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Récupération des domiciles de Dalein et Sidya :  les révélations du ministre Mory Condé

Les deux anciens Premiers ministres, Sidya Touré et Cellou Dalein Diallo, ont été délogés de chez le 28 février 2022 par la Direction générale du Patrimoine bâti public. Cette direction réclame la paternité de ces lieux alors que les deux anciens Premiers ministres disent avoir acheté ces domaines à cette même direction du patrimoine bâti, après un décret de vente pris par le feu Général Lansana Conté.

 Le ministre de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation, Mory Condé, soutient dur comme fer, qu’un décret ne peut permettre à quelqu’un d’obtenir un domaine de l’Etat tant que l’Assemblée nationale n’a pas voté la déclassification dudit domaine.

Selon lui, Lansana Kouyaté et Alpha Ibrahima Keira ont bénéficié des mêmes décrets que ceux qui ont permis Sidya Touré et Cellou Dalein Diallo d’obtenir leurs domaines. Mais, ajoute-t-il, les deux premiers ont refusé de prendre, parce qu’ils auraient été conseillés par leurs proches de l’impossibilité d’un tel octroi en l’état.

« Vous avez des anciens ministres qui, de par leur position à un moment donné, se sont accaparés des biens de l’Etat. Aujourd’hui, parce qu’ils sont à la tête des formations politiques, ils ont transformé les problèmes personnels qu’ils ont avec l’Etat pour le mettre au nom de leurs partis politiques. Chose qui n’est pas juste. Maintenant, ces mêmes ministres qui clament avoir des décrets qui leur ont permis d’avoir ces bâtiments, il y a d’autres ministres, au même moment, qui étaient en fonction qui ont eu ces mêmes décrets et qui ont refusé. Appelez l’ancien Premier Lansana Kouyaté, appelez le ministre Alpha Ibrahima Keira. Ils ont aussi des décrets. Quand Lansana Kouyaté au ministère des Affaires étrangères en Guinée avant d’aller à la Francophonie, le même décret qui a permis ces deux anciens Premiers ministres de clamer la paternité de ces deux bâtiments, Lansana Kouyaté a le même décret. Le ministre Alpha Ibrahima Keira a le même décret. Après avoir demandé conseil à des proches, ils ont été informés qu’un décret ne peut pas permettre à quelqu’un de bénéficier d’un patrimoine de l’Etat, mais plutôt, il faut une loi à l’Assemblée nationale pour déclassifier, enlever dans le patrimoine de l’Etat. Je vous donne un exemple tout bête. Aujourd’hui par exemple, je suis détenteur de quatre villas au quartier Ossud. L’ensemble des documents ont été établis au nom de ma famille. Les enfants sont cités sur les documents de propriété. J’envoie au niveau du conservateur foncier pour dire que ces quatre villas appartiennent à la famille Condé. Les membres de la famille Condé sont X, Y, Z. ça, ça existe. Demain, je sors, je rencontre une go dans la rue,  je lui dis que j’ai une villa à l’Ossud, je fais un écrit pour dire que la villa lui appartient. Cet écrit-là n’a aucune valeur vis-à-vis de la déposition que j’ai faite au niveau de la conservation foncière, tant qu’au niveau de la conservation la villa que j’ai octroyée à la fille n’a pas été enlevée de ce patrimoine, ça n’a pas de valeur. C’est la même chose. Donc les gars ont eu le plaisir de s’octroyer, les autres ont eu l’intelligence de dire que ça ne leur appartient pas. Et mieux, ce que nous ne savons pas, c’est qu’en 2020, Alpha Condé avait pris un autre décret pour reclasser ces deux bâtiments dans le patrimoine immobilier de l’Etat. On n’était même pas au courant de cela. C’est lorsqu’ils ont engagé des procédures judiciaires qu’on a été informés qu’il y a eu un décret qui existe qui date, je crois, d’avril 2020, qui a annulé les décrets d’octroi de ces bâtiments. Si le ministre Alpha Ousmane Diallo, qui était à l’époque ministre de l’Habitat, qui a conduit tout le processus, lui-même habitait à la Cité ministérielle, mais le bâtiment où il était, qui est un bâtiment de l’Etat, il n’a jamais accepté de le s’octroyer lui-même. Pourtant c’est lui qui a fait l’octroi pour ces deux anciens Premiers ministres. Donc c’est vous dire combien de fois, contrairement à ce qu’on fait savoir, que c’est de l’injustice. Et mieux, on a donné la possibilité à tout le monde, toute personne, ces deux anciens Premiers ministres,  qui ont été délogés de ces bâtiments, d’ester en justice. Si demain la justice statue là-dessus et que ces bâtiments leur appartenaient, l’Etat va envoyer d’autres procédures qui visent à les récupérer pour cause d’utilité publique et leur payer les montants correspondants à la valeur de leurs bâtiments. Donc il n’y a pas d’amalgame. Si ces bâtiments appartiennent à l’Etat, ok. Mais s’ils ne lui appartiennent pas, ces deux anciens Premiers ministres, comme tout Guinéen qui voit dépossédé de son bâtiment, ont la possibilité d’ester en justice. Si le droit est dit et que leur propriété,  l’Etat est à mesure de les racheter et de les mettre dans le patrimoine de l’Etat. Donc il n’y a pas d’amalgame là-dessus. »

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