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Que sont-ils devenus ? : Pharmacien, ancien président de la Fédération Guinéenne de Football, ancien diplomate, tout sur les parcours distincts de Docteur Baba Sakho

Pharmacien de profession, membre de la fédération guinéenne de football à partir de 1976, plus tard président de la dite fédération, diplomate, ambassadeur plénipotentiaire de la Guinée en Algérie et en Tunisie, Docteur Baba Sakho est l’invité de ce présent numéro ‘’Que sont-ils devenus ?’’, du site d’informations Guinéenews.

Baba Sakho est né le 1er janvier 1944 à Marah dans la préfecture de Kissidougou, il est fils de feu El hadj Biaky et de feue Hawa Wagué. Marié à 1 femme, il est père de 4 enfants, dont 2 garçons vivants.

Il a entamé ses études primaires à Kissidougou, et a poursuivi le secondaire, jusqu’au 3ème cycle au lycée classique de Donka à Conakry. Après le lycée, Il bénéficiera d’une bourse d’études supérieures en médecine, pour une durée de 6 ans en Algérie. Baba Sakho se spécialisera en pharmacie et reviendra en Guinée en qualité de Docteur pharmacien, pour occuper plusieurs fonctions administratives.

Ancien international de l’équipe nationale junior de Guinée de 1962 à 1964, Docteur Baba Sakho est resté et demeure un acteur, un dirigeant du football guinéen, voir africain, de 1979 jusqu’en 2000.

Ce dirigeant effacé du football guinéen d’alors, a reçu votre site d’informations Guinéenews à son domicile, situé dans le quartier petit Simbaya, dans la commune de Ratoma.

Docteur Baba Sakho nous décrit dans cette interview, comment le football est devenu une passion pour lui, et pharmacien de profession, il nous fait découvrir son parcours, tant professionnel, que celui qui l’a conduit à la tête de la fédération guinéenne de football (FGF), et de plusieurs autres instances du football africain. De ses deux mandats à la tête de la FGF, les péripéties vécues lors des différentes élections, des allégations autour de sa nomination au poste d’Ambassadeur, Docteur Baba Sakho nous en dit plus, et dresse un parallèle entre la gestion du football d’alors, et celle actuelle. Il donne son point de vue sur la formation des CONOR (Comité de Normalisation) dans la gestion du football guinéen,  et comment il a pu jumeler les fonctions de pharmacien, à celles de dirigeant sportif. Pharmacien et ancien diplomate, docteur Baba Sakho nous mène dans ces autres sphères de connaissances bien maitrisées.

Lisez !

Guinéenews : Dr Baba Sacko, bonjour ! Merci de nous  recevoir chez vous et de nous accorder cet entretien. Pharmacien de profession au départ, voilà qu’au fil du temps, le football en tant qu’activité s’insère dans votre vie et en devient une partie intégrante. Pouvez-vous nous dire comment cette passion s’est emparée de vous ?

Docteur Baba Sakho : j’ai aimé le football depuis l’école primaire à Kissidougou. On jouait très souvent au terrain de Kissidougou, où se déroulaient plusieurs compétitions interscolaires. Comme tout jeune à cet âge, la pratique du football était presqu’un passage obligé. Quand je suis arrivé au lycée classique de Donka, j’avais appartenu à l’équipe type du lycée classique, qui représentait notre école à toutes les compétitions de football du moment. Pratiquement, je jouais au milieu du terrain. Donc le football faisait partie de mes passions après évidemment les études, qui surplombaient toutes mes occupations. C’est ainsi qu’en Algérie, je ne me suis occupé uniquement que de mes études.

Guinéenews : à votre retour d’Alger en 1970, quelles fonctions administratives aviez-vous occupé après vos études, et comment aviez-vous intégré la Fédération Guinéenne de Football ?

Docteur Baba Sakho : je suis revenu d’Alger, une semaine après l’agression portugaise contre la Guinée. Pour mes fonctions administratives, j’ai été vice-président de la faculté de pharmacie de l’IPGAN de 1971 à 1973 et doyen de la même faculté de 1973 à 1986. Je fus Directeur Général Adjoint de Pharmaguinée, de 1985 à 1986 et j’ai occupé le poste de Directeur Général de Pharmaguinée de 1986 à 1990. J’ai été Ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire de la Guinée en Algérie et en Tunisie de 2000 à 2004. Pour rappel, c’est en 1976, que je fus, pour la première fois, nommé membre du bureau exécutif de la fédération guinéenne de football, chargé de la commission médicale, suite à la destitution du bureau exécutif d’alors, au sein duquel, seul le président, feu N’Famara Camara, fut retenu parmi les membres. Je me rappelle encore de ce jour et j’étais dans ma chambre à la cité des médecins de Donka, quand j’ai écouté le communiqué du Bureau Politique National (BPN), qui passait à la radio, qui venait de dissoudre la fédération guinéenne qui était en place. Tout ce mouvement était arrivé, à la suite de l’inoubliable défaite du Hafia Football club contre le Mouloudia club d’Alger. Donc c’est à partir de ce communiqué du BPN en 1976, que je me suis retrouvé membre, pour la première fois, de la fédération guinéenne de football.

