A Gaoual, il vient d’être opposé à une délégation du parti de l’ancien Premier ministre Cellou Dalein Diallo le refus de tenir un meeting au siège local de ladite formation politique.
Outre le préfet qui aurait ordonné, « sur instruction de sa hiérarchie », l’interruption de cette réunion qui se tenait à l’intérieur du siège local de l’Union des forces démocratiques de Guinée, les accusations planent sur Ousmane Gaoual Diallo, actuel ministre de l’Habitat, récemment exclu de l’UFDG où il était jusqu’à son exclusion le Coordinateur de la cellule de communication du parti.
Dans l’émission Mirador de FIM FM ce jeudi, M. Cellou Baldé est revenu sur le nœud de l’incident en ces termes :
« Nous avons initié une mission depuis plus de trois semaines que nous avons commencée par les régions de Labé et de Mamou. Après, il a été décidé, au niveau du Conseil politique de l’Ufdg, qu’une mission se rende également en Basse Guinée Puis, à Koundara, Gaoual, Télimélé, pour clôturer par Kindia cette autre étape.
C’est une mission d’évaluation du niveau de fonctionnement de nos structures, redynamisation de ces structures et de sensibilisation des militants à la base. Parce que depuis l’avènement du CNRD, nous n’avons pas conféré avec nos structures. Et donc, pour le cas spécifique de Gaoual, ce qui s’est passé est tout simple.
Quand nous avons engagé cette mission-là, nous avons, le samedi, fait Fria et Kolaboui. Nous avons, le dimanche, fait Kamsar et Sangarédi. Et quand nous étions à Sangarédi, parce qu’à l’avance, nous avions informé déjà tous les secrétaires fédéraux des circonscriptions concernées par la visite. Et donc, celui de Gaoual était également informé. Celui de Koumbia, informé.
Et le samedi, le secrétaire fédéral de Gaoual a joint des responsables de la direction nationale pour leur affirmer clairement que M. Ousmane Gaoual est arrivé et qu’une réunion a été tenue. Il a souhaité que la fédération de Gaoual récuse la délégation de la direction nationale du parti, compte tenu de son exclusion des rangs de l’UFDG.
Quand cette information m’a été remontée, j’étais du côté de Sangarédi, le dimanche soir, j’ai décidé moi-même d’appeler le secrétaire fédéral. Le secrétaire fédéral a tenté de me convaincre comme quoi il y avait une tension à Gaoual. Je lui ai dit que la délégation du parti viendra, comme dans toutes les autres circonscriptions. Je ne vois pas que quelqu’un puisse nous empêcher de venir rencontrer nos responsables à la base. Et je lui ai dit qu’il est maintenu. Nous serons à Gaoual à l’heure et à la date prévues.
Et donc, de Sangarédi, nous sommes venus à Boké. Après Boké, nous sommes venus à Koumbia tard la nuit. Et le matin du mardi, nous avons été reçus par le bureau fédéral de Koumbia, parce que je rappelle qu’à Gaoual, il y a deux fédérations. Et donc, à Koumbia, ce sont les sections de Wendy Mbour et de Foulamory qui constituent la fédération. Nous y avons été reçus. Nous avons tenu notre réunion pendant trois heures de temps. Et à 14H 30′, nous avons quitté Koumbia pour Gaoual.
Mais nous étions déjà informés qu’il y a des jeunes qui ont été mobilisés. Et nous avons même été joints par le Commandant de la Gendarmerie, par le biais d’un jeune de Gaoual qui était avec nous, qui a tenté de nous dissuader de continuer à Koundara une fois arrivés à Gaoual. Nous n’avons pas voulu répondre.
Quand nous sommes arrivés à l’entrée de Gaoual, nous avons effectivement trouvé une dizaine de jeunes qui avaient déjà barré la route et qui nous avaient intimé de nous arrêter. Finalement, le maire Abdoulaye Bah et moi avons décidé de nous arrêter. Nous leur avons demandé ce qui se passait. Il y a trois d’entre eux qui étaient en état d’ébriété, qui nous ont dit qu’on ne peut pas entrer à Gaoual, de continuer directement sur Koundara.
