Fortement mobilisés dans l’après-midi de ce vendredi 10 mai, les imams des différentes mosquées de la commune urbaine de Kankan se sont rendus au siège du gouvernorat, sis au centre-ville. Cette mobilisation consistait à attire l’attention des autorités administratives sur une lettre d’avertissement adressée au président de l’association Nourdin Islam de Cheick Souleymane Sidibé, un prédicateur connu pour sa grande proximité avec le président de la transition, le général Mamadi Doumbouya.
Il reproche à ce prêcheur d’avoir ‘’proféré lors d’une sortie retransmise par sa radio Nourdin FM, des injures à l’encontre du grand imam et de l’ensemble des autorités religieuses de la ville.
« Nous sommes venus ici pour une seule et unique raison. Nous avons constaté que Cheick Soulyemane Sidibé, prend goût à nous manquer de respect ainsi qu’à nos autorités religieuses et cela n’a que trop duré. Nous ne le permettrons plus jamais. Que ce soit la dernière fois. Car, nous avons appris que c’est parce qu’il prétend être en bon terme avec le président de la République. Nous ne voulons plus jamais l’entendre insulter l’un de nos leaders religieux. En plus, nous interpellons la Haute Autorité de la Communication (HAC) et nous exigeons l’application des textes de loi relatifs à la profération des injures et des diffamations par voie de presse et des sanctions qui encourent. Car, le Coran même nous enseigne que nul n’est au-dessus de la loi », a déclaré Ibrahim Kéita, le porte-parole du collège des imams de Kankan.
Absents pour des raisons de mission à Siguiri, ces imams en colère ont été reçus par le chef de cabinet Almamy Tounkoura. Celui-ci leur a promis de remonter leur plainte aux hautes autorités.
« Nous recevons avec beaucoup de compassion et nous partageons votre frustration. Nous vous félicitons surtout de vous avoir déplacés pour venir vers nous pacifiquement. Car, d’autres auraient pu réagir autrement. A notre tour, nous pouvons vous rassurer que dès son retour de Siguiri où il se trouve pour accompagner une délégation interministérielle, le gouverneur de région et l’ensemble de son cabinet, nous allons tout mettre en œuvre pour que ces plaintes soient transmises, d’une part, au Secrétariat général des Affaires Religieuses, et d’autres part, à la Haute Autorité de la Communication », a-t-il promis.
Après le gouvernorat, ces imams mécontents ont le mis le cap sur le domicile du patriarche de la ville ou « Sotikêmon » de Kankan. Le conseil des notables après les avoir écoutés, leur a aussi promis d’appeler le président de la République, le général Mamadi Doumbouya pour trancher cette situation.