Guinéenews : aviez-vous pressenti ces fonctions de dirigeant sportif auparavant, et qu’est-ce qui vous a particulièrement motivé par la suite ?

Docteur Baba Sakho : ce n’était pas exclu parce que, j’étais quand même dans ce monde du sport depuis l’école primaire jusqu’au lycée classique de Donka. Avoir le pressentiment d’être à ce niveau de responsabilités c’est trop dire. Dans ma fonction de pharmacien, je n’étais pas directement intéressé, néanmoins de loin, je savais tout ce qui se passait sur le plan sportif guinéen, et particulièrement sur le football qui était dominant. Je fus par après, très motivé par l’amour que j’avais pour le football que j’ai eu à pratiquer et me retrouver au sein de la structure, qui gère ce football, c’était vraiment booster ma passion. C’était l’occasion de s’affirmer aussi, et de prouver encore de plus, l’amour que j’avais pour le football.

Guinéenews : situez-nous sur votre parcours de dirigeant sportif jusqu’à atteindre le sommet, devenir président de la fédération guinéenne de football (FGF)

Docteur Baba Sakho : comme je vous l’ai indiqué tout au début, c’est à partir de 1976 que j’ai été nommé dans un communiqué, comme membre du bureau exécutif de la fédération guinéenne de football, chargé de la commission médicale. De 1982-1986, je fus vice-président de la fédération guinéenne de football et c’est en 1986, que j’ai été élu à la tête de la fédération guinéenne de football, présidence pour laquelle, j’ai été par deux fois élu, jusqu’en 2000. Nous avions occupé parallèlement plusieurs autres postes de responsabilité dans la gestion du football africain. J’ai occupé les postes de Président de l’UZO Foot (Union zonale de football des 8 pays de la zone du Conseil Supérieur des Sports en Afrique (CSSA) de 1982-1996, vice-président de l’UFOA (Union des Fédérations Ouest Africaines) de 1988 à 1996, membre de la Confédération Africaine de Football (CAF) de 1994 à 1998, membre du bureau exécutif du Comité National Olympique et Sportif Guinéen (CNSOG) de 1988 à 2000, Directeur de l’Académie Nationale Olympique de Guinée de 2009 à 2018, membre du bureau de l’Association des Académies Nationales Olympiques d’Afrique (AANOA), membre du bureau de l’AFAO (Association Francophone des Académies Olympiques), et plusieurs fois membre de différentes commissions de la CAF (Confédération Africaine de Football). J’ai donc occupé tous ces postes de gestion du football en Guinée et en Afrique.

Guinéenews : parmi les deux mandats que vous avez exercés en tant que président de la fédération guinéenne de football, lequel vous a le plus marqué et pourquoi ?

Docteur Baba Sakho : vous savez, c’est à partir de 1986 et au-delà, que la situation a commencé à changer en Guinée, sur le plan organisationnel, comme celui de la gestion du football. C’est à partir de là, que cette activité a revêtu un caractère commercial, permettez-moi de le dire ainsi. Les gens ne venaient plus au football par amour ou par passion, ils venaient pour des gains. Et c’est ce qui a été mis aussi dans l’esprit des jeunes joueurs, et le football a commencé à être exposé dans la rue. C’était le début d’une nouvelle philosophie, qui d’ailleurs continue malheureusement jusqu’à maintenant. Sans parler de temps ou de période durant les mandats, j’avoue que c’est à ce moment précis, que les choses ont changé et sérieusement, je ne me retrouvais pas bien dans ma peau de dirigeant sportif, entouré de tous ses vœux pour servir le football.

Guinéenews : malgré tout ce que vous aviez reproché à cette nouvelle orientation dans la gestion du football, vous êtes néanmoins resté à votre poste ?