Nous leur avons répliqué que nous ne partons pas à Koundara. Nous sommes venus à Gaoual pour rencontrer les responsables. Ils nous ont dit non, parce qu’il y a une tension en ville. On a demandé une tension liée à quoi. Les jeunes ont dit que la tension est liée à l’exclusion de Ousmane Gaoual.
D’autres se sont rajoutés pour dire : notre frère a été exclu de notre parti. C’est notre parti à tous. Nous leur avons dit que si c’est notre parti à tous, de nous rendre au siège. Nous sommes des hauts responsables de ce parti, vous ne pouvez pas nous arrêter en pleine rue pour discuter des questions du parti ».
Direction, siège local de l’UFDG
Selon l’invité de Mirador, c’est dans ce tohu-bohu que deux pick-up sont arrivés : un de la Gendarmerie et un autre de la Police. Il leur sera donc demandé de présenter leur ordre de mission. Ce qui fut fait.
« Ils ont également tenté de nous convaincre de sortir et de partir à Koundara ; chose que nous avons refusée. Finalement, ils ont compris qu’ils n’avaient pas raison. Ils nous ont laissé continuer et nous ont escortés jusqu’au siège.
Arrivés au siège, tous les responsables nous attendaient. Ils nous ont reçus. Les jeunes sont restés dehors, ceux qui voulaient nous empêcher d’arriver. Nous avons commencé notre communication avec les responsables du parti. C’est après quarante minutes de conversation que le préfet est arrivé, en train d’insulter les gendarmes et les policiers qui encadraient tranquillement la manifestation.
De passage, il faut saluer le sens de responsabilité des forces de défense et de sécurité qui ont quand-même assuré leur mission. Le préfet leur a demandé d’interrompre la rencontre.
Nous lui avons demandé pourquoi. Il a dit qu’il vient de recevoir des instructions de sa hiérarchie d’empêcher toute rencontre ; que nous sommes en période d’évaluation : c’est les examens. Nous lui avons dit que nous ne sommes pas concernés par les examens », rappelle Cellou Baldé qui dit ignorer la raison pour laquelle le préfet de Gaoual s’est rendu dans un domicile privé, siège d’un parti politique, pour interrompre une rencontre.
Au nom de quelle hiérarchie agissait le préfet ?
Étant militaire, le préfet de Gaoual appartient à deux hiérarchies, notamment celle administrative et celle corporative. A la question de savoir au nom de quelle hiérarchie agissait-il, Cellou Baldé dit avoir voulu vainement engager un dialogue avec lui. Hélas !
« Le maire Abdoulaye Bah s’est dirigé vers lui pour lui serrer la main. Il a refusé. Nous lui avons demandé de quelle hiérarchie il parlait. Mais il n’a pas voulu répondre. Il était en train de crier. Il a insulté les gardes qui étaient là : les gendarmes et les policiers. Finalement, comme les sages étaient mobilisés, les femmes étaient là et nous avons voulu éviter qu’il y ait un affrontement, nous avons décidé de céder et d’arrêter la réunion. Parce que déjà l’essentiel de ce qu’on voulait communiquer avec les responsables, on l’avait fait », confie l’invité de Mirador.
« Il faut rappeler que les responsables de Gaoual étaient mobilisés. Il y avait les sections de Kakoni, de Kounsitel et de Gaoual centre qui s’étaient mobilisés. Et après notre retour de Koundara, hier aux environs de 20H, nous avons été reçus par la section de Kakoni, et nous avons été reçus par le patriarche de Kakoni, Elhadj Abdoul, qui ont tous déploré l’attitude qui a été réservée à la délégation de l’UFDG à Gaoual », a-t-il poursuivi.
L’UFDG intentera-t-elle un procès contre le préfet de Gaoual ?
La fin de la mission des émissaires de l’Union des forces démocratiques de Guinée est annoncée ce soir ou plus tard demain matin. Une fois à Conakry, Cellou Baldé promet de de rendre compte à la direction nationale du parti.
« Et les décisions qui s’imposent seront prises par rapport à ça. Parce qu’il faut quand-même dire qu’il a fait un abus d’autorité, un excès de zèle. Même si nous contestons le communiqué du CNRD qui interdit les manifestations, mais ce communiqué même précise que les réunions des partis politiques sont circonscrites dans les sièges », conclut-il.