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Revue des hebdos : à la Une, Doumbouya et la transition

Les hebdomadaires guinéens suivent de près la suite du coup d’Etat perpétré dimanche 5 septembre contre Alpha Condé. Nous avons feuilleté trois de ces journaux : Le Lynx, La Lance et Le Populaire.

« Au rythme du Colonel Doumbouya/Vers la transition promise », titre Le Populaire à sa Une. Le journal commence par rappeler que la CEDEAO maintient la pression et qu’elle exige le retour à l’ordre constitutionnel dans un délai de 6 mois. Or, indique le journal, la tendance exprimée à l’issue des concertations nationales en cours, n’est pas encore connue. « A l’analyse, c’est seulement à l’issue de ces ‘’ assises ‘’, qu’un chronogramme fixant le timing et les tâches véritables de la transition sera annoncé. Le Président de la République, ancien légionnaire français, ne souhaitant pas vexer le peuple, il est à son écoute pour prendre en compte ses aspirations afin d’éviter « les erreurs du passé », et tourner convenablement la page « sombre » du régime Alpha Condé et son corolaire ‘’ de massacres ‘’ (de Zogota, Womey, Galapaye), ‘’ de répressions meurtrières dans les quartiers de Conakry, de casses de maisons de Kaporo-rails, d’arrestations et détentions des militants de l’opposition, de tueries des élèves lors de la grève des enseignants entre 2017-2019, de violences intercommunautaires de N’Zérékoré, Macenta, les violences dans les zones minières de Boké, Kamsar, Sangarédi, Kolaboui, Kouroussa, Gaoual, et tout récemment de Foulata à Siguiri, comme l’ont si bien souligné dans leur déclaration du 17 septembre 2021, les organisations de défense des droits de l’Homme ‘’ », écrit le journal.

« La CEDEAO et Doum-bouillant Ado-Addo ! », peut-on lire à la Une du satirique Le Lynx. Le satirique écrit : « Après le renversement d’Alpha Grimpeur, le 5 septembre, la CEDEAO a sommé le CNRD de rendre le pouvoir dans les six mois. Pas question de céder à la pression, répond la junte dirigée par le lieutenant –colonel Laye-M-a-dit Doumbouillant recevant, le 17 septembre, les présidents ivoirien ADO et ghanéen Addo. Ils ont été renvoyés dos à dos…»

A propos de la délégation de la CEDEAO, Le Lynx  s’interroge sur le motif de l’absence du président sénégalais Macky Sall en ces termes : « Outre le fait qu’il ne se serait sûrement pas senti à l’aise en face d’Alpha Grimpeur, Maquis Sall aurait-il deviné l’issue de la rencontre de Cona-cris ? »

« Après le renversement du régime d’Alpha Condé/ Mamadi Doumbouya face à son destin », titre pour sa part La Lance. « La prise du pouvoir par le CNRD a été applaudie par les Guinéens assoiffés de changement, de rassemblement et développement. Après ses beaux discours, la junte sera jugée à la tâche », écrit le journal qui rappelle que les anciens ont connu l’euphorie de l’indépendance en 1958 ; les aînés, l’espoir suscité le 3 avril 1984 par le CMRN (le Comité militaire de redressement national) du colonel Lansana Conté ; les plus jeunes, le désenchantement du CNDD (Conseil national pour la démocratie et le développement) du capitaine Moussa Dadis Camara, en décembre 2008. « Ce qui n’a, malgré tout, pas empêché  les Guinéens dans leur majorité d’adouber, le 5 septembre, le Comité national de rassemblement et de développement du lieutenan-colonel Mamady Doumbouya.

Le journal rappelle qu’au lendemain de la prise du pouvoir, le 6 septembre, le lieutenant-colonel Mamady Doumbouya avait assuré qu’il n’y aura pas de chasse aux sorcières contre les membres de l’ancien régime. [Sauf que] Deux semaines après le putsch, entre huit et douze hommes en uniformes militaires, encagoulés et armés ont débarqué, dimanche 19 septembre aux environs de 1h du matin, chez Tibou Kamara… « Qu’a réellement fait Tibou Kamara ? Mystère. Certains de ses détracteurs l’accusent de vouloir déstabiliser la junte, en recevant à son domicile des jeunes militaires, à qui il distribuerait de l’argent pour les rallier à la cause de l’ancien régime […] Quoiqu’il en soit, l’arrestation musclée de Tibou Kamara rappelle les méthodes cavalières usées par l’ancien régime contre ses adversaires. Ce qui viole l’engagement du CNRD à se départir des pratiques décriées du passé. Et puisqu’en Droit la forme commande le fond, c’est plutôt Tibou qui s’en tire à bon compte. Une nouvelle fois. Connu pour sa capacité à rebondir, atterrira-t-il au sein du CNRD ? », s’interroge l’hebdomadaire.

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