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Télimélé : Plongée dans l’oubli des infrastructures administratives

Il n’est un secret pour personne que la plupart de nos collectivités sont frappées de plein fouet par le manque criant d’infrastructures administratives. Et le peu qui existe est laissé à l’abandon. Aucun entretien par l’administration locale qui en fait le cadet de ses soucis. Le constat est amer. La vétusté de ces infrastructures administratives constitue un sérieux obstacle au bon fonctionnement de l’administration. Pour connaître les raisons de cette triste réalité dans la préfecture de Télimélé, votre quotidien électronique Guineenews vous amène à découvrir quelques collectivités.

La commune rurale de Bouroual

Dans la commune rurale de Bouroual, située à environ 35 kilomètres du chef-lieu de la préfecture, c’est un vieux bâtiment construit en 1962 qui sert de bloc administratif où sont entassés les bureaux des sous-préfets titulaire et adjoint, les postes de police et de gendarmerie.

Lors de notre passage sur les lieux, si vous accédez à l’intérieur, c’est l’odeur nauséabonde qui vous accueille tel un parc à bétail.

Dans la salle d’attente, le regard s’attarde sur les fauteuils à base de raphia et de bambou, entremêlés des bancs ordinaires et des tables sur lesquelles sont regroupés des cartons remplis d’objets et de paperasses.

Aux bureaux des sous-préfets titulaire et adjoint, rien ne vous laisse croire qu’ils sont fonctionnels : chaises, fauteuils, tables et documents, tout est en désordre et poussiéreux. Des nids des guêpes et des toiles d’araignée sont perceptibles partout. Une partie du plafond est trouée. Des souris et autres petits rongeurs y font également la fête.

Approché par nos soins, le maire Algassimou Bah nous a fait savoir que « les recettes de la collectivité sont très faibles. Nous avons d’énormes difficultés ici. Il a fallu l’ANAFIC pour nous permettre de faire certaines réalisations comme les écoles, les ouvrages de franchissement et les forages. Nous tendrons la main aux ressortissants pour avoir un bloc administratif fiable ».

Un autre citoyen de la localité qui a souhaité s’exprimer sous anonymat ne cache pas son amertume et nous a laissé entendre que « le sous-préfet partant fréquentait rarement son bureau. Il travaillait tout temps dans la case ronde. Une réalité qui illustre parfaitement des lacunes dont souffre l’administration locale. »

Commune rurale de Sarékaly

Dans cette collectivité jugée plus proche du chef-lieu de la préfecture, il n’y a ni centre d’accueil, ni maison des jeunes, ni bloc pour la mairie, encore moins un poste de police adéquat.

C’est le bloc administratif construit par les ressortissants qui abrite le bureau du maire et la salle de réunion dans laquelle se trouvent des chaises métalliques très vétustes. Le logement du sous-préfet, délabré, est envahi par des herbes laissant le chemin libre aux reptiles de venir y habiter.

Mais du côté des élus locaux, des explications ne manquent pas. Badiko Touré, le premier vice maire donne des éclaircissements. « Les fonds perçus par la commune à travers les taxes et autres sources de financement ont servi à construire les logements des enseignants à Sogoroya, le poste de santé de Leyleguel et des forages. Nous souhaitons ardemment obtenir des fonds pour construire le bloc de la mairie et la maison des jeunes qui demeurent une priorité absolue », a-t-il précisé.

S’agissant du poste de police de la place, il a déclaré : « comme vous le voyez, le poste de police n’est pas fonctionnel. Ceux qui sont affectés ici sont des saisonniers. Après un petit séjour ils rentrent sans le moindre au revoir. Nous utilisons le poste de gendarmerie de Sogoroya pour traiter les problèmes de la sécurité. »

Quid de Gougoudjé !

Enfin, dans la commune rurale de Gougoudjé, le bloc administratif avait été incendié pendant les troubles électorales de 2020. Et depuis lors, aucune rénovation n’est envisagée. Le sous-préfet et le commandant de la gendarmerie sont hébergés par la mairie. Le maire Alpha Saliou Barry a soutenu que « la commune rurale de Gougoudjé ne dispose pas des mines et la précarité est endémique. Nous verrons comment nous mobiliser renaître de cette situation. »

Face à cette déplorable situation de l’administration publique locale, il urge que l’Etat prenne des dispositions pour rénover ou construire les bâtiments abritant les services publics.

 

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