En parcourant ce tronçon, on se rend compte qu’il n’y a aucun ouvrage de franchissement dans cette commune rurale. Les usagers sont obligés de faire le choix, en certains endroits, entre attendre des heures durant pour que le niveau d’eau baisse ou se faire aider par des jeunes des villages environnants pour transporter la moto moyennant 20 à 30 mille FG ou encore risquer sa vie en se plongeant avec la moto dans la rivière.
Les étapes les plus difficiles sont Dounkita et Pinthiékoun.
5 à 6 heures à moto, une journée pour les camions, c’est le temps que mettent les usagers sur cet axe routier. Certains parmi eux que nous avons rencontrés ne passent pas par le dos de la cuillère pour dénoncer cet état de fait. C’est le cas de Mamadou Saïdou Kéita qui vient de Conakry : « nous étions venus à Fello Koundoua pour des affaires sociales. Mais disons-nous la vérité, c’est un véritable calvaire. Depuis notre départ de Tougué, ce sont des montagnes, des rochers, des rivières qui ne sont praticables que par moto. C’est comme si Fello Koundoua ne relève pas de la Guinée. Si une femme en travail doit quitter Fello Koundoua pour Tougué, imaginez-vous les souffrances qu’elle va endurer avec l’état de la route, elle peut même rendre l’âme en cours de route. »
Face à cette triste réalité, notre interlocuteur interpelle l’État : « l’État doit vraiment faire face à cette route. Les populations souffrent énormément. Aucun ouvrage de franchissement. C’est vraiment regrettable. »
Le sous-préfet de Fello Koundoua, Boubacar Sonoron Baldé que nous avons rencontré nous a confiés ceci : « l’ex-ministre des Travaux Publics avait inscrit la route Tougué -Fello Koundoua dans un programme de reprofilage. Mais fort malheureusement, elle a été limogée. Nous souhaitons vivement que l’actuel ministre des Travax Publics réactive ce dossier pour sortir Fello Koundoua de ce calcaire. »
En attendant, cette zone de production d’arachide par excellence, reste enclavée et les usagers de la route vivent un véritable enfer.