Docteur Baba Sakho : Qu’est-ce que vous voulez ? Je ne supportais plus ce caractère commercial. On a commencé à vendre les jeunes joueurs à l’extérieur avec tous les problèmes qui y étaient liés, et quoi d’autres… Ce n’était plus la cause de la patrie qu’on défendait. Le football était devenu du business. J’étais franchement, au fond du cœur, plus ou moins intéressé. Mais, il fallait servir la patrie, la nation et cela était un impérieux devoir. Dieu merci, c’est la période qui a coïncidé à ma nomination au poste d’Ambassadeur plénipotentiaire en Algérie et en Tunisie.

Guinéenews : durant vos mandats exercés en tant que président de la fédération, quel furent les plus hauts niveaux atteints par le football guinéen tant en club qu’en sélection nationale ?

Docteur Baba Sakho : on ne peut pas vraiment parler de hauts faits. Alors, cela a été pratiquement la continuité, dans l’esprit de la patrie. Dans tous les cas, les graines de la division avaient commencé à germer, puisque les philosophies de base ayant changé, tout ne se passait plus à merveille, comme avant.

Guinéenews : racontez-nous les péripéties vécues lors de votre première élection, et celles de la dernière, qui n’a certainement pas connu les mêmes évènements ?

Docteur Baba Sakho : j’avoue, que je n’ai pas rencontré de difficultés à être porté à la tête de la fédération guinéenne de football pendant les deux mandats. A l’unanimité, les ligues de football m’avaient choisi et m’ont également reconduit à ce poste, sans aucun problème.

Guinéenews : pourtant, votre dernière réélection avait quand même connu quelques difficultés, tant à l’interne qu’à l’externe. Quelles étaient les causes de ces problèmes, qui avaient persisté jusqu’à l’élection du bureau exécutif ?

Docteur Baba Sakho : ah là c’est sûr ! Il y avait eu quelques particularités lors de la deuxième élection. Au fait, il y a des gens qui étaient avec moi, qui ont estimé et je ne citerai le nom de personne, qu’il fallait que je parte en ce moment et que je quitte définitivement la présidence de la fédération. Alors, comme eux, ils n’avaient pas la carrure de ce poste, ils ont fait appel à l’un de leurs camarades, qui vivait à l’étranger, pour venir jouer ce rôle de candidat opposant, au poste de président de la fédération. Là aussi, tous les mensonges et calomnies ont été racontés sur ma personne. Malheureusement pour eux, la majorité avait finalement voté pour moi.

Guinéenews : on peut dire, que c’est l’unique fois, que vous aviez connu réellement de la concurrence, autour de ce fauteuil de président de la fédération guinéenne de football ?

Docteur Baba Sakho : tout à fait, c’était la première fois que je connaisse un concurrent en face de moi.

Guinéenews : pouvez-vous nous dire le nom de ce candidat et nous faire quelques commentaires sur sa candidature ?

Docteur Baba Sakho : ah NON et NON ! (catégorique). Ce que je pourrais vous dire, c’est qu’un jour, assis dans mon bureau à Pharmaguinée, un militaire est venu se présenter à moi, pour me dire que je suis convoqué à la présidence, donc chez le Général, feu Lansana Conté. Alors, j’étais tellement inquiet et j’arrive là-bas, je trouve déjà les autres membres de la fédération sur place, ainsi que le Ministre des sports d’alors. Le président s’adresse à moi, et me dit ceci : « … il parait qu’il y a des problèmes autour des prochaines élections du bureau exécutif de la fédération guinéenne de football ?… » A tour de rôle, chacun des membres s’était défoulé sur ma personne en me décrédibilisant, me traitant de tout et de rien. Un moment j’ai levé la main pour ma défense, le président m’a fait signe de baisser la main, que je n’ai pas la parole. Et il dira par la suite : « … ça suffit ! Je vous ai appelé parce qu’il y a trop de problèmes à votre niveau, autour de la prochaine assemblée élective de votre bureau exécutif. Vous allez partir pour faire votre assemblée, mais vous commencerez vos élections par le vice-président. Le président, lui il est connu, et pour moi c’est SAKHO… ». Alors là c’était un évènement, et c’est en ce moment que j’ai compris que feu Général Lansana Conté, lui il n’était pas contre moi et il savait tout ce qui se passait. Finalement, je me suis battu auprès des ligues, pour qu’un parmi mes hommes soit vice-président, et c’est Salifou ‘’Super V’’ qui occupera ce poste.

Guinéenews : comment s’étaient donc déroulées les élections au poste de président de la fédération guinéenne de football par la suite ?

