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Sécurité: quand un test à la DPJ tourne en foire d’empoigne entre le Directeur et des policiers non-admis

 Frustrés, des policiers regroupés au sein du « Collectif des cadres en service à la DPJ » ont écrit au ministre de la Sécurité et de la Protection Civile pour attirer son attention sur «la publication tardive des résultats du test d’évaluation du personnel de la Direction nationale de la Police Judiciaire (DNPJ)». Guinéenews est rentré en possession d’une copie de leur lettre… (Photo d’archives)

Dans cette lettre, ces policiers qui ont requis l’anonymat, dénoncent une évaluation émaillée de «fraudes». Ils indiquent que certains candidats auraient eu accès aux épreuves avant l’évaluation. Ce qui leur aurait valu d’obtenir de très bonnes notes variant de 14 à 19 points et de bénéficier ainsi d’une promotion.

Le Collectif dénonce aussi en ces termes: « avant la proclamation des résultats, nous avons été amenés à constater les nominations sur proposition, des chefs de division et de section au sein du service suivant les décisions numéros  086 et 002/MSPC/CAB/DRH/SGG/2018

Les policiers prient donc le ministre de les « rétablir dans leurs droits, soit en reprenant le test écrit ou soit en soumettant les 55 candidats qui ont concouru dans la catégorie officiers de police judiciaire habilités à un test oral sur des questions en matière de police judiciaire… Il y va de la crédibilité des services de police que vous dirigez», ajoutent-ils.

En revanche, le directeur national de la Police Judiciaire, l’Inspecteur principal police Abdoul Malick Koné, croit que ce test ne peut être repris. Entre autres raisons qu’il invoque: le fait que le test est l’initiative du PARSS (Programme d’Appui à la Réforme des Services de Sécurité). « Le sujet est venu des blancs et ce sont eux qui l’ont corrigé. Je ne connaissais même pas qui était le premier jusqu’au jour qu’il est venu se présenter à moi», a répliqué le directeur de la DPJ, accusé de favoriser son clan.

Dans le bureau du directeur national de la DPJ, nous avons trouvé ses collaborateurs policiers dont des chefs de division.

Certains le rejoindront lors de notre long entretien notamment le premier et la première (des femmes) de l’évaluation.

Avant la fin notre entretien, le directeur de la DPJ tiendra à nous préciser qu’il n’a pas rassemblés  collaborateurs. Mais cela a été une simple coïncidence et que c’est pendant notre rencontre que certains ont été appelés à venir témoigner.  A la suite du directeur, chacun des huit collaborateurs prendra la parole pour soutenir la version des faits du patron. Mais aucun d’eux n’a voulu que son nom soit cité dans la presse.

«Si on reprend l’évaluation, les mêmes qui m’accusent ne seront pas admis », réplique le Direction national à ces policiers ‘’frondeurs’’  qu’il qualifie de personnes animées d’une « volonté de le nuire.» Sans nommer qui que ce soit, il nous signale que l’attaque a commencé bien avant cette lettre.

«Un d’entre eux est allé raconter n’importe quoi à un site de la place », a-t-il dit. Et de poursuivre un ton colérique : «ce sont des haineux mais aussi des ingrats que j’ai aidé à mon arrivée à la DPJ.»

Au-delà de tout, Abdoul Malick Koné estime que ce sont « des anciens de la police qui ne sont pas contents de la réforme». «Le marigot a tari, et les gens ne sont pas contents. Avant, une bonne procédure c’était retirer de l’argent avec chacune des parties. Aujourd’hui, la DPJ est devenue une police de Droit», poursuivra le DG qui n’a pas hésité à nous faire un étalage sur son parcours académique en nous montrant ses diplômes, des photos affichées au mur et même ses notes. « Je suis l’un des diplômés de la police guinéenne… Je pouvais rester en France, mais si je suis venu en Guinée, c’est pour rendre à ce pays ce que je lui dois», a-t-il dit pour démontrer qu’il n’a aucune raison d’être complaisant.

 « Ce qu’ils ont fait n’est pas digne d’un  policier. Un policier ne va pas parler aux médias, il parle à ses collègues », dira un des collaborateurs de l’Inspecteur principal de police. À un autre d’ajouter : « s’ils veulent, nous sommes prêts à les affronter dans le cadre d’un débat de face à face.»

Mais, pour les policiers frustrés,  «la manipulation» des résultats du test s’explique aussi par le fait que le lauréat qui aurait obtenu 19 de moyennes, ne serait pas parmi des policiers promus.

À suivre.

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