Alors que la plupart des unités industrielles situées dans la haute banlieue ou à proximité de Conakry ont été épinglées pour mauvais traitement, voire esclavagisme de leurs travailleurs, la SODEFA (société de développement de fer d’Afrique) est un oasis dans cette sinistrose.
D’abord, contrairement aux autres usines, les premiers travailleurs rencontrés dans les abords de l’usine n’ont pas hésité un instant de s’exprimer à visage découvert sur leur situation. Et nos interlocuteurs ont tous exprimé un sentiment de satisfaction. «Chez nous, c’est vrai que l’homme n’est jamais satisfait à cent pour cent, mais nous, nous n’avons aucun problème. On avait seulement demandé une augmentation de salaire. Et cela vient d’être accordé. Donc on ne se plaint pas», ont-ils témoigné. Au niveau de la direction, visiblement satisfait de notre visite, El hadj Sory Sylla, responsable des ressources humaines, a bien accepté de nous faire le point de la situation. «Quatre contrôleurs de la CNSS (caisse nationale de sécurité sociale) étaient là récemment pour vérifier l’application du plafond salarial. Il y a environ trois mois, toutes les primes de nos employés ont été augmentées. Et tous les éléments de calcul ont été pris en compte. Il y a eu des augmentations de salaire en 2015, 2017 et maintenant en 2019. Parce que nous avons constaté que les travailleurs ont été frappés par la CNSS à 50 000 FG d’où cette précipitation. Pour cette année 2019, les salaires ont augmenté pout tout le monde. Pour ceux qui ont un salaire de 2 500 000 FG, il y a 10% d’augmentation. Les salaires entre 1 500 000 FG et 2 500 000 FG augmentent de 15% et ceux qui ont moins de 1 500 000, il y a une augmentation de 20%. Nous faisons le maximum pour mettre les gens à l’aise. Le rapport de la visite médicale est systématique à la médecine du travail. La visite médicale est systématique chez nous. Tous les travailleurs font des examens médicaux et reçoivent un certificat. Au niveau sécuritaire, il y a une dotation en équipements de protection à chaque six mois. Et chaque responsable de l’usine est soumis au respect du code de travail et des conventions collectives», a expliqué le DRH. Quant à l’état des rapports entre travailleurs guinéens et chinois, El hadj Sory Sylla annonce qu’au niveau de SODEFA, M. Kim a donné des instructions claires. Tout expatrié chinois qui met la main sur un travailleur guinéen est conduit directement à la gendarmerie avant d’être rapatrié par la suite vers son pays.»
A rappeler que Sodefa appartient au groupe Weily and Duck Group dirigé par le guinéo-taiwanais Cheng Jiin-Suey alias Kim. En 32 ans de présence en Guinée, Kim jouit plutôt d’une bonne réputation, malgré les changements de régime politique. L’homme d’affaires continue à diriger ses entreprises (Castor, Weily Kakimbo, Weily Mining, Forêt Forte et Sodefa) sans que son nom n’ait jamais été mêlé dans aucun scandale.