Le ministre des Postes et Télécommunications et de l’Economie numérique a animé une conférence de presse ce lundi 21 janvier 2019. Il était question pour Moustapha Mamy Diaby de présenter les résultats auxquels est parvenu son département durant l’année écoulée.
Interpellé sur la non-migration jusque-là du pays vers la 4G, a tenu tout d’abord à rappeler que la Guinée n’est pas le seul pays dans ce lot. » L’Afrique compte 55 pays. La moitié n’a pas le réseau 4G établi. Le Sénégal, qui a commencé par un réseau 4G expérimental, a signé il n’y a pas longtemps. Sur ce plan, je reçois les statistiques tous les jours, toutes les semaines, tous les mois. Parce que malheureusement ou heureusement, je fais partie de ceux à qui on demande pour ce qui est des télécommunications en Afrique et dans le monde, sans modestie « , s’est vanté le conférencier.
Pourquoi la Guinée n’a-t-elle pas son réseau 4G ?
A en croire les propos du ministre, l’Etat ne donne pas de réseau 4G. C’est plutôt aux opérateurs d’y souscrire. » Il y a un cahier de charges. Ils remplissent les exigences minimales contenues dans ce cahier de charges. Ils expriment leurs besoins en termes de ressources spectrales. Et l’Etat monétise les ressources demandées pour leur dire voici ce que ça coûte « , enseigne Moustapha Mamy Diaby.
Plus rien ne sera fait comme par le passé
Selon le conférencier, au moment de l’installation de ces opérateurs de téléphonie, les licences ont été bazardées. » Celui qui a payé plus, c’est 30 millions de dollars. Tous réunis n’ont pas fait 100 millions de dollars, pendant qu’au Sénégal tout près, la Sonatel, dans laquelle l’Etat est actionnaire, a payé plusieurs dizaines de millions. Et quand le président Abdoulaye Wade est venu au pouvoir, il a remis en cause la licence (…). Il a demandé 200 millions « , rapporte-t-il.
Ce qui fait dire au ministre Diaby que rien ne sera plus comme avant. » Nous ne ferons plus jamais comme par le passé. Les licences 3G ont été données dans ce pays à 3 millions de dollars. C’est une insulte. Et quand nous sommes venus, en tant qu’Etat responsable, nous avons réfléchi est-ce qu’il faut revenir sur ces licences, est-ce qu’il faut demander aux opérateurs de payer davantage ou bien il faut penser à ce qui est bien pour la population, parce qu’on sait que toute augmentation au niveau des opérateurs se traduira tout de suite sur le pouvoir d’achat « , étale-t-il.
Au finish, appel a été fait aux opérateurs à qui il a été signifié qu’il sera désormais procédé à un arbitrage intelligent, puisqu’ayant acquis ces licences à « vil prix ». Au lieu donc de leur demander d’augmenter l’argent, et de s’entendre sur des obligations d’investissements.
» Chaque année, on s’entend sur le nombre de services à offrir. Et c’est cette pression qui nous a aujourd’hui permis d’avoir ces performances que je viens de présenter. Parce que nous sommes convaincus que quand vous construisez un cycle intelligent, quand vous poussez les gens à investir, ce que vous pensez avoir perdu comme coût de licence, vous pouvez le recouvrer dans les impôts, dans la création des emplois et dans toute cette chaine de valeur « , a confié Mamy Diaby, qui estime qu’un gouvernement doit faire cet arbitrage, parce que dit-il, on ne peut pas avoir un gouvernement plus riche en face des citoyens très pauvres, tout comme on ne veut non plus pas avoir un gouvernement très pauvre en face des citoyens très riches. Parce que c’est ce que le gouvernement collecte comme taxes, comme revenus fiscaux et non fiscaux, qu’il utilise pour construire les écoles, les hôpitaux, les routes et autres.
» Donc, aujourd’hui, les opérateurs qui ont introduit une demande sont en pleine discussion et quand les discussions vont aboutir en tenant compte de cet équilibre, les décisions seront prises. Nous ne le ferons pas tant que nous ne sommes pas sûrs que cet équilibre triangulaire est assuré. Personne n’a une demande de 4G ici en 2014. La demande qui a été introduite date de mai 2018. Parce que pour moi, une demande n’est que formelle. Nous sommes dans une relation formelle. Et tout ce qu’on dit doit avoir une preuve formelle « , a-t-il placé en guise de conclusion.