La communauté musulmane de Kindia a célébré, ce vendredi, la fête de l’Aïd- El-Fitr, qui marque la fin de 29 jours de jeûne. Natif de la cité, le ministre de l’Unité Nationale et de la Citoyenneté, Kalifa Gassama Diaby, a fêté auprès des siens. Il a prié la mosquée de Condetta avec son père, érudit respecté dans la ville des Agrumes.
Je souhaite à toute la population guinéenne bonne fête du mois saint de ramadan, et avec tous mes vœux de bonheur et de paix à tous les guinéens, dit-il. « En rappelant que cette paix dont tout le monde parle est quelque chose qui dépend de chacun d’entre nous. Elle dépend de nos comportements, de la justice rendue aux uns et aux autres, elle dépend du combat contre l’injustice, contre le mépris, contre l’exclusion, contre la pauvreté, contre la misère et j’espère que les guinéens comprendront que cette paix dépend de chacun d’entre eux et de chacun d’entre nous ».
Il ne suffit pas de formuler les vœux de paix ou de chanter la paix, poursuit-il encore. Au contraire, il faudrait que chacun d’entre nous se rappelle que cette paix dépend de nous, de nos comportements, de notre attachement à la justice, a-t-il rajouté.
« Elle dépend de notre énergie pour combattre l’injustice, le mépris et l’exclusion, le sentiment de frustration. A chaque fois que nous agissons dans le sens de la justice nous renforçons la paix, et lorsque nous cautionnons l’injustice, nous fragilisons la paix et il faut que chacun d’entre nous s’en souvienne », a-t-il encore soutenu.
Auparavant il est important de rappeler que le ministre de l’unité Nationale a observé une scène à la mosquée où il a prié, qu’il a trouvé inacceptable. Sur le champ, il n’a pas hésité avec son habituel langage franc et direct, à la fustiger et à la condamner au micro d’une radio locale, qui retransmettait en direct les festivités.
De quoi s’agit-il ? Avant la prière, lors de la présentation de la délégation officielle de la ligue islamique régionale de Kindia, seulement les officiels du parti au pouvoir ont été annoncés. Ceux des autres partis (UFDG, UFR et PEDN) ont été ignorés. Ce que le ministre a trouvé injuste, inégalitaire et anti républicain.
En désaccord avec cette attitude, le ministre rappelle fermement aux religieux leur devoir de réserve ou à défaut leur obligation morale et légale à traiter sur le même pied d’égalité tous les partis politiques. « Il faut que nous agissions dans le sens de la paix. J’ai assisté à une scène avant la prière, en tant que ministre de l’Unité Nationale, je ne la trouve pas normale. Je la trouve injuste, inégalitaire et anti républicaine.
« Les responsables religieux doivent, à mon sens c’est la meilleure voie, exclure toutes les considérations politiques dans les lieux et évènements religieux. Ou alors quand on cite les partis politiques, on cite tous les partis politiques, on ne cite pas les uns sans citer les autres, puisque dans cette foule de fidèles composée de citoyens guinéens devant avoir les mêmes droits, les mêmes devoirs et les mêmes considérations, personne ne connait les opinions des uns et des autres, ni l’appartenance politique des uns et des autres. En excluant d’autres formations politiques de cet égard et privilège d’être citées, en réalité c’est d’autres citoyens qui se sentent à raison exclus. Et cela n’est pas normal et surtout dangereux pour la cohésion nationale et pour la paix dont nous parlons tant », a-t-il souligné.
« Il faut éviter de créer un sentiment de différence, de stigmatisation, ou alors de frustration. Dans la religion, il n’y a pas de place pour la politique et ça c’est mon rôle de le rappeler en tant que ministre de l’Unité Nationale aux responsables religieux de veiller aux sentiments d’égalité et de justice entre tous les fidèles religieux et entre tous les citoyens de notre pays sans aucune distinction. En ne le faisant pas cela est une faute morale et légale », a-t-il encore précisé.
« Il n’est pas possible de prétendre, ni de s’attendre à une société de paix et de cohésion sociale si nous ne garantissons pas à chaque citoyen guinéen sa place, toute sa place avec toute la dignité, tout le respect, toute la considération qui vont avec. L’égalité de traitement et le respect mutuel républicain sont des facteurs de justice et cette justice est la condition ultime de cette paix tant évoquée, mais si peu appuyée par les faits et gestes des uns et des autres. Que cela change et cette paix nous sera acquise pour le bonheur de tous », a-t-il conclu.