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Ramadan et circulation routière : on relève bien quelques points de convergence 

Certains comportements sont toujours observés dans la circulation, pendant le mois de ramadan. Cette année n’a pas été différente des précédentes, du moins, pour ce début. Conakry s’est éveillée, le 1er jour de ce mois béni, dans une morosité des plus palpables.

Dans bien des quartiers et sur bien de routes, habituellement saturées, dès les premières heures du matin, on a remarqué une circulation très fluide, en comparaison des jours ordinaires. Pas d’embouteillages significatifs à signaler. Ce qui contraste fortement avec le côté bruyant et rythmé de nos rues, auquel nous sommes habitués.

Ce matin donc, c’est le ‘’Sanakouya’’, cousinage à plaisanteries, qui a fait office de relais de communication, pour tenter d’expliquer la réalité bizarre qui prévaut à travers la ville. On entend, à satiété, répondre à ceux qui questionnent sur la faible intensité de la circulation ou le comportement assez modéré des usagers : « ce mois leur fait peur. Ils en sont devenus malades et n’ont pas dormi de toute la nuit. » Toujours, dans le même registre, le langage peut être celui-ci : « vous êtes étonnés qu’ils ne soient pas encore levés ? C’est simple, ils rattrapent leur insomnie.  D’ailleurs, ont-ils envie de sortir ? Ce n’est pas évident. Ces gens-là, chaque année, c’est comme ça. C’est à croire que rien ne peut les changer ! »  Ces propos sont tenus sur un ton goguenard, teinté d’humour. Il faut dire qu’ils font toujours mouche, mais amènent sans tarder, les nombreux ‘’Sanakou’’ (cousins à plaisanterie) qui peuplent la ville, à réagir à leur tour.

Ainsi, ces joutes verbales emplissent elles les rues de leurs salves répétitives. Et chacun s’y prête volontiers, convaincu qu’elles sont un reflet de notre culture, en même temps qu’un levain qui renforce la cohésion sociale et solidifie la foi.

On voit alors, les Sylla, Camara, Condé, Traoré, Sow, Barry, Kéita, Soumah, Bangoura et tous les autres, s’en donnent à cœur joie et s’engagent dans un combat moucheté et permanent, contre leurs ‘’sanakou,‘’  perpétuels adversaires de l’autre camp.

Cette atmosphère de convivialité qui favorise une nette amélioration de la circulation est très appréciable. Non seulement, elle renforce la sécurité routière, mais aussi, elle laisse entrevoir des exemples novateurs que la circulation routière peut tirer de ce mois saint de Ramadan. On sait que les fondements essentiels de ce mois de pénitence reposent sur des valeurs universelles comme, la foi, l’apaisement, la générosité, la tolérance, la solidarité, l’amour et le respect du prochain, la protection de la vie et de l’intégrité physique de chaque être humain, etc.

Cet ensemble de règles pieuses, datant de l’apparition de l’Islam et celles du code de la route, élaborées, juste au début du 20èmesiècle, ne sont pas antinomiques. Loin de là ! Après toutes les réformes et adaptations intervenues et à venir, on s’aperçoit que le code de la route, s’il ne s’en est pas inspiré, a quand même intégré, dans un langage spécifique à lui, certains principes et valeurs que la religion elle-même recommande aux croyants, d’adopter, partout où ils se trouvent.

Ainsi trouve-t-on de nombreuses similitudes qui les rapprochent. Dans les comportements que le code de la route recommande aux citoyens, d’adopter dans la circulation, on retrouve les mêmes valeurs exprimées différemment. Que ce soit dans les interdictions, les obligations, les règles générales ou la conduite défensive, une foultitude de mots-clés qui régentent la circulation, retiennent l’attention, de par leur parfaite corrélation avec les principes religieux. C’est le cas, lorsqu’on parle de respect des règles, d’éviter ceci, de faire cela, etc. C’est là qu’on peut placer, le sens civique, le partage, la solidarité, la tolérance, le respect de l’autre et tout le reste de bons comportements que l’usager doit adopter, dès lors qu’il est sur la route. Des attitudes qui contribuent grandement à réduire la fréquence et la gravité des accidents.

Gageons que ces vertus vont habiter le cœur et l’esprit de tous les usagers pendant ce mois saint de Ramadan et au-delà. Pour une amélioration effective et pérenne de la sécurité routière, dans notre pays.

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