Comme 2020, les Guinéens n’effectueront pas le pèlerinage de cette année. L’Arabie Saoudite n’autorisera que seulement 60 mille personnes vivant sur son sol à accomplir ce 5ème pilier de l’islam. Une décision des autorités saoudiennes qui n’est pas sans conséquences pour les agences de voyages guinéennes, notamment celles qui n’ont que pour activité l’organisation du pèlerinage.
Il dit néanmoins avoir compris la décision de l’Arabie Saoudite, puisque le Hajj étant sa 2ème source de revenus, elle ne peut pas le restreindre sans raisons valables : « c’est quand même la 2ème source de revenus du pays. Donc en aucun cas, ils ne peuvent s’amuser à restreindre le Hajj s’il n’y a pas de raisons valables. Ils ont vu qu’avec les différents variants de la maladie, le virus pourrait passer hors contrôle. »
Vu les avancées dans le domaine médical pour freiner la propagation du Covid-19, Nènè Diallo estime qu’il y avait des possibilités que le pèlerinage soit élargi aux non-résidents de l’Arabie : « vu qu’il y a les vaccins, les tests PCR qui sont vraiment développés, ils pouvaient faire des quotas par pays. Par exemple, ils pouvaient dire que cette année la Guinée doit envoyer 2 mille pèlerins au lieu des 9 mille ou 7 mille habituels. Même si c’est une centaine, ça allait aider. »
Pour Mohamed Saloum, les impacts de cette restriction sont énormes : « pour une agence comme la nôtre qui est reconnue dans le Hajj, nous concentrons beaucoup d’efforts dans les préparatifs parce que nous commençons les préparatifs dès la fin du Hajj précédent. C’est toujours perçu comme un échec commercial. Il y a toujours des impacts négatifs par rapport à tous les investissements qu’on fait pour que le Hajj se déroule bien. Il y a beaucoup d’agences qui n’ont pour activité que le Hajj. Donc imaginez un peu leur cas. Donc, c’est quelque chose d’assez catastrophique pour eux. »
Il sollicite l’appui du gouvernement, soit en subventionnant les agences ou en payant les dettes qu’il a contractées auprès de ces agences : « j’appellerai le gouvernement à se pencher sur nos cas notamment celui des agences. Surtout que le gouvernement a beaucoup de dettes intérieures envers beaucoup d’agences. Nous allons une fois encore appeler le gouvernement de faire face à ces dettes-là. S’il ne peut pas subventionner ces agences, de faire face à ses dettes pour que les agences puissent tenir jusqu’au prochain Hajj pour qu’on puisse garder au moins l’effectif des employés. »
Revenant sur les répercussions économiques de la restriction du Hajj, Nènè Diallo ajoute : « du côté commercial, le Hajj, c’est la période où les compagnies se font de l’argent. C’est leur pic. Donc le Hajj, pour nous agences, c’est un événement qu’on attend avec impatience dans notre calendrier.Parce que ça nous permet de compenser les pertes de l’année. »
Les agences de voyages qui n’évoluent que dans le pèlerinage, souffrent énormément de cette situation. Mais aujourd’hui, une alternative est train d’être trouvée pour elles.
« C’est dur pour les agences de voyages surtout pour celles qui n’ont pas d’autres activités en dehors du Hajj », dit-il, avant de faire savoir ceux qui sont plus impactés sont en train de penser à des pistes de solution : « aujourd’hui, beaucoup de jeunes qui sont dans l’organisation du Hajj sont en train de se retrouver pour voir comment leurs activités pourront être pérennes. C’est-à-dire des activités continuelles dans toute l’année. Ce n’est pas seulement le Hajj qu’ils feront désormais, mais voir comment ils vont être intégrés dans d’autres activités comme le tourisme, les voyages la vente des billets. »
C’est la 4ème année en l’espace de dix ans que les Guinéens se voient priver du pèlerinage à la Mecque. Les deux première fois, c’était en 2014 et 2015 à cause de la maladie à virus Ebola qui sévissait à l’époque dans le pays.
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