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Rencontre de la Primature : un face-à-face pour vider l’abcès (Éditorial)  

La rencontre devant réunir les forces vives et la junte ce lundi, autour du Premier ministre Dr Bernard Goumou, s’avère cruciale pour mettre le couvercle sur la marmite. C’est du moins ce que pensent maints observateurs, pour qui ce face-à-face pourrait permettre de vider en partie l’abcès, dans la crise sociopolitique qui mine la Guinée.

La médiation des guides religieux chrétiens et musulmans, devenue l’ultime recours pour sauver les meubles, entre dans sa phase cruciale ce lundi. Avec la rencontre capitale prévue à la Primature, sous l’égide du Dr Bernard Goumou.

Cette initiative sonne comme un épilogue de la main tendue du gouvernement de transition. Qui ces derniers temps, s’est dit favorable à dialoguer avec toutes les parties prenantes au processus. Sans aucune exclusion.

Un signal envoyé à l’endroit de l’aile dure des forces vives, qui jusque-là s’était montrée réfractaire à tout dialogue avec la junte au pouvoir à Conakry.

Préférant l’option d’un dialogue placé sous l’égide la Cédéao. Malgré cette réticence de Dalein et cie, les leaders religieux ne se sont pas sentis vaincus. C’est ainsi qu’ils ont réussi à convaincre les forces vives à répondre à l’invitation du gouvernement ce lundi, pour qu’autour de la table, ils puissent poser leurs revendications.

Une démarche visant à préserver la paix, dans la cité. Comme pour dire que rien est encore perdu dans la perspective d’une réconciliation des protagonistes.

Maints observateurs pensent que les guides religieux pourraient réussir une prouesse, en parvenant à arracher un modus vivendi, à l’issue de la rencontre de ce lundi. Car l’objectif est d’amener les forces vives autour de la table de dialogue, proposée par la junte.

Chose qui pourrait rasséréner les populations, qui sont les principales victimes de cette crispation entre les forces vives et le gouvernement de transition.

La cité a plus que besoin de calme en cette période, si l’on veut éviter le scénario catastrophe du genre de celui du 28 septembre 2009.

Les deux camps adverses ont intérêt, chacun en ce qui le concerne, à lâcher du lest. En faisant le maximum de concessions, pour que le pays puisse sortir de l’impasse. C’est là en quelque sorte la quintessence du message des prélats et ulémas, engagés dans cette médiation.

En clair, cela signifie de mettre en avant l’intérêt commun. En se départissant de toute subjectivité. Car personne n’aura à gagner dans l’amalgame entre les affaires judiciaires et la politique. « Nul n’est au-dessus de la loi », nous apprend l’adage.

Le fait d’être leader politique, ne devrait aucunement exempter un citoyen de poursuite, au cas où il aurait maille avec la justice.

Il s’agit là d’un principe sacro-saint de l’État de droit. Comme pour dire qu’impunité et État de droit ne font pas bon ménage. Le fait de vouloir persister dans cette ligne, qui consiste à réclamer que les poursuites engagées contre les politiques soient passées par pertes et profits pourrait constituer un précédent dangereux.

A la longue, cela ne fera qu’éroder le capital sympathie des citoyens à l’endroit de la classe politique.

Cette transition devrait donc être mise à profit pour revoir l’armature sociopolitique de notre pays. Afin que n’arrête enfin de vivre le supplice de Sisyphe.

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