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Ratoma : le Service d’Incendie et de Secours ou la misère à l’état pur

La commune de Ratoma d’environ 800 mille âmes reparties entre ses 32 quartiers, ne dispose que de 116 agents sapeurs-pompiers. Pire, il n’y a qu’un seul camion d’intervention opérationnel d’une capacité de 2 500 litres. L’unique ambulance est, quant à elle, en panne. Voilà les conditions lamentables dans lesquelles se trouve le service de la protection civile de cette grande municipalité de la capitale Conakry. C’est son premier responsable, le lieutenant-colonel Mohamed Camara qui a dressé l’amer constat à l’occasion d’une journée porte ouverte qu’il a organisée ce jeudi 3 juin.  

« Notre mission est de sauver, protéger et apporter l’aide à la population contre les catastrophes à savoir : les incendie, inondation, accident de circulation et toute autre action menaçant la sécurité publique. Quand il y a des cas d’incendie ou un accident de la circulation, à cause de l’indiscipline de certains chauffeurs, nous avons des difficultés à accéder aux victimes. Souvent, nous sommes obligés de faire appel aux agents de la police routière ou de la gendarmerie pour procéder au balisage », s’est indigné l’officier secouriste tout en précisant que les autres services homologues dans les autres communes de Conakry sont confrontées aux mêmes difficultés notamment Matoto et Kaloum. 

Parlant toujours de la commune Ratoma, le lieutenant-Colonel Mohamed Camara précise : « nous avons un manque criard de matériels spécifiques. Pour toute la commune, nous n’avons qu’un seul camion-citerne qui a été adapté avec une cuve de 2 500 litres et une motopompe. C’est pourquoi d’ailleurs la population se plaint très souvent de nos services à cause de l’insuffisance d’eau à laquelle nous sommes régulièrement confrontés sur les théâtres d’incendie. Nous avons un manque de réserve d’eau et à cela s’ajoute à la faible capacité de nos camions. Une fois sur le terrain, notre Lance à Débit Variable (LDV) est de 150 à 500 litres d’eau par minute. Si nous faisons l’établissement de deux LDV à savoir 200 chacune, cela fait 400 litres par minute. Ce qui fait que nous ne pouvons pas intervenir plus de 8 minutes. Les citoyens ne connaissant pas ces détails, accusent les sapeurs-pompiers. Dans la commune, il n’y a pas de bouche d’incendie encore moins des poteaux d’incendie. Il s’agit des prises d’eau. Si nous vidons notre unique camion, il faut retourner à la base ou faire appel à un renfort au niveau des privés. »      

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