Docteur Baba Sakho : (rires) c’était déjà connu, et le président avait décidé, et je suis passé haut les mains comme pour la première fois. C’est dans cette situation, finalement que j’ai été nommé Ambassadeur plénipotentiaire de la Guinée en Algérie et en Tunisie. Pour moi, ma nomination à ce poste d’Ambassadeur, c’était comme une sorte de libération.

Guinéenews : après votre dernière élection à la tête de la FEGUIFOOT, vous aviez été nommé Ambassadeur plénipotentiaire de la Guinée en Algérie et en Tunisie. Selon plusieurs observateurs, votre nomination à ce poste n’était qu’une autre diplomatie, pour céder le fauteuil à Salifou ‘’Super V’’. Qu’en est-il au juste ?

Docteur Baba Sakho : excusez-moi, je ne commenterais pas cette question.

Guinéenews : on peut se limiter là et se contenter de comprendre que cette nomination n’a été qu’une libération pour vous ?

Docteur Baba Sakho : tout à fait, puisque ça commençait à sentir mauvais, et ce n’était pas mon caractère, et ni mon genre de vivre dans des pareilles situations incongrues. J’étais avec des gens bien implantés à certains niveaux et si ce n’est pas matériellement, c’est sur le plan familial, ainsi de suite. Donc, je n’ai pas souhaité avoir tout ce monde sur le dos. Ce que je sais, cette nomination est venue à point nommé.

Guinéenews : comment se portaient vos relations avec les différentes ligues et les associations de clubs ?

Docteur Baba Sakho : il faut souligner que ces notions d’associations et de clubs n’existaient pas avant. Les clubs n’étaient pas privés, et cette privatisation est arrivée tout récemment. Il existait des équipes sportives de telle ou telle localité, toutes alignées sur le visage de la JRDA (Jeunesse de la Révolution Démocratique Africaine). Donc les relations étaient tout à fait saines entre les autorités sportives et les dirigeants de ces équipes sportives, puisque tous étaient contraints de suivre et de respecter la ligne politique sportive mise en place par l’Etat. 

Guinéenews : quel parallèle ou particularité dégageriez-vous entre la gestion du football d’alors (ou de votre temps), à celle que nous connaissons actuellement ?

Docteur Baba Sakho : à notre temps, et comme je l’ai tantôt rappelé, la gestion du football était basé sur une philosophie politique, qui priorisait l’amour de la patrie, le don de soi pour les causes de la nation. On ne jouait pas au football pour de l’argent. Cependant, depuis que la formation des clubs privés a vu le jour, tout est devenu commercial et l’argent avec. Les jeunes joueurs ne pensent qu’à vendre leurs talents à l’extérieur. Evidemment, c’est leur époque et ils sont contraints de suivre ce chemin tracé. Ce sont deux types de gestion pour deux époques et deux philosophies très différentes, l’une de l’autre.

Guinéenews : que dites-vous de la formation des CONOR (Comité de Normalisation) ces derniers temps, pour la gestion du football guinéen ?

Docteur Baba Sakho : c’est dommage de se retrouver par deux fois, dans ce type de gestion du football par un organe, outre que le bureau exécutif de la fédération. Cet état de fait, est dû simplement à l’absence d’une certaine compréhension à l’interne, entre les membres. Sinon, il n y a pas de plus simple démarche, que de partir vers un congrès et élire tout bonnement les candidats choisis par la majorité aux différents postes. Ce n’est pas de la mer à boire, et généralement ce sont ces conflits internes, d’intérêts, qui conduisent à la formation d’un tel organe de gestion du football. Le souhait serait de cesser d’en venir toujours à la formation d’un CONOR, pour la gestion du football. Il faut respecter les principes, les règlements et fonctionnements des organismes, dans le pays.

Guinéenews : comment aviez-vous pu jumeler vos activités professionnelles de pharmacien, à celles liées à la gestion du football ?

Docteur Baba Sakho : c’est une question de passion et de formation. Très tôt passionné par le football, j’ai aimé participer au développement de ce sport. D’ailleurs, ma formation de pharmacien était devenue un appui à la fédération, pour faciliter le suivi régulier des jeunes footballeurs et des dirigeants même de ce sport. C’était une passion dans les deux cas, que j’ai pu mener parallèlement, sans anicroche aucune. Tout se passait bien.

Guinéenews : nous allons vous faire soulever votre casquette de pharmacien pour un sujet brûlant que nous vivons aujourd’hui. Quelle est votre opinion en tant que spécialiste en la matière, sur la vente des médicaments dans les pharmacies parallèles et par terre et les différentes mesures prises à l’encontre des contrevenants ?

Docteur Baba Sakho : il est anormal que des médicaments soient vendus dans la rue. Ce combat-là, doit être le combat de nous tous. J’ai été doyen de la faculté de Pharmacie, et j’ai enseigné ces cours aux étudiants. Il ne doit pas y avoir d’hésitation à ce niveau, et je me réjouis de la nouvelle tournure que prend cette lutte, depuis l’arrivée de ce jeune ministre à la tête du département de la santé. D’ailleurs pour votre information, je suis le président du conseil national des sages, au sein de la corporation des pharmaciens. C’est donc une fierté pour nous, de voir ce combat prendre la forme que l’on avait toujours souhaité pour elle. Nous continuons encore à donner des conseils aux jeunes pharmaciens, selon les enseignements qu’ils ont reçus de nous à l’école. La pharmacie ce n’est pas de la blague, c’est de la santé. Donc c’est une bonne mesure et petit à petit, ce combat est en train de gagner du terrain.

Guinéenews : diplomate pour couronner vos loyaux services rendus au pays, comment aviez-vous accueilli ce nouveau poste, et quelles expériences en avez-vous tiré ?

Docteur Baba Sakho : la nomination à ce poste m’a doublement fait plaisir. Premièrement, ça m’a sorti de l’imbroglio qui régnait dans le football, et deuxièmement le fait d’être nommé et surtout revenir dans le pays, où j’ai reçu ma formation de pharmacien. Cela a été un honneur pour moi, et feu Général Lansana Conté m’avait réellement grandi. J’ai tiré beaucoup d’expériences dans la pratique de ce noble métier, qui n’est pas facile non plus. Je suis très souvent réconforté par les visites à mon domicile, de plusieurs de nos compatriotes, qui vivaient à l’époque dans ces deux pays. Ce sont des marques de reconnaissance, qui me vont droit au cœur. J’ai été heureux de me voir en compagnie d’une équipe, gérer les relations diplomatiques entre la Guinée et l’Algérie d’une part, et la Tunisie d’autre part.

Guinéenews : pharmacien, ex-président de la FEGUIFOOT, ancien diplomate, peut-on connaitre vos actuelles sources de revenus ?

Docteur Baba Sakho : j’ai ma pension de pharmacien et à une époque, j’avais voulu ouvrir une pharmacie privée et finalement, je fus découragé pour plusieurs raisons. En plus de cette pension, je suis actionnaire à Laborex, qui est une des premières sociétés grossistes, distributrice de produits pharmaceutiques, installée en Guinée. C’est une autre source de revenus.

Guinéenews : à la retraite, quelles sont actuellement vos occupations et comment vous vous portez sur le plan de la santé ?

Docteur Baba Sakho : je peux dire Dieu merci, et cependant à mon âge, on dort difficilement avec les courbatures et quoi d’autres, qui se manifestent à tout moment. Malgré le poids de l’âge, on essaye de se maintenir et je marche le plus souvent, pour me détendre.

Guinéenews : quels conseils prodiguerez-vous aux actuels dirigeants et autorités en charge des sports et aux sportifs ?

Docteur Baba Sakho : à tous, je conseillerai d’aimer d’abord le sport en général. Savoir que ce n’est pas une affaire de marchandage, c’est une passion qu’il faut aimer et adorer. Il faut éviter les querelles intestines que l’on constate à chaque fois et surtout se munir de courage, pour affronter toutes les épreuves. Les autorités doivent continuer à prodiguer des conseils aux jeunes sportifs, allant dans le sens du respect de la discipline, qui doit être de rigueur et c’est fondamental. Sans cela, on ne pourrait pas aller très loin.

Guinéenews : un message de fin d’entretien de votre part ?

Docteur Baba Sakho : je remercie Dieu de m’avoir gardé jusqu’à maintenant. Dans ma famille, je dis toujours à mes enfants, quand tu fais près de 40 ans de vie dans la fonction publique en République de Guinée, sans avoir de problèmes, sans être humilié, tu vis dans ta famille, il faut remercier le bon Dieu. Je le prie de nous accorder encore la longévité, la santé, et d’exaucer nos prières et tous nos vœux.

Je vous remercie.

Guinéenews : grand merci à vous Docteur. Nous vous souhaitons longue vie, beaucoup de santé, et une paisible retraite.

Entretien réalisé par LY Abdoul pour Guinéenews.

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