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Sortie Ouattara sur RFI : le président ivoirien  »fait la cour » aux putschistes et suscite des tollés  

Après un début plutôt compliqué dans les relations entre les putschistes des pays ouest-africains et la CEDEAO, les choses semblent s’améliorer. C’est du moins ce qu’a laissé entendre le président ivoirien Alassane Ouattara dans une interview accordée à nos confrères français de RFI et de France 24.
D’abord le président Ouattara confie qu’il est en contact avec tous les militaires qui se sont accaparé du pouvoir au Mali, en Guinée et au Burkina Faso. Avant d’affirmer à propos de Conakry ceci:  « je suis en contact également avec le Colonel Doumbouya. »
Et d’ajouter à propos du calendrier de la transition :  » les choses se feront en temps opportun. »

Avant de confier préciser en ces termes :  » je peux vous dire que jusqu’à présent, il a tenu ses engagements à mon endroit et je continue de penser que ça continuera. »

Sur le point précis du chronogramme de la Transition sur lequel  les appréciations de la junte guinéenne et de la CEDEAO divergent, le président ivoirien semble apparemment épouser la position de l’homme fort de Conakry. En tout cas, Alassane Ouattara soutient à qui veut l’entendre que  « le calendrier dépendra des institutions qui ont été mises en place. » Même s’il dit « souhaiter que ce soit le plus tôt possible. »
Une position que le président nonagénaire ivoirien n’abandonnera pas, même avec l’instance des journalistes. « Non, je n’ai pas à imposer un délai aux Guinéens ni aux Maliens ni aux Burkinabé », répond-il.

« Nous leur disons simplement que la charte de la  CEDEAO a des contraintes qu’il faut respecter », nuance l’invité de RFI et de France 24 de ce matin.

Des propos qui sont aux antipodes de la position officielle de la CEDEAO qui avait donné 6 mois à la junte pour assurer le retour à l’ordre constitutionnel. Reste à savoir si cette évolution reflète celle de l’organisation ouest-africaine ou s’il s’agit d’une prise de position personnelle ou encore juste une déclaration diplomatique officielle ?
La troisième hypothèses à ne pas écarter, c’est que cette sortie médiatique parait comme une opération de séduction rondement menée par Alassane Ouattara dans l’espère de se rapprocher stratégiquement des putschistes dont les pays sont limitrophes à la Côte d’Ivoire. En se mettant dans les bonnes grâces de ces juntes militaires, Ouattara espère probablement enrayer ou anticiper toute velléité de prise de pouvoir par les armées chez lui.

Quoiqu’il en soit, cette prise soudaine de position plus souple à l’endroit des putschistes rompt radicalement d’avec les discours ou déclarations va-t-en guerre qu’il tenait il y a quelques mois, et elle ainsi vient susciter moult commentaires dans le landerneau politique guinéen.

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