Les velléités supposées ou réelles du pouvoir actuel de remettre en cause la dépénalisation des délits de presse en Guinée fait débat dans la cité. Le ministre de l’Information du gouvernement Kassory, Amara Somparé, est revenu sur le sujet ce mercredi, chez nos confrères de la radio espace FM.
Invité de l’émission ‘‘Les grandes Gueules’’, Amara Sompara était particulièrement attendu sur cette question. Pour cause, son intention affichée de procéder à la révision de certaines lois, notamment la L002, portant liberté de la presse en Guinée. Une loi qui, rappelons-le, «exclut» quasiment l’emprisonnement des journalistes pour des délits commis dans l’exercice de leurs métiers.
Pourtant, ces derniers temps, nous assistons à une vague d’ennuis judiciaires enregistrés dans la presse. Entre autres, il y a eu d’abord Lansana Camara du site Conakrylive, toujours sous contrôle judiciaire après une période d’incarcération de plusieurs jours à la maison centrale de Conakry. Sans oublier les cas Mohamed Bangoura du site Mosaïqueguinee et Souleymane Diallo et Aboubakr, respectivement fondateur et directeur général de la radio lynx FM.
Dans l’émission, le ministre Somparé a certes eu une position du moins ambigüe. Notamment sur la loi concernant «la cyber sécurité», qui selon lui, s’applique parce qu’elle a été promulguée par le président de la République.
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En dépit du principe selon lequel, pour être opposable aux citoyens, les lois devraient être publiées au journal officiel. Ce qui n’est pas le cas de la L037 selon un constat d’huissier.
Dans son argumentaire, M. Somparé, soutient qu’ «il appartient au procureur de décider la base légale qu’il utilise pour attaquer » et à l’avocat d’utiliser tous les arguments juridiques à sa disposition pour défendre son client». Et de préciser que c’est «au juge de trancher ».
Abordant les aspects concernés par les reformes légales qu’il préconise, le ministre Somparé fait remarquer que « nous avons des web radio et des web tv qui ne sont pas pris en compte dans la législation existante ». Et d’informer qu’ « une loi sur la redevance audiovisuelle est en cours de rédaction».
Cependant, sur la « dépénalisation » des délits de presse, l’invité a été, on ne peut plus clair : ‘‘Cela, pour moi, est intangible », répond-t-il à la question de savoir si cette partie de la loi sur la liberté de la presse ne sera pas touchée. Et commenter en ces termes : «la dépénalisation des délits de presse est une avancée ’’.
Au moins c’est dit. Reste à joindre l’acte à la parole