est prévue le 02 octobre 2024. 

Guinéenews : donc une équipe par préfecture ?

Cheikh Oumar : oui chaque préfecture a une équipe. C’est comme ça qu’on a prévu.

Guinéenews : pour finir, je ne sais pas si vous avez un autre détail que vous voulez partager avec nous ?

Cheikh Oumar : c’est par rapport à cette réticence dont vous faites allusion et que j’ignore jusqu’à maintenant. Mais qu’à cela ne tienne, ne minimisons pas parce que ce sont des informations que vous avez reçues. Ce que je voudrais dire à cette jeunesse, ce que l’avenir c’est pour elle et qu’elle ne s’oppose guère à cette démarche. Mais plutôt si la démarche n’arrive pas à les convenir qu’ils acceptent qu’on se retrouve, qu’on mette carte sur table et qu’on sache quelle est la stratégie qu’on puisse développer et qui puisse quand même amener tout le monde à parler le même langage. Qu’ils essaient de dissocier la politique au développement. Nous nous ne parlons jamais de politique. C’est pourquoi à un moment donné les gens ont cru que cette affaire ce sont les ministre Ousmane Gaoual qui sont en train d’accompagner. Je vous assure que jamais lui et nous avons échangé pour qu’il mette un mot dans cette affaire de coalition. Je n’ai jamais accepté. Pourquoi ? Parce que je ne le lie pas à la politique. Nous sommes tous à Labé et nous sommes convaincus de ce que nous sommes en train de faire. Au moment venu si toutefois ce n’est pas ce que je suis en train de dire, ce sont mes mots là qui vont me rattraper dans l’avenir. C’est pourquoi tout ce que je dis, je le mesure et je l’assume. C’est pourquoi je voudrais que les gens mettent la balle à terre et qu’on essaye de se donner les mains pour voir comment faire bouger les lignes afin que Labé aussi puisse rayonner et qu’on dise qu’on a le goudron du marché de Labé jusqu’à Lombonna. Qu’on a le goudron du marché de Labé jusqu’à Yewirkoun au moins. Qu’on a le goudron du marché de Labé jusqu’à Pétéwel parce que voilà les tronçons de nos jours qui restent à être bitumés. Je me suis dit, nul, aucun individu ne peut le faire sinon que l’Etat. Aujourd’hui, il y a eu 1 000 kilomètres depuis l’arrivée du CNRD et jusqu’à maintenant nous n’avons pas encore bénéficié d’un kilomètre. Donc, si toutefois la démarche que j’ai entreprise ici n’a pas plu aux uns et aux autres, je leur présente toutes mes excuses et je les invite à venir vers moi pour faire des propositions pour qu’ensemble on se lève et qu’on parle le même langage.

Des propos recueillis par Alaidhy Sow, Labé pour Guineenews.org

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