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Sidya à ses détracteurs : « outre une fonction élective, je ne suis candidat à rien…»

En début du weekend dernier, l’Union des Forces Républicaines (UFR) a sorti un communiqué dans lequel la formation dirigée par l’ancien Premier ministre Sidya Touré se montre favorable à un dialogue en vue de décrisper la situation sociopolitique du pays. Une sortie qui souffre de plusieurs interprétations, certaines allant jusqu’à prêter à l’UFR l’envie de s’inviter à la mangeoire avec les tenants du pouvoir.

Ce qui est tout à fait contraire à la réponse donnée par le mis en cause. Invité dans l’émission les Grandes Gueules (GG) de Espace FM de ce lundi 4 janvier 2021, Sidya Touré a justifié cette démarche que ce qui suit :

« Tout simplement, parce que la politique que nous faisons, en tout cas ce pourquoi moi, je se suis entré en politique, c’est vraiment pour aider nos compatriotes. Depuis des années, je sens que toute cette situation est bloquée. Nous avons fait pas mal de choses. Nous continuons de dire ce que nous estimons être notre part de vérité. Mais dans cette situation de blocage où rien ne bouge, je dis qu’il faut donner la possibilité à la discussion pour qu’on en sorte, pour qu’au bout de cela, on ne reste pas dans ce débat politique interminable, mais qu’on se consacre peut-être à l’amélioration des conditions de vie des Guinéens. C’est ce que nous avons dit. C’est pour la Guinée. Ce n’est pas pour quelqu’un », a dit le président de l’Union des forces républicaines.

L’UFR demande l’ouverture de ce dialogue au moment où des acteurs de la scène politique et de la Société civile croupissent en prison. Une malheureuse situation que l’invité de la radio Espace FM a déplorée.

« Je sais que réellement personne n’a besoin de cela. Dans un cas pareil, c’est Alpha Condé qui a la possibilité de convoquer un tel dialogue. Parce que c’est lui qui est censé être le responsable du pays en ce moment. Et je crois que normalement, dans un gouvernement qui fonctionne et qui a des objectifs à atteindre, cette situation ne lui convient pas. C’est à lui de prendre l’initiative de trouver la solution pour apaiser la situation et peut-être essayer de se tourner un peu plus vers nos compatriotes. C’est lui qui a l’initiative. Il le fera ou il ne le fera pas, nous, nous avons fait notre proposition », a-t-il indiqué.

Recadrant le débat autour de la position de sa formation politique que certains soupçonnent de reconnaître l’élection d’Alpha Condé alors qu’il ne soutient pas la nouvelle Constitution, l’ancien Haut représentant du chef de l’Etat s’est voulu plus clair :

« Cellou est allé aux élections et après, il a commencé à faire des manifestations pour reconnaître sa victoire aux élections auxquelles nous, nous n’avons pas été. Autant nous n’avons pas fait campagne pour reconnaître la victoire d’Alpha Condé, autant on n’a pas fait pour reconnaître la victoire de Cellou. La question pour moi n’est pas là. La deuxième chose, il faut qu’on enlève dans la tête des gens ces histoires de postes ou autres. A mon âge, outre une fonction élective, je suis candidat à rien du tout. Il faut que ça soit très clair. Donc, ce qui nous importe le plus dans cette opération, c’est de sortir de cette situation. Le gouvernement est formé. Le gouvernement n’est pas formé, ce que moi, j’entends, c’est qu’on va gouverner autrement. Mais si on dit ça dix ans après, qu’est-ce qu’on a fait dix ans avant ? », s’est interrogé Sidya Touré.

A la question de savoir quel format de dialogue suggérerait-t-il, M. Touré a déclaré ne rien suggérer, arguant que le préalable voudrait que l’idée soit d’abord lancée. « (…). Ce que nous voulons, c’est est-ce que tout le monde -prenne- conscience, notamment les gouvernants de notre pays, que la Guinée aujourd’hui est dans l’impasse, que la Guinée aujourd’hui est en retard par rapport à tous les pays qui nous entourent, et qu’il est temps qu’on parle ensemble et qu’on dise ‘voilà le minimum que nous allons faire pour le pays’, et qu’on se mette au moins d’accord sur cela. Mais comme je l’ai dit, cela ne peut venir que de lui. Les propositions qui sont faites, elles sont faites. Si elles sont sérieuses de son côté, aucun leader ne refusera. Parce qu’il s’agit de la Guinée ».

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