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SOCHI 2019 : le ministre Magassouba vend le potentiel minier guinéen et les réformes engagées aux Russes

Abdoulaye Magassouba, ministre, Mines

Абдулай Магассуба|Abdoulaye Magassouba

Lancés hier mercredi par les présidents Russe et Egyptien, les travaux du sommet Afrique-Russie se poursuivent aujourd’hui dans la ville balnéaire russe de SOCHI. Comme hier, la journée de ce jeudi a été animée par des panélistes dont le ministre guinéen des Mines et de la Géologie étaient l’une des têtes d’affiche. Ces moments furent une occasion pour le ministre Abdoulaye Magassouba de vendre aux investisseurs russes, non seulement le potentiel minier guinéen, mais aussi et surtout les importantes mutations entreprises par la Guinée dans le cadre de sa politique minière générale depuis 2010.

Parlant du potentiel minier, le ministre des Mines a mis l’accent sur la qualité et la quantité des différents minerais dont le sol guinée regorge. Parmi ces ressources, le ministre Magassouba a cité : la bauxite (40Bt), le fer (20Bt), l’or (700t), le diamant (30Mc), les métaux de base, le sable noir, l’uranium, les terres rares etc.

Des réformes majeures mises en place

Selon le constat posé par le ministre Abdoulaye Magassouba, le secteur minier guinéen n’attirait plus d’investissements à cause des problèmes de gouvernance notamment ‘’l’opacité et la corruption’’

Avec l’élection du président Alpha Condé, a-t-il indiqué, la gouvernance dans le secteur minier a connu de profondes transformations grâce à la mise en route des réformes particulièrement audacieuses.

Au nombre de ces réformes, figurent en bonne place, l’adoption d’un Code minier incitatif en 2011 et amendé en 2013 ; la modernisation et la mise en ligne du Cadastre minier ; la conformité à l’Initiative pour la Transparence dans les Industries Extractives (ITIE) avec la publication en ligne de toutes les Conventions signées avec les sociétés minières ; la mise en place du Fonds National de Développement Local (15% des revenus minier via l’ANAFIC) et la contribution des sociétés minières au développement local (0,5 ou 1% du chiffre d’affaires).

 De l’impact des reformes

D’après Abdoulaye Magassouba, de 2011 à nos jours, il y a eu des projets miniers qui ont été engagés dont les coûts d’investissement s’élèvent à 10 milliards de dollars dont 4 milliards déjà sont déjà investis contre moins de 5 Milliards entre 1958 et 2010. Ce qui dénote en termes d’investissements dans les mines, une croissance jamais réalisée de 1958 à 2010.

S’agissant de la bauxite, a déclaré le ministre des Mines, la production est passée de moins de 20 Mt à 60 Mt en 2018 (et devrait atteindre 70 Mt cette année), faisant passer le pays de la 7e à la 3e place mondiale devant le Brésil, et derrière la Chine et l’Australie ;

Cette hausse qui a assuré à l’Etat une certaine augmentation de ses revenus (+46% en 2017 selon l’ITIE), et qui a permis la création de plus de 50 000 nouveaux emplois, a-t-il dit.

Autres avantages de ces réformes, a-t-il souligné, c’est la grande diversité des pays d’origine des financements (Russie, Allemagne, Chine, États-Unis, Émirats Arabes Unis, Grande Bretagne, Afrique du Sud, Australie, Inde etc.) avec de plus en plus de banques commerciales privées en plus des agences bi et multilatéraux.

Malgré ces importants progrès, la Guinée a encore des défis importants à relever : la diversification de la production minière, la transformation locale des produits miniers, le renforcement des capacités des acteurs, la gestion durable des impacts (environnementaux, sociaux et économiques) du développement du secteur minier. 

De la diversification de la production :

Pour réussir cette diversification de la production minière, a expliqué le ministre Magassouba, ‘’l’Etat a finalisé le projet de géophysique au 1/100 000e avec une meilleure connaissance du potentiel sur d’autres substances telles que les métaux de base (le Cuivre, le Chrome, le Cobalt, le Zinc, le Plomb, le Nickel, etc.), l’uranium, le sable noir, les terres rares etc.’’

Pour ce qui est du domaine de l’exploration minière, il a laissé entendre, celle-ci est un domaine prioritaire dans la coopération avec la Russie, ‘’compte tenu de l’expertise des compagnies russes ainsi que de leur connaissance de la géologie de la Guinée pour avoir fait d’importants travaux d’exploration en Guinée par le passé’’. « Nous proposons un modèle en PPP avec un partage des découvertes avec la société privée qui investit dans l’exploration’’, a-t-il annoncé.

Des projets de raffineries dans le pipeline

« Par ailleurs, la mise en œuvre de la nouvelle politique minière en faveur de la transformation locale a permis d’initier six (6) nouveaux projets de raffineries (SMB, SBG, SPIC, TBEA, Chalco, Kimbo), et un nouveau projet de fonderie d’Aluminium (TBEA). Nous saluons la relance de l’usine d’alumine de Friguia par la société Rusal qui développe aussi un projet de bauxite en Guinée dans le cadre d’un solide et prometteur partenariat avec la Guinée », a précisé le ministre des Mines.

De l’amélioration des conditions de vie des collectivités :

Soucieux de faire bénéficier les collectivités locales des retombées minières, a-t-il fait savoir, l’Etat guinéen sous le magistère du président Alpha Condé, a mis en place certaines initiatives qui sont : l’octroi de 15% des revenus miniers a l’ensemble des collectivités du pays pour le financement de projets initiés par ces collectivités à la base ; la contribution des sociétés minières au développement local (0,5 ou 1% du chiffre d’affaires), en plus de leurs propres projets de développement local ; l’utilisation des revenus miniers comme levier de financement des infrastructures, notamment l’énergie et les infrastructures de transport ; la politique de partage des infrastructures minières au profit d’autres secteurs de l’économie ; la politique de promotion du contenu local en faveur des emplois et achats locaux auprès des PME…

Après avoir décliné ces réformes, le ministre Abdoulaye Magassouba a invité les investisseurs russes à se saisir des immenses opportunités qu’offre désormais la Guinée en plaçant leurs fonds dans d’autres segments miniers, au-delà des secteurs de la bauxite, de l’or et du fer.

Une dépêche de Camara Moro Amara depuis SOCHI, en Russie pour Guinéenews.org

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