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Que sont-ils devenus ? Membre fondateur des Sofas de Camayenne, Ahmed Caba à bâtons rompus

Musicien, guitariste accompagnateur, arrangeur et compositeur, il s’appelle El hadj Amadou Oury Caba, précisément connu sous le nom d’artiste Ahmed Caba, membre fondateur de l’orchestre Galaxie de la Capitale, les Sofas de Camayenne. Ahmed Kaba est né le 21 août 1953, il est le fils de feu Kaba Sory, un ancien diplomate et de Hadja Fatoumata Kollet Baldet. Marié à une femme, il est père de 4 enfants, dont 2 filles.

Il commence une partie de son école primaire à Dalaba et plus précisément à Dounkimagna auprès de son oncle feu Alpha Mamadou Baldé dit ‘’Roi’’, puis la suite du cycle primaire à Dixinn Ecole. Il abordera le second cycle à Conakry au collège technique, période à laquelle son père est emprisonné au camp Boiro. C’est ce douloureux fait qui occasionnera la poursuite de ses études à Labé, au Lycée annexe. Il terminera néanmoins ses études à l’Institut Polytechnique Gamal Abdel Nasser de Conakry (IPGANC), option Finances.

Membre fondateur de l’orchestre les Sofas de camayenne, il nous signale en dernier lieu, qu’il a appartenu pendant 6 mois au Syli Authentique et 4 autres mois à l’orchestre national Balla et ses Baladins.

Aujourd’hui fonctionnaire de l’Etat depuis sa sortie de l’université, parallèlement à la pratique de la musique, Ahmed Caba a longtemps servi au service des impôts. Encore en service, il est Chef du centre de fiscalité immobilière du Centre de Landréah.

A rappeler qu’Ahmed Kaba a été récemment nommé Préfet de Tougué et c’est suite à l’avènement de la junte au pouvoir, le 5 septembre qu’il a été remplacé à cette fonction.

Sur notre page Facebook pour annoncer cette autre découverte au compte de la rubrique ‘’Que sont-ils devenus ?  Jean-Baptiste Williams, sociétaire et chef d’orchestre de notre invité Ahmed Kaba au sein des Sofas de camayenne, a bien voulu camper l’artiste en ces termes.

« Merci d’avoir interviewé mon ami et complice de tous les temps, que je côtoie au quotidien bien avant que nous mettions sur pied le 11 mai 1973, le Camayenne Sofas ‘’Orchestre Galaxie’’.

J’ose affirmer ici qu’il est un homme d’une véritable vertu, dont la conduite est conforme à la morale.  Je dois en grande partie, mes plus belles notes de guitare à Ahmed Kaba, mon Fidel et incomparable guitariste accompagnateur. Haut cadre de l’Etat pour avoir occupé les fonctions de Préfet, il continue d’exercer dans l’administration guinéenne au service des impôts, sans complexe. Agriculteur, très attaché à son Tougué natal, il fut le brillant guitariste soliste et arrangeur du ‘’Koloum Jazz’’… « L’amitié est une vertu », comme l’a dit Albert Camus. Tout va, quand la santé va. Bonne santé à nous tous. Vive notre amitié ».

Guineenews : soyez rassuré que plusieurs lecteurs connaissent déjà le parcours de cette formation dénommée les Sofas de camayenne. Pouvez-vous nous décrire comment vous êtes venu à la musique ?

Ahmed Kaba : vous savez avant il y avait toujours des guitares ‘’Kapok’’ qui étaient fournies par les chinois. Tout est parti en compagnie de François Koivogui (paix à son âme). Il était avec le Gouverneur Tchalla Gobaye à Tougué et c’est de là, que tout est parti. Nous avions commencé par l’orchestre du collège à Tougué, après est venu l’orchestre minime et plus tard, l’orchestre fédéral de Tougué.

Guineenews : avez-vous eu un maître à la guitare ?

Ahmed Kaba : je vous le confirme sans hésitations, c’est bien François Koivogui, qui m’a initié à la guitare

Guineenews : pourquoi avez-vous choisi la guitare, est-ce une idole vous a inspiré ?

Ahmed Kaba : Pratiquement, c’est François qui m’a plongé dans ce bain et puisqu’il avait une certaine notion au niveau de la guitare. Une fois retourné à Conakry, mon idole à la guitare fut feu Docteur Sékou Diabaté de l’orchestre Balla et ses Baladins.

Guineenews : comment avez-vous intégré les Sofas de Camayenne ?

Ahmed Kaba : C’est toujours par le biais de François Koivogui. A mon retour de l’intérieur du pays, j’ai correspondu dans leur famille. Et c’est de là que j’ai fait la connaissance de feu Pierrot Koivogui aussi. A côté et précisément à la SIG Madina, logeait Jean-Baptiste Williams. Pratiquement, cet orchestre est parti de Coléah et de la SIG Madina.

Guineenews : pouvez-vous nous confirmer que vous êtes membre fondateur des Sofas de Camayenne ?

Ahmed Kaba : besoin est-il de rappeler tout ce parcours vécu en compagnie de tous nos camarades décédés et d’aucuns vivants ? Nous ne nous arrêterons pas à une page et plutôt à d’infinies narrations concernant l’histoire des Sofas de Camayenne. Paix aux âmes de nos devanciers. Je confirme ici, que je fais partie des membres fondateurs des Sofas de Camayenne.

Guineenews : votre parcours intimement lié à cet orchestre, certainement vous avez à nous raconter sur ce parcours élogieux, un beau et un mauvais souvenir ?

Ahmed Kaba : par la grâce de Dieu, les Sofas ont eu un parcours élogieux. Le plus beau souvenir que j’ai retenu de mon passage dans les SOFAS, ce n’est même pas un passage puisque j’y suis encore, c’est un 31 décembre passé à Kamsar en compagnie de l’Ambassadeur de la France d’alors André Lewin. La particularité de ce souvenir marquant, est le fait que nous avions joué sur le pont d’un bateau pour le réveillon et en pleine mer. Ce souvenir restera indélébile. Pour le plus mauvais souvenir excusez-moi, je ne peux pas le déballer.

Guineenews : nous avions assisté à plusieurs cérémonies de célébrations de ses hommes au ‘’armes de guerre’’ les Sofas de Jean-Baptiste Williams. 1973-2023, pointe un cinquantenaire pour cette formation, qui a révolutionné ou ‘’perturbé’’ l’ordre établi au sein de la musique guinéenne. Quel est votre point de vue et où en sommes-nous pour les préparatifs ?

Ahmed Kaba : Nous ne souhaitons pas mieux ; Je pense que notre chef d’orchestre, le leader du groupe Jean-Baptiste Williams est en train de s’y mettre. Il a la barque en main et je suis très optimiste par rapport à la réussite de cet évènement.

Guineenews : pouvez-vous nous parler de votre passage au sein du Koloum jazz, l’orchestre fédéral de Tougué ?

Ahmed Kaba : Je vous ai dit que j’ai commencé ma carrière par Tougué. C’est après 1985 que je suis revenu en qualité de fonctionnaire aux impôts, et c’est en ce moment que j’ai repris l’orchestre et très franchement, à mon compte puisque tout était parti de moi et surtout financièrement. C’est en ce moment que nous avons eu la chance de produire le tube intitulé ‘’Warè nyadha’’ qui a fait du succès.

Guineenews : peut-on savoir quelles sont vos sources de revenus ?

Ahmed Kaba : Mes principales et fortes sources de revenus proviennent pratiquement, proviennent de la famille. Nous nous sommes organisés pour mettre en valeur ce que le père nous a légué comme héritage et tout le monde en profite dans l’immobilier.

Dans tous les cas, je suis salarié, et je perçois aussi mes droits d’auteurs du côté du BGDA. En somme, voilà un peu résumé mes sources de revenus.

Guineenews : d’impeccables doigtés entrecoupés à l’accompagnement et d’ailleurs en font foi les titres ‘’Fémara, Warè Nyadha’’ entre autres. Où avez-vous puisez ce secret ?

Ahmed Kaba : Mon inspiration à l’accompagnement est parti du feu célèbre guitariste des baladins Ibrahima Kouyaté ‘’Konkoba’’. Et quant au solo, je me suis inspiré de feu Sékou Docteur Diabaté du même ensemble Balla et ses Baladins. Si vous avez remarqué, le Camayenne Sofas s’est beaucoup inspiré de cette formation nationale. A force de beaucoup suivre et écouter cet ensemble, j’avoue que mes inspirations proviennent de là.

Guineenews : Musicien de renom, quel est votre regard actuel sur la musique guinéenne ?

Ahmed Kaba : Très franchement ce n’est pas ce que j’aurais souhaité. A écouter maintenant la musique guinéenne, l’on ne se reconnaît pas et le dérapage est total. Je lancerai un appel avec l’espoir que le message passera aux musiciens actuels, qu’ils reviennent un peu en arrière et qu’ils se réfèrent à la source. En un mot, il faut revenir à l’originalité de la musique guinéenne, qui recèle absolument un folklore très riche et varié. En conclusion ils n’ont qu’à accepter de revenir 2 ou 3 pas en arrière pour mieux relancer la musique guinéenne.

Guineenews : Contribuez-vous à apporter pratiquement votre expérience à cette nouvelle génération ?

Ahmed Kaba : Oui le dernier à me côtoyer est Alphadio Dara. Et lui, je confirme c’est un de mes produits. Présentement, je suis en train de trouver certains instruments et une fois que la totalité sera acquise, je compte retourner dans mon Tougué natal et reprendre à jouer encore. Rassurez-vous et que cela soit clair, tant que je ne trouverai pas un successeur, je ne lâcherai pas la prise. Tout pour le Sofas de Camayenne, le Koloum jazz de Tougué et rien après.

Entretien réalisé par LY Abdoul pour Guineenews.

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