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Report du sommet de la CEDEAO à Dakar : un sursis à exécution pour la Guinée ?

Le sommet extraordinaire des chefs d’Etat de la CEDEAO qui devrait initialement se tenir le 14 octobre à Dakar pour définir les sanctions graduelles annoncées en marge de l’assemblée générale de l’ONU à New York contre la Guinée et le Mali, est annulé, a appris Guinéenews ce vendredi 7 octobre d’une source proche de l’institution sous-régionale.

A en croire notre interlocuteur, ces sanctions devraient finalement être débattues lors du prochain sommet ordinaire de la CEDEAO qui aura lieu au mois de décembre à Abuja, au Nigeria.

L’annulation in extremis de la rencontre de Dakar est, pour nombres d’observateurs, symptomatique de l’embarras dans lequel se trouvent plonger les dirigeants de la CEDEAO face à la prise de sanctions à l’encontre des juntes militaires au pouvoir au Mali et surtout en Guinée. Toute sanction contre ces deux régimes, à leurs yeux, semble pour l’heure ‘’inopportune, contreproductive et risquée’’ pour la CEDEAO.

Dans un contexte marqué par le récent coup d’Etat survenu au Burkina Faso, toute rétorsion contre les régimes de Conakry et de Bamako, serait, soutiennent-ils, du pain béni entre les mains des régimes putschistes de ces trois pays qui seront tentés dès lors de former un front comme un kyste au cœur de la CEDEAO. Lorsqu’on sait surtout le sentiment de haine qui se développe de plus en plus dangereusement contre les dirigeants de la CEDEAO. Le refus opposé par certains chefs d’Etat d’admettre la présence du président français, Emmanuel Macron au sommet de l’institution qui vient d’être annulé, apparait comme une tentative de la part de ces derniers d’édulcorer leurs images déjà écornées auprès de leurs peuples qui les considèrent trop soumis aux desiderata de la France.

Pour d’autres, en revanche, cette annulation du sommet du 14 octobre dénoterait les difficultés qu’éprouvent les Chefs d’Etat de la sous-région à s’entendre sur la marche à suivre dans la mise en route d’éventuelles sanctions contre le Mali et notamment la Guinée sur laquelle d’ailleurs Paris joue l’extrême prudence. Surtout au lendemain du putsch du capitaine Traoré Ibrahim au Burkina Faso, qui met actuellement les autorités françaises dos au mur. En tenant compte de cette situation géopolitique dans l’espace de la CEDEAO, l’hypothèse de sanctions immédiates contre la junte au pouvoir à Conakry se contracte. Une attitude qui, pudiquement et diplomatiquement, est perçue comme un sursis à exécution accordé à la junte dirigée par le colonel Mamadi Doumbouya. Au grand dam bien sûr de la volonté d’une frange importante de la classe politique guinéenne qui réclame depuis quelques temps et ouvertement des sanctions contre le CNRD. Afin de contraindre celui-ci à réduire son chronogramme publié pour le retour à l’ordre constitutionnel